Une dizaine d'épreuves à l'agenda de Mary-Sophie Harvey à Budapest
Trois épreuves individuelles et cinq relais avaient tenu la nageuse Mary-Sophie Harvey fort occupée aux Jeux panaméricains de Santiago en 2023. Pas suffisamment pour la décourager d'ajouter deux épreuves de 400 m à son horaire des Championnats du monde en petit bassin prévus cette semaine, à Budapest.
En six jours, la Québécoise prévoit nager cinq épreuves individuelles et pourrait prendre part à six relais dans la capitale hongroise, et ce, même après avoir retiré deux courses à son programme.
« Avec le temps, plusieurs athlètes vont se spécialiser dans des styles ou des distances. Moi, j'aime garder un programme chargé, ça rend les choses plus intéressantes », a justifié Mary-Sophie Harvey en riant, en entrevue avec Sportcom.
« Si c'est plus difficile dans une épreuve, mais que ça va mieux dans une autre, c'est moins dur sur le moral. C'est un gros défi et je dois prioriser ma récupération, mais j'ai la chance, ou la malchance, d'être très polyvalente. Ça me garde très occupée ! »
Cet automne, à la Coupe du monde en petit bassin de Shanghai, la nageuse du club CAMO a eu droit à une vingtaine de minutes entre les finales du 400 m quatre nages et du 200 m libre, décrochant des médailles d'or et d'argent.
C'est à cette compétition qu'elle a effectué son retour au 400 m quatre nages et au 400 m libre, ses épreuves de prédilection à ses débuts en natation. Quatre tendinites subies en 2018 après du surentraînement ont été suivies d'un « blocage mental », pour finalement inciter Harvey à laisser ces courses de côté.
Elle a songé au 400 m quatre nages aux Essais olympiques canadiens, en juin dernier, avant de le retirer de son programme à la dernière minute.
« J'en avais nagé un en France et mon temps m'aurait placée parmi les meilleures au monde, alors je me suis remise en question, comme quoi ce n'est pas nécessaire finalement de faire tout ce millage à l'entraînement, comme avant », a raconté Mary-Sophie, qui a changé d'entraîneur depuis.
« Je sais au fond de moi que j'ai des chances d'être sur le podium. Aux Essais, il y avait 50% où je voulais le nager et un autre 50% où j'avais un peu peur. Ça faisait quatre ans que je ne l'avais pas nagé et j'allais le refaire aux Jeux, contre des filles qui le nagent beaucoup plus souvent. Au final, est-ce que je regrette ? Peut-être un peu. Je pense que l'épreuve était assez ouverte, mais en même temps, il fallait que je sois prête. »
À la Coupe du monde d'Incheon, elle a abaissé sa marque personnelle à 3 min 56,78 s au 400 m libre. « Agréablement surprise », elle a réalisé que le moment était venu et a appelé son entraîneur pour l'aviser.
En plus des deux 400 m, on risque de retrouver Mary-Sophie Harvey dans la piscine du Duna Arena à l'occasion du 100 m et 200 m quatre nages, sans oublier le 200 m libre, épreuve à laquelle elle s'est classée quatrième aux Jeux olympiques de Paris. Les alignements de chaque relais restent à déterminer.
« J'ai démontré que je peux enchainer les courses et bien faire jusqu'à la fin. »- Mary-Sophie Harvey.
Moins de pression, plus de technique
Les neuf médailles gagnées en Coupe du monde ont certainement motivé Mary-Sophie Harvey, première Québécoise à participer à une finale individuelle aux Jeux olympiques depuis Guylaine Cloutier, en 1996.
« J'ai une possibilité de podium à des Championnats du monde pour la première fois de ma carrière, à 25 ans. On voit que chaque parcours est différent ! » a-t-elle souligné, tout en ajoutant que les événements en petit bassin, soit 25 mètres, viennent avec moins de pression.
« Personnellement, je déteste m'entraîner en petit bassin, mais j'adore compétitionner ! C'est plus rapide, ça se passe plus sous l'eau et c'est plus technique. On travaille plus les virages comme ils sont plus nombreux. C'est vraiment plaisant. On se met moins de pression et tout le monde a du plaisir. »
« J'aborde ces Championnats du monde avec de la confiance et de la fébrilité, a conclu Harvey. Ça peut être la fin d'une très belle année et j'aimerais la finir en beauté. »
Timothé Barbeau sera aussi à surveiller à Budapest pour ses premiers Championnats du monde seniors. Il sera en action au 800 m ainsi qu'au 1500 m.