Les doutes de Félix Roussel se sont dissipés
Le patineur de vitesse courte piste Félix Roussel a passé une bonne partie de l'été à douter. Blessé au dos, il se demandait s'il allait être prêt à temps pour le début de la saison, sélectionné dans l'équipe nationale pour ensuite courser avec les meilleurs au monde comme avant.
Ces réflexions sont toutes derrière lui, comme il l'a prouvé en aidant l'équipe canadienne à décrocher l'or au relais masculin et le bronze au relais mixte, la fin de semaine dernière à Montréal, à la première étape du Circuit mondial.
Pour comprendre d'où proviennent ces questionnements, il faut reculer en mars dernier. Félix Roussel était sur le point de conclure le dernier entraînement de l'équipe canadienne à Rotterdam lorsqu'il s'est disloqué un coude, moins de 24 heures avant le début des Championnats du monde. Celui qui avait remporté quatre médailles individuelles durant la saison a dû oublier les mondiaux et se contenter d'un rôle de spectateur. Comme ses parents d'ailleurs, qui avaient fait le voyage jusqu'aux Pays-Bas.
« J'ai tenté de garder le moral durant la fin de semaine pour ne pas affecter l'équipe et l'encourager, mais le dimanche, les émotions sont ressorties. Je réalisais de quelle façon ma saison venait de se terminer », s'est rappelé Félix Roussel, en entrevue avec Sportcom.
S'il y a du positif à retenir de cet épisode, c'est que la saison morte allait permettre au Sherbrookois de bien récupérer au printemps. La blessure au dos mentionnée plus tôt est survenue dès son retour sur la patinoire, en mai. Cette fois, la réadaptation a duré environ deux mois et l'a tenu à l'écart de séances d'entraînement particulièrement intenses.
Roussel s'est rabattu sur les marches du Mont-Royal et sur les quelques exercices prescrits en dépit de la douleur, toujours en se demandant si cela allait suffire.
« C'était dur de voir les autres s'entraîner et de faire mes exercices sur le côté. Sur la glace, c'était très intense ce qu'ils faisaient! Je me disais : "je n'ai jamais fait ça, c'est vraiment exigeant, ils vont tellement être meilleurs dans deux mois!'' Ça venait juste ajouter à mes doutes », a-t-il confié.
« C'était dégueulasse à quel point c'était dur mentalement de ne pas patiner », a poursuivi Roussel, découragé en se remémorant cette partie de son été.
« J'ai retenu d'autres leçons en tant qu'athlète de haut niveau, comme certains petits détails à travailler. Je ressens encore de la tension dans le dos tous les matins, mais ce n'est rien de trop intense. Ça se gère bien. »
Félix Roussel a renfilé ses patins à la fin du mois de juillet. Il avait alors droit à sept semaines d'entraînement avant les Championnats canadiens.
« J'avais un bon deux mois de retard et dans ma tête, je n'avais pas le niveau », a raconté l'athlète de 23 ans. Son unique objectif était de se tailler une place dans l'équipe canadienne en vue des premières étapes du tout nouveau Circuit mondial.
« Après une journée aux Championnats canadiens, j'ai vu que j'avais vraiment des jambes et les doutes sont partis d'un seul coup. Je suis le seul à avoir fait toutes les finales, j'ai gagné cinq médailles sur six distances et le seul podium que je n'ai pas eu, c'est en raison d'une chute. J'ai été le plus constant et j'étais capable de me comparer à mes coéquipiers. »
Cette expérience lui a donné confiance pour le début de la saison et, à l'approche du deuxième arrêt du Circuit mondial à Montréal, Félix Roussel sait qu'il a retrouvé sa place parmi l'élite mondiale.
Il sera de retour au 1500 m et au 1000 m cette fin de semaine, de même qu'aux relais mixte et masculin.