Parti à la chasse au doublé 200-400 m, le Sud-Africain Wayde Van Niekerk va tenter de décrocher sa première médaille d'or des Mondiaux-2017 sur le tour de piste, mardi à Londres.

Celui qui est censé prendre la relève d'Usain Bolt en tant que tête d'affiche de l'athlétisme ne peut pas se manquer. Le 400 m, c'est sa discipline fétiche, celle qu'il domine outrageusement depuis deux ans. Champion du monde en 2015, vainqueur des JO-2016 en effaçant le record du monde du mythique Michael Johnson (43 sec 03), Van Niekerk n'a théoriquement pas de rival sur la distance. Encore faudra-t-il qu'il parvienne à encaisser l'enchaînement des courses, lui qui s'est lancé un défi à la hauteur de son talent en combinant 200 et 400 m.

Entre les séries du 400 m, samedi, et la finale du 200 m, prévue jeudi, Van Niekerk s'est concocté un programme d'enfer, avec six courses en six jours. C'est le prix à payer pour égaler le grand Johnson, seul athlète à avoir doublé avec succès les deux épreuves (Mondiaux-1995, JO-1996).

Le polyvalent Sud-Africain, capable d'avaler un 200 m en moins de 20 secondes et un 100 m sous les 10 secondes, ambitionne d'être le premier homme à casser la barrière des 43 secondes au 400 m. Londres semble le théâtre idéal pour cet immense exploit et la concurrence féroce qui l'attend pourrait l'y aider.

Certes, Kirani James, le champion olympique 2012, est absent sur blessures. Mais les deux jeunes loups, l'Américain Fred Kerley (22 ans), 2e performeur de l'année (43 sec 70), et le Bahaméen Steven Gardiner (21 ans), impressionnant en demi-finales (43 sec 89), ainsi que le Botswanais Isaac Makwala ont les moyens de le pousser dans ses derniers retranchements. Ce dernier n'était cependant pas au départ de sa série du 200 m lundi, pour "raisons médicales", selon la Fédération internationale.

Lavillenie veut effacer Rio

Mais il n'y aura pas que le 400 m à suivre au cours d'une journée particulièrement chargée en temps forts. Le concours de la perche devrait ainsi donner lieu à un scénario à suspense. Le recordman du monde (6,16 m), le Français Renaud Lavillenie, sort d'une saison en dents de scie mais compte sur sa science des grands championnats pour mater une armée de prétendants: l'Américain Sam Kendricks, l'homme le plus haut de 2017 (6 m), la colonie polonaise (Wojciechowski, Lisek), le champion du monde 2015 Shawn Barber ou le prodige suédois de 17 ans Armand Duplantis, qui a sauté 5,90 m cette année.

Pour Lavillenie, il s'agira surtout d'effacer le traumatisme des JO-2016 et sa défaite à Rio face au Brésilien Thiago Braz sous les sifflets du public carioca. Le Français, dont les larmes sur le podium avaient été l'une des images marquantes des jeux Olympiques, n'a pas dû être trop lamenté par le forfait de Braz et rêve d'accrocher le seul grand titre qui manque à son palmarès, dans le stade qui l'avait sacré aux Jeux 2012.

Le 3000 m steeple promet également beaucoup avec une bataille très ouverte à laquelle se mêleront Kényans (Kemboi, Kipruto, Birech), Marocain (El Bakkali), Américain (Jager) et Français (Mekhissi).

Enfin, l'absence du double champion olympique David Rudisha aiguise forcément les appétits sur le 800 m. Le Botswanais Nijel Amos, 2e au bilan 2017 (1 min 43 sec 18), a un gros coup à jouer.