La Fédération russe d'athlétisme ne fait pas appel de sa suspension
Athlétisme jeudi, 26 nov. 2015. 09:38 mercredi, 11 déc. 2024. 21:56MONACO - La Russie a promis de travailler « très activement » avec la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) pour enrayer la culture de dopage qui a mené à sa suspension complète de toutes compétitions internationales, y compris les prochains Jeux olympiques d'été.
Cette décision de la Russie de ne pas porter en appel cette suspension et sa promesse de « travailler très fort » pour contrer le dopage se veulent de modestes victoires pour le président de l'IAAF, Sebastian Coe, qui connaît un difficile début de mandat.
Elle suggère également que la ligne dure adoptée par Coe face à la Russie semble rapporter des dividendes. C'est Coe qui a le premier proposé que l'IAAF exclue la Russie de toutes compétitions pour le dopage systémique identifié par l'Agence mondiale antidopage (AMA). Le conseil de l'IAAF a voté à 22 contre 1, le 13 novembre dernier, en faveur de la suspension provisoire de la Fédération russe d'athlétisme (ARAF).
Afin d'être réintégrée, la fédération russe a été priée de suspendre les athlètes, les médecins, les entraîneurs et toutes autres personnes qui se sont dopées ou qui ont aidé au dopage, en plus d'apporter d'importantes réformes et d'encourager la dénonciation. Les conditions précises que la Russie devra rencontrer afin d'être réadmise seront établies au cours de la réunion de la commission d'inspection de l'IAAF, jeudi, à Monaco.
En acceptant de ne pas porter la décision en appel, la Russie démontre qu'elle souhaite que le processus se déroule rapidement. Dans une lettre adressé à l'IAAF, le secrétaire général de l'ARAF, Mikhail Butov, écrit : « Nous travaillons très fort ici, en Russie, pour apporter de nombreux changement ».
« Nous allons coopérer avec la commission très activement, ajoute-t-il. Je souhaite un résultat positif et, après un certain temps, une réadmission complète dans la famille de l'IAAF. »
Le dossier de la Russie n'est pas l'unique dossier chaud pour Coe, qui doit répondre de son association avec la multinationale Nike, jugée inappropriée maintenant qu'il occupe les plus hautes fonctions au sein de l'athlétisme international.
Le président a déclaré en soirée que « les rumeurs entourant son association avec Nike » nuisaient à son travail et que pour y mettre fin, il rompait son association avec la compagnie.
Conseiller rémunéré pour l'équimentier américain de Portland, Coe pourrait être questionné sur son rôle possible de lobbyiste en faveur d'Eugene, en Oregon, qui accueillera les Championnats du monde de 2021. Eugene se trouve à quelque 160 km de Portland et des quartiers généraux de Nike. Si Coe insiste pour dire qu'il n'a pas fait de lobby pour qui que ce soit, Göteborg, la candidate suédoise malheureuse à l'organisation des Mondiaux 2021, exige qu'une enquête soit menée.
Ses premiers mois à la tête de l'IAAF auraient diffcilement être plus ardus. Élu en août, Coe a depuis été témoin de l'arrestation par la police française de son prédecesseur Lamine Diack pour corruption, avant que le scandale du dopage russe ne lui éclate au visage. La BBC a de plus rapporté cette semaine que les contribuables britanniques auraient possiblement financé en partie la course à la présidence de l'IAAF de Coe.