Randy Johnson, surnommé le « Big Unit », terrorisait les frappeurs des majeures
MLB jeudi, 23 juil. 2015. 09:29 mercredi, 11 déc. 2024. 07:45
Randy Johnson a joué un total de 11 matchs avec les Expos de Montréal en 1988 et 1989. Malgré tout, il a marqué l’histoire des Expos à sa façon. Évidemment, on aurait aimé qu’il laisse sa marque en raison de son rendement sur le monticule, mais l’histoire en a décidé autrement.
L’organisation avait vu juste en le sélectionnant en 2e ronde du repêchage amateur de 1985. À 6 pieds 10 pouces et 225 livres, le grand gaucher se faisait facilement remarquer. Par contre, malgré une balle rapide explosive, Johnson avait beaucoup d’ennuis à lancer des prises. La fameuse statistique « WHIP » (Moyenne de buts sur balles + coups sûrs par manche lancée) que l’on utilise maintenant dans le baseball pour évaluer le travail des lanceurs n’était pas à l’avantage de Johnson.
À sa première année dans le baseball professionnel, le WHIP de Johnson était de 1,94. Pour vous donner une idée, le meilleur WHIP cette année dans le baseball est celui de Zack Greinke à 0,80, et le pire parmi les lanceurs partants est celui de Matt Garza, à 1,53.
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Le WHIP de Johnson s’est légèrement amélioré, mais était toujours de 1,63 en 1987 et de 1,39 en 1988. Son talent ne faisait aucun doute et sa balle rapide non plus, mais a-t-on jeté l'éponge sur son contrôle un peu trop vite? Lorsque les Expos l’on échangé aux Mariners en 1989, il avait une fiche de 0-4 en sept matchs et un WHIP de 1,85 dans le baseball majeur. En fait, plusieurs disaient que le joueur clé dans la transaction qui avait envoyé Mark Langston aux Expos n’était pas Randy Johnson, mais bien Brian Holman. Holman avait été le premier choix des Expos en 1983 et avait connu des saisons remarquables au niveau AA (14-5) et AAA (8-1) en 1987 et 1988.
Aujourd’hui, il est facile de dire que la transaction n’a pas été à l’avantage des Expos. À l’époque, on trouvait l’organisation montréalaise audacieuse, mais au moins on posait des gestes pour gagner. Dès la saison suivante, en 1990, Johnson s’imposait déjà avec les M’s avec une fiche de 14-11 et une mpm de 3,65 et une première participation au match des étoiles. La suite, vous la connaissez! Un total de 303 victoires, 4 875 retraits sur des prises et un WHIP de 1,17. Johnson est devenu le lanceur le plus redoutable de son époque.
Les frappeurs gauchers ne voulaient rien savoir de lui. Son léger manque de contrôle, combiné à un angle de bras trois quarts et à sa balle rapide explosive rendaient la présence du frappeur plutôt inquiétante. Les gauchers ont conservé une moyenne de ,199 contre lui et une moyenne de puissance de ,294 lors de sa longue carrière de 22 ans dans les majeures. Au fil du temps, il a développé une balle glissante qui est devenue, selon plusieurs experts, son meilleur lancer. Les frappeurs n’avaient aucune chance contre lui.
Imaginez un instant si Johnson n’avait pas été échangé aux Mariners et qu’il avait offert le même rendement, mais dans l’uniforme des Expos. De 1993 à 1995, Johnson a remporté 50 matchs et n'a subi que 16 défaites. En 1993, les Expos avaient remporté 94 matchs et 1994 fut la meilleure équipe de l’histoire de la franchise. Je dirai simplement que les Braves d’Atlanta n’auraient pas remporté tous ces championnats dans les années 1990 avec Johnson dans l’uniforme des Expos.
D’ailleurs, c’est dans l’uniforme des Expos qu’est né son surnom de « Big Unit ». En 1988, lors d’un exercice au bâton avant la rencontre, Johnson, qui tentait de saisir une balle au champ extérieur, est entré en collision avec Tim Raines. Raines a lancé spontanément à Johnson qu’il est un « Big Unit ». Les joueurs des Expos l’ont bien ri, et le surnom est resté.
Félicitations à Randy Johnson pour une brillante carrière. Il sera intronisé ce dimanche au Temple de la renommée du baseball à Cooperstown aux côtés de Pedro Martinez, John Smoltz et Craig Biggio.