Bonjour chers internautes du RDS.ca. C'est avec grand plaisir que je vous retrouve pour ma chronique hebdomadaire. Tout au long de la saison des Alouettes, je vous entretiendrai encore une fois cette année de divers sujets touchant le football.

Je me suis accordé un peu plus de deux semaines de repos à la fin de la dernière saison avant de me remettre à l'entraînement afin d'être prêt à amorcer la saison 2005. J'ai mis les bouchées doubles pour m'assurer que ce soit ma meilleure campagne. Je sais que ma carrière achève et je ne veux pas qu'une vieille blessure au genou, qui m'a affectée il y a deux ans, vienne me hanter à nouveau.

J'ai fait en sorte de soigner mes petits bobos avant le mois de janvier car s'entraîner avec des blessures non guéries, ça peut déstabiliser le corps et faire sortir d'autres blessures. Au début, c'était plus léger, comme une sorte de réhabilitation. J'ai embauché un entraîneur spécialisé, Paul Gagné, qui travaille notamment avec la jeune golfeuse Michelle Wie. Il m'a beaucoup aidé. L'entraînement intensif a donc commencé à compter de janvier.

Avec mon entraîneur, nous avons travaillé fort pour améliorer le milieu du corps, histoire que mes explosions soient toujours efficaces. On travaille aussi l'abdomen et les jambes. Comme je ne suis pas le plus gros à ma position, je dois miser sur ma rapidité.

Je ne sais pas combien de saisons je vais jouer d'ici la fin de ma carrière. J'évalue une saison à la fois et il n'est pas question que je prenne une décision, quant à mon avenir, avant le début de la campagne. Je veux jouer tant et aussi longtemps que j'aurai du plaisir à le faire. C'est bien entendu qu'il est de plus en plus difficile pour moi de concilier ma carrière de joueur de football à celle en finance. Je ne sais pas combien de temps encore je suis prêt à vivre cette situation. Je peux toutefois vous dire que j'ai encore la passion pour mon sport.

La journée où je vais arrêter de jouer au football, ce sera terminé pour vrai. Les joueurs de hockey professionnels par exemple, peuvent continuer à jouer dans des ligues inférieures une fois leur carrière finie. Au football, ce n'est pas possible. Quand je jouerai mon dernier match, il sera peu probable que j'ai une nouvelle chance d'endosser l'uniforme. Je sais que lorsque ce jour arrivera, ce sera difficile. Ça fait 16 ans que je joue au football, plus de la moitié de ma vie, et il est évident que c'est une grosse partie de ma vie.

Je vis l'un de mes meilleurs camps depuis le début de ma carrière. Je suis arrivé en excellente condition physique alors ça aide beaucoup. En ce qui a trait au club, je constate que nous avons un bon noyau de joueurs. Maintenant, il s'agit de savoir si nous trouverons cette cohésion et si nous jouerons en équipe.

Tout le monde attend le match de jeudi à Ottawa avec impatience puisque nous n'avons rien démontré de bon lors de le première partie préparatoire contre les Renegades. Nous allons jouer avec nos éléments partants jeudi et ça devrait être plus intense. Ça ressemblera sans doute pas mal plus au type d'équipe que les amateurs devraient retrouver sur le terrain en début de saison.


L'arrivée de Michael Jenkins

Je ne crois pas que l'arrivée de Michael Jenkins incitera Don Matthews à utiliser plus souvent l'attaque au sol que l'an dernier. Nous avons une attaque destinée à passer et qui mise sur le meilleur quart de la ligue en Anthony Calvillo. Nous avons aussi d'excellents receveurs de passes et c'est plaisant de les regarder jouer. Ce sont eux qui nous ont menés loin l'an dernier, ne l'oublions pas.

Les gens ont tendance à blâmer Anthony quand on perd mais il ne faut pas perdre de vue que nous connaissons des saisons formidables depuis quelques années. Nous sommes probablement la meilleure équipe du circuit et je ne pense pas que ce serait une bonne idée de changer de système à la suite de notre amère défaite en finale de l'Est en novembre dernier.

Que je me batte avec Jenkins ou un autre, c'est la même chose. Matthews aime avoir un bon deuxième porteur pour faire une rotation. En ce qui me concerne, il me fait aussi jouer sur les unités spéciales ce qui m'enlève un peu de travail en attaque. À ce compte, je suis heureux de partager le boulot avec Jenkins, un joueur que j'admire et avec lequel j'ai joué lors de la saison 2000. Je dois vous dire que j'aime bien mieux me retrouver avec lui qu'avec quelqu'un d'autre. Ne compter pas sur moi pour nommer des noms toutefois, mais je peux vous dire qu'il y a eu des porteurs de ballon avec qui j'ai eu une moins bonne entente.

L'an dernier, Matthews utilisait l'attaque au sol environ 15 fois par partie, ce qui représente de cinq à sept portées par joueur par match, ce qui n'est pas énorme. Micheal est un joueur d'équipe qui veut gagner. Il n'était pas satisfait de sa prestation à Toronto alors qu'il souffrait d'une blessure à une cheville et il a l'intention de montrer qu'il peut faire le travail à Montréal.

L'entraîneur m'a dit qu'il allait m'utiliser et que j'avais ma place dans l'équipe. C'est à moi à gagner ma place de numéro un ou de numéro deux dans l'équipe. Ce n'est pas à lui de me l'annoncer, c'est à moi de la mériter. Matthews m'a dit que je me battais pour le poste numéro un. S'il m'avait dit le contraire, j'aurais été déçu.

Contre les Renegades, moi et Michael serons en uniforme. Nous partagerons le travail. Matthews nous a laissé le soin de faire notre propre rotation.


Les changements

L'an dernier, nous avions une très belle chimie avec notre groupe de joueurs que nous ne retrouvons pas tous les ans. Le départ de
Jeremaine Copeland, qui s'est joint à Calgary, a été remplacé par Terry Vaugh. Je ne connaissais pas Vaugh personnellement mais comme homme, je découvre qu'il est véritable gentleman. Je pense qu'il va bien correspondre à ce que les Alouettes recherchent. Il n'y aura donc pas de grosses têtes au sein des Alouettes cette saison.

Nous avons commencé la dernière saison en force. On espère faire la même chose sans plafonner trop tôt car toutes les équipes s'améliorent avec fil de la saison et ça devient de plus en plus difficile de gagner des matchs. L'an dernier, nous avons réussi à finir en force, à aller vaincre Toronto chez lui et nous étions prêts pour les séries. En finale de l'est, nous avons été ennuyés par certaines blessures et nous n'avons pas joué notre meilleure partie. Ce sont des choses qui arrivent. C'est ça le football.

Copeland et Davis Sanchez (Edmonton) seront difficiles à remplacer. Je pense que Vaugh va bien remplacer Copeland mais tout reste à prouver. Est-ce que Vaugh va bien s'entendre avec Anthony sur le terrain. Il n'est pas le même genre de receveur que Coopeland et Anthony sera-t-il capable de le repérer aussi facilement que Jermaine. Ça reste à voir. Je pense toutefois que Vaugh est le meilleur homme pour remplacer Coopeland.

Comme l'an dernier, je vous invite à formuler vos questions en utilisant la section "Qu'en pensez-vous?"

Là-dessus, je vous souhaite une bonne saison de football.


*propos recueillis par RDS.ca