Martin Reway plongé dans le doute
Rocket de Laval samedi, 30 sept. 2017. 22:00 mardi, 26 nov. 2024. 17:22LAVAL – Normalement, le sourire de Martin Reway aurait dû rayonner jusqu’à l’autre bout de l’impressionnant vestiaire dédié au Rocket de Laval à la toute nouvelle Place Bell. Mais le Tchèque n’avait pas le cœur à la fête au terme de son premier vrai match de hockey en plus d’un an.
C’est que le hockeyeur de 22 ans ne se remet pas aussi rapidement qu’il aurait souhaité d’une année extrêmement éprouvante. Il y a un peu plus d’un an, des médecins lui ont découvert un problème cardiaque provoqué par un virus ce qui l’a forcé à faire une croix sur la saison 2016-2017.
Tenu au repos pendant près de quatre mois, Reway a graduellement remonté la pente et il a enfin pu recommencer à patiner il y a deux mois.
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Le choix de quatrième ronde du Canadien en 2013 se doutait bien que c’était irréaliste de viser un poste dans la LNH cette année, après une si longue pause. Cela dit, il ne s’imaginait pas que son réservoir d’énergie tarderait à se remplir. Nul doute, l’épreuve commence à peser lourd sur les épaules du jeune homme.
« Je ne me sens pas encore bien physiquement. C’est difficile de juger mes performances en sachant que je peux faire mieux », a confié Reway avec une voix éteinte qui imageait bien sa déception.
L’habile gaucher y est ensuite allé d’une déclaration prouvant son désarroi. En somme, il ignore s’il parviendra à retrouver toutes ses capacités.
« Je ne sais pas, je ne sais pas si je vais pouvoir retourner à 100 % un jour. C’est difficile de savoir combien de temps ça prendra et j’espère que ce ne sera pas trop long », a-t-il admis.
« Ça fait six ou sept semaines que je suis ici. Oui, je me sens mieux qu’à mon arrivée, mais je sais que je ne suis pas encore prêt pour les matchs », a ajouté l’ancien des Olympiques de Gatineau.
Reway a reconnu que la partie la plus pénible de ce défi se situe au niveau psychologique.
« Bien sûr que c’est difficile. Ce n’est pas évident mentalement, mais je dois composer avec ça et trouver une manière de m’en sortir », a répondu l’athlète de cinq pieds huit pouces et 184 livres.
Le Canadien a joué de prudence avec Reway en le retranchant de son camp d’entraînement afin de lui accorder plus de temps pour qu’il retrouve ses ailes. Les dirigeants du club montréalais ne voulaient pas le placer dans une situation risquée et ça revient maintenant à l’état-major du Rocket de gérer la situation.
« C’est frustrant pour lui, il faut le comprendre, il a traversé une année assez difficile. On lui parle beaucoup que ce soit le thérapeute, le responsable du conditionnement physique ou les entraîneurs. On essaie de le rassurer, on le comprend et il faut composer avec ça. Pour tout de suite, il faut faire attention avec lui », a exprimé Sylvain Lefebvre, l’entraîneur du club-école du CH, qui était satisfait de ce retour à l’action de Reway.
« Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas joué. Il a fait de beaux jeux, surtout en avantage numérique, et Il a réussi de belles passes. Quand tu regardes ce qui lui est arrivé, c’est vraiment un jeune qui a une belle progression. Il faut mettre les choses en perspective », a ajouté Lefebvre qui se dit confiant de pouvoir miser sur lui pour le lancement de la saison, le 6 octobre.
Dans le vestiaire, les joueurs sont au courant de la situation de leur coéquipier et ils l’encouragent de leur mieux.
« On est conscients de ça, il a eu une grosse épreuve. C’est difficile de recommencer après une longue absence, mais on le voit pousser à l’entraînement et dans le gymnase pour retrouver la forme. Dès qu’il y parviendra, ça ira bien, le talent lui sort par les oreilles! C’est probablement le joueur le plus talentueux dans notre vestiaire », a déclaré Antoine Waked qui a été jumelé à lui durant le tournoi des recrues et lors du premier match préparatoire du Rocket, samedi.
« Il nous parle beaucoup. Quand il se sent moins bien dans une partie, il le dit à l’entraîneur. Tout le monde l’aide à revenir en forme pour qu’il soit de nouveau le joueur qu’il était », a poursuivi Waked qui s’est développé avec les Huskies de Rouyn-Noranda.
Une situation à l'opposé pour McNiven
Tandis que Reway rebâtit son armure mentale et physique, le gardien Michael McNiven semble en avoir enfilé tous les morceaux à travers son parcours junior avec l’Attack d’Owen Sound si bien qu’il semble fin prêt pour stopper les attaques dans la Ligue américaine.
« Oui, je me sens à l’aise. C’est génial d’avoir obtenu cette occasion et je pense que j’ai répondu avec un bon match », a répondu l’Ontarien qui n’a jamais été repêché.
« Selon moi, il est prêt pour n’importe quel niveau. Il est très solide et, pour m’être entraîné avec lui cet été, j’ai une grande confiance en ses moyens », a témoigné le défenseur Simon Bourque qui croit aussi appartenir à ce niveau.
« C’est un très bon joueur. Il combat très bien devant son filet et ses déplacements sont impressionnants », a fait remarquer Brett Lernout, un défenseur qui l’aidera à faire le saut.
L’adaptation à ce circuit sera totalement différente pour le défenseur Jakub Jerabek qui a traversé l’Atlantique y tenter sa chance afin d’accéder ultimement à la LNH.
« C’est vraiment de s’habituer au style de jeu nord-américain. Je parlais justement avec lui avant la partie. Il trouve ça différent, c’est certain. Je ne pense pas qu’on va vivre ça avec Jakub, mais souvent les jeunes qui arrivent sous-estiment la Ligue américaine et ça leur prend un peu plus de temps à s’adapter. Jakub a de l’expérience, il a 26 ans, il en a vu d’autres. Ce sera une question de s’ajuster dans son cas », a cerné Lefebvre à propos du gaucher qui aura sans doute la chance d’être rappelé par le Canadien pendant la saison.