Aurélie Rivard sera sa plus grande rivale

Aurélie Rivard est confrontée à elle-même. 

La paranageuse canadienne la plus décorée de la dernière décennie amorcera ses quatrièmes Jeux paralympiques en comptant des records du monde dans trois épreuves. 

La Québécoise âgée de 28 ans originaire de St-Jean-sur-Richelieu qui compte cinq médailles d'or, et 10 au total, a déclaré que son principal défi à Paris sera d'être plus rapide que jamais auparavant. 

« Je dois me battre. Ma plus grande rivale, c'est moi-même, a expliqué Rivard. Ça demande une approche différente, quand on est celle que tout le monde pourchasse, plutôt que celle qui tente d'obtenir un classement ou une médaille.

« Je suis une compétitrice. Et je suis passionnée par ma discipline. Je vais me présenter là-bas, faire de mon mieux, affronter les autres filles et essayer de demeurer à l'avant du peloton le plus possible », a-t-elle ajouté. 

« Si je peux m'approcher le plus possible de mes records du monde, ou même les fracasser, alors techniquement les médailles devraient suivre », a résumé Rivard. 

Les Jeux paralympiques de Paris commenceront mercredi, avec la cérémonie d'ouverture, et se termineront le 8 septembre. 

La délégation canadienne compte 126 athlètes dans 18 disciplines, et ceux-ci sont soutenus par 117 entraîneurs et membres du personnel de soutien des diverses fédérations sportives du pays. 

Les épreuves de natation commenceront jeudi à La Défense Arena, où l'Ontarienne Summer McIntosh a brillé avec une récolte de trois médailles d'or, et quatre disques au total, aux Jeux olympiques de Paris. 

Rivard, qui a décroché trois médailles d'or aux Jeux de Rio de Janeiro en 2016, aura un programme similaire à celui de McIntosh à Paris, avec quatre épreuves individuelles, en plus des relais, à son agenda en 10 jours seulement. 

Elle possède les records du monde au 50, 100 et 400 m style libre S10. 

Rivard, qui est handicapée de la main gauche, participera aussi au 100 m dos. Elle est la championne en titre au 100 et 400 m style libre. 

« C'est extrêmement difficile de rester concentrée et au sommet de sa forme pendant 10 jours consécutifs, a noté Rivard. J'ai travaillé là-dessus. J'essaie de nager pendant trois week-ends de suite pendant l'année. »

« Ça fonctionne bien, parce que mon programme est assez bien étalé sur 10 jours. Je peux en quelque sorte le scinder en trois petits blocs, et adapter ma préparation en fonction de cela », a-t-elle poursuivi. 

Les 22 nageurs canadiens comprennent trois champions paralympiques et cinq champions du monde. Ils ont pris part à un camp d'entraînement de 10 jours à Vichy.

« Le premier objectif est de réaliser les meilleurs temps ou d'améliorer nos classements », a déclaré l'entraîneur-chef Martin Gingras. 

« Il ne s'agit pas de mettre de la pression sur nos athlètes en mettant un chiffre sur le nombre de médailles que nous voulons remporter. Nous sommes évidemment ici pour gagner des médailles, c'est certain, 100 %, mais si nous voulons que ça se produise alors nous devons nous assurer que nos athlètes soient prêts à être rapides. »

Les Canadiens ont gagné huit médailles à chacune des deux dernières éditions des Jeux paralympiques, dont trois d'or, trois d'argent et deux de bronze aux Jeux de Tokyo il y a trois ans. 

La première médaille paralympique de Rivard fut en argent, aux Jeux de Londres en 2012, alors qu'elle avait seulement 16 ans. Les Jeux de Tokyo ont été reportés d'un an, de 2020 à 2021, à cause de la pandémie de coronavirus.