Valérie Maltais et ses coéquipières en bronze aux Championnats du monde
Les sourires de Valérie Maltais, Isabelle Weidemann et Ivanie Blondin en disaient long alors qu'elles recevaient leur médaille de bronze à la poursuite par équipe, vendredi, à Hamar, en Norvège, aux Championnats du monde de patinage de vitesse longue piste.
Après une saison de petite misère à cette épreuve en Coupe du monde, elles ont rebondi de superbe façon en stoppant le chrono à 3 minutes 00,73 s pour finir derrière les Néerlandaises (2 min 56,09 s), qui ont conservé leur titre mondial remporté l'an dernier, et les Japonaises (2 min 58,55 s), deuxièmes.
Laurent Dubreuil est passé bien près d'être médaillé lui aussi, alors qu'il s'est classé quatrième du 500 m, à 1 centième de seconde de la médaille de bronze.
Un trio qui mise gros
Au cours de la dernière saison de Coupe du monde, les championnes olympiques en titre de la spécialité ont peiné à trouver leurs marques, allant même jusqu'à être reléguées au groupe B à l'étape d'Heerenveen, il y a deux semaines aux Pays-Bas.
Il fallait donc rebrasser les cartes et la stratégie de ne pas changer l'ordre des relayeuses canadiennes pendant la course, Blondin en tête, suivie de Maltais et Weidemann, a porté ses fruits.
« Cette médaille-là, elle fait du bien ! Nous n'avions pas fait mieux qu'un top-5 cette année, alors terminer troisièmes, c'est vraiment positif. C'est une stratégie que nous n'avions jamais faite en course. Cette course n'était pas sans faute avec de petites erreurs ici et là, mais en général, c'est vraiment positif et ça termine bien la saison pour donner une bonne dose de positif pour la prochaine saison », a soutenu la Québécoise en visioconférence.
La patineuse de La Baie place cette médaille de bronze au deuxième rang de ses meilleures performances de la saison après sa sixième place au 3000 m de ces mondiaux, jeudi.
« Pour nous, c'est vraiment une victoire et ce n'est que du positif. Nous sommes contentes du cheminement que nous avons fait et de la façon dont nous nous sommes regroupées. Il y avait du stress et de l'inconnu, mais en même temps, nous avions confiance en nous. »
Le trio a démontré un peu moins de cohésion et d'efficacité en fin d'épreuve, mais cela sera facile à ajuster dans les mois à venir selon elle, notamment lors de deux camps estivaux qui seront consacrés à cette épreuve.
Maltais a ajouté que ses coéquipières et elles revivent un peu le même scénario qu'avant les Jeux de Pékin : elles n'étaient pas les meilleures et s'amélioraient course après course. À la différence que cette fois-ci, elles sont beaucoup plus expérimentées.
« Nous sommes fières de nous d'avoir été capables de communiquer quand ça ne marchait pas. [...] On a fait le choix de changer de stratégie avant que l'entraîneur nous le propose. C'était positif de changer quelque chose et nous sommes bonnes pour retourner à la table à dessin. »
Laurent Dubreuil à 1 centième de seconde du podium du 500 m
Plus tôt cette semaine, Laurent Dubreuil avait prédit que le 500 m des Championnats du monde de patinage de vitesse longue piste serait l'un des plus relevés.
Son pronostic était exact.
C'est le Néerlandais Jenning de Boo (34,24 s) qui a causé une certaine surprise en détrônant l'Américain Jordan Stolz (34,38 s). Un autre Américain, Cooper McLeaod (34,52 s), a privé Dubreuil (34,53 s) de la médaille de bronze en le devançant de 1 centième de seconde.
Le Québécois de 32 ans était provisoirement premier alors qu'il restait encore quatre patineurs à s'élancer. Dans l'avant-dernière paire toute américaine, Stolz s'est imposé devant son surprenant coéquipier McLeod, habituellement absent des podiums du 500 m en Coupe du monde. Dubreuil faisait son retour au calme sur la glace et il s'est pris la tête à deux mains de découragement quand il a vu qu'il glissait au troisième rang provisoire, sachant pertinemment que de Boo pouvait venir jouer les trouble-fêtes dans la dernière paire.
Et c'est ce qui s'est produit lorsque le Néerlandais a été le plus rapide du jour avec un record de piste à la clé.
« J'étais content après ma course et je pensais bien que ce serait suffisant (pour être médaillé). Mais là, qu'il (McLeod) me batte de 1 centième, ça m'a cassé les deux jambes ! J'étais un peu sous le choc et c'est pour ça aussi que je suis déçu. Si j'avais été deuxième après ma course, je n'y aurais pas cru tant que ça. [...] Ce n'était pas une mauvaise course au final. C'était une bonne course et c'est pour ça que j'étais content », a reconnu le Lévisien, qui croit que son premier virage et son deuxième droit auraient pu être légèrement meilleurs.
« Je suis fier de mon effort, de ma course et de ma préparation. J'avais un bon état d'esprit et je me suis juste fait battre », a enchaîné l'auteur de six podiums de Coupe du monde cette saison.
Dubreuil, vice-champion du monde l'an dernier à Calgary, est conscient de vivre un âge d'or du 500 m avec les nombreux athlètes, dont lui, qui peuvent aspirer à la victoire. Il en tire une fierté et cela le force à se dépasser comme jamais.
« C'est incroyable le calibre en ce moment ! Des temps qui, autrefois, étaient des médailles assurées, ça ne passe plus... comme aujourd'hui. Et ça va juste aller en s'accélérant », ajoute-t-il, conscient qu'il n'est pas moins bon, mais que ce sont ses concurrents, souvent plus jeunes d'une dizaine d'années, qui s'améliorent plus rapidement.
« Ça va me forcer à rehausser (mon niveau), car mon but n'est pas de finir dixième, mais bien de gagner des médailles, dont l'an prochain aux Jeux olympiques. [...] Je ne suis pas quelqu'un qui s'effondre devant les défis. Les défis, ça m'allume, mais par contre, ça va être tough et les médailles seront durement gagnées », conclu le vétéran.
Christopher Fiola (35,42 s) s'est quant à lui classé vingtième.
Au 500 m féminin, Rose Laliberté-Roy (38,74 s) a été la meilleure Canadienne et a pris le 20e rang.
L'action reprendra samedi à Hamar avec les 1000 m féminin et masculins. Béatrice Lamarche, Laurent Dubreuil et David La Rue seront de ces épreuves. La Rue sera aussi du départ groupé masculin.