Les flibustiers à l'abordage
MLB samedi, 25 mai 2013. 16:46 dimanche, 15 déc. 2024. 15:05PITTSBURGH - Jason Grilli comprend que les partisans des Pirates ne veulent pas trop s'emballer tout de suite, ayant déjà été échaudés par un club n'ayant pas connu de saison gagnante depuis 1992.
Même avec l'équipe connaissant son meilleur début de saison en 21 ans, il passe bien du temps à se montrer respectueux envers les sceptiques, tout en leur rappelant que le calendrier affiche 2013, et qu'il faut voir les choses au présent.
« Je leur dis qu'en 1992 j'étais en deuxième année de secondaire, raconte le droitier de 36 ans, qui domine les majeures avec 19 sauvetages. Je suis au courant du passé et je les respecte, mais je leur dis, 'venez-voir ce qui se passe présentement. Venez au stade et faites du bruit. Vous allez voir'. »
Avec une rotation qui brille depuis le début du mois et un gérant optimiste, qui se considère autant philosophe que stratège, les Pirates s'affichent comme l'une des plus belles surprises de la saison, dans le baseball majeur.
Le club montre un dossier de 28-14 après un départ de 1-5, un quart de saison vu comme prometteur et représentatif par le gérant Clint Hurdle.
Les Pirates amorçaient la journée de samedi à deux matches et demi du premier rang de sa section, en plus d'être à égalité au sommet dans la course au quatrième as. Ils ont signé 14 gains par remontée, ce qui les placent à égalité au sommet des majeures à ce niveau.
« J'aime la façon dont nous nous comportons », a dit Hurdle, dont l'équipe vient de connaître un séjour à domicile de 8-2.
Après deux fins d'été en queue de poisson sous Hurdle (incluant l'effondrement de l'an dernier, quand l'équipe est passée de 16 matches au-dessus de ,500, le 8 août, à une fiche finale de 79-83), Hurdle et ses joueurs croient que le succcès actuel peut durer.
Hurdle, qui a dans son bureau des livres aussi bien sur l'histoire du baseball que sur la croissance personnelle, a comparé l'amère fin de saison de 2012 (9-22) à une roche dans les souliers de l'équipe. Quand ses joueurs s'emballent un peu trop, il leur dit de se rappeler de la douleur et de la colère causées par le dénouement de l'an dernier.
« Il faut garder ça à l'esprit, a dit Hurdle. Il faut trouver le moyen de continuer de se battre. Il y a de ces matches que nous perdions l'an dernier et que nous gagnons cette saison. Des victoires comme ça ont un effet cumulatif. »
Au monticule, A.J. Burnett domine la Ligue nationale avec 85 retraits au bâton. Lui, Wandy Rodriguez et Francisco Liriano ont aidé la rotation à montrer une moyenne de 2,41 après les matches du 23 mai.
L'attaque n'a pas été spectaculaire mais opportune, comme le grand chelem de Travis Snider comme frappeur suppléant dans un gain de 5-4 contre les Cubs, mardi dernier.
Et quand les Pirates sont aux commandes ils y restent, avec une fiche de 23-1 quand ils mènent après sept manches.
Grilli, qui a roulé sa bosse un peu partout dans les grandes ligues, a été nommé le stoppeur pour la première fois de sa carrière cet hiver, quand les Pirates ont décidé d'échanger Joel Hanrahan à Boston, plutôt que de lui accorder la bonne augmentation de salaire qu'il aurait eue en arbitrage.
Jusqu'ici, Grilli n'a jamais flanché en 19 occasions de sauvetages, célébrant chacun d'entre eux avec exubérance, d'ailleurs.
Grilli et Burnett, le tatoué au sourire espiègle, pourraient être le parfait remède au nuage gris qui semble assombrir l'organisation depuis 20 ans.
Si ce n'est pas Grilli chantant au karaoke avec Mark Melancon ou Russell Martin, après un match, ce sont Burnett et Jeff Karstens qui font des courses de voitures téléguidées au champ extérieur du PNC Park, avant l'exercice au bâton.
Dans le vestiaire il y a un but de hockey avec des bâtons et des balles en plastique, si l'ennui s'installe. Et dans l'espace de Grilli se trouve un costume grandeur nature de Chewbacca, pour nulle autre raison qu'il trouvait ça amusant.
« Le baseball est un jeu d'enfants, a dit Grilli. Si vous perdez ça de vue, vous êtes dans le trouble. »