Entrevue avec Stéphane Larouche, entraîneur chez Interbox
Boxe samedi, 19 mai 2001. 11:47 jeudi, 21 nov. 2024. 18:12
(RDS)-L'expert en boxe à RDS, Martin Dion, a rencontré l'entraîneur de boxe réputé Stéphane Larouche, qui oeuvre au sein du groupe Interbox. Larouche lève le voile sur quelques-uns des aspects de son travail dans cette organisation. Nous vous proposons cette entrevue sous forme questions/réponses. Bonne lecture.
Explique-nous d'abord, en quoi consiste ton emploi chez Interbox?
Stéphane Larouche: Je m'occupe de la préparation des athlètes, je les prépare en vue d'une performance. On se doit de s'assurer que le boxeur qui met les pieds dans un ring, est le mieux préparé possible. Au niveau boxe, au niveau physique, au niveau mental et au niveau nutritionnel. J'encadre tous les gens qui travaillent autour de ces paramètres.
Une journée dans la vie de Stéphane Larouche, ça ressemble à quoi?
Stéphane Larouche: Je commence à 6 heures le matin et je termine rarement avant 20 heures. À 6:30, j'arrive en gymnase. Vers 10:00, je vais au bureau pour régler différents dossiers et je reviens en gymnase vers 12:30. J'entraîne les pros jusqu'à 17 heures et après ça, je dois m'occuper des boxeurs amateurs.
Qu'est-ce qui t'allume dans ton emploi? Où trouves-tu ta motivation, jour après jour?
Stéphane Larouche: Je dirais dans les défis de tous les jours. Lorsque, par exemple, je dois préparer un athlète pour un combat de championnat du monde, comme je fais présentement avec Éric Lucas. C'est comme de l'essence, du carburant! C'est stimulant!
Comment as-tu été attiré vers la boxe?
Stéphane Larouche: J'ai été moi-même boxeur. J'ai commencé en 1978, mon cousin Pierre Fortin était alors la vedette au Saguenay. Puis, j'ai fait mes premiers pas dans les années 80 aux gants d'argents et ensuite les gants dorés. En 1984, je suis devenu entraîneur après 31 combats amateurs. Je suis donc impliqué comme entraîneur depuis 17 ans.
Tu as également travaillé avec l'équipe canadienne?
Stéphane Larouche: Oui, en 1987, avec Stéphane Ouellet et Christian Gagnon, j'étais sur l'équipe nationale junior comme entraîneur. Par la suite, j'ai côtoyé sur la scène nationale les Dale Brown, Arturo Gatti, Stéphane Ouellet, Jean-François Bergeron et Kirk Johnson. Beaucoup de boxeurs qui sont sur le point de devenir célèbres.
Pourquoi n'as-tu pas poursuivi ta carrière de boxeur?
Stéphane Larouche: J'étais fasciné par le coaching. Je regardais mon entraîneur et ça me fascinait. Et je ne vous cacherai pas non plus qu'à l'époque, à Jonquière, nous n'avions pas les ressources nécessaires pour se développer, il fallait vraiment être talentueux pour en sortir. J'avais le feeling que je n'avais pas ce qu'il fallait pour battre les Gatti, Moffat, Grant et compagnie, qui eux, vivaient et s'entraînaient à Montréal.
Depuis quelque temps, tu occupes aussi les fonctions de matchmaker, en quoi consiste ce travail?
Stéphane Larouche: Yvon Michel s'occupe du combat principal de la soirée. Moi, je m'assure de remplir la soirée, la sous-carte. Je dois trouver des adversaires à nos boxeurs d'Interbox. C'est un travail très complexe. On veut développer nos boxeurs alors on doit leur trouver des adversaires qui vont leur permettre de progresser. Ça serait facile de trouver des gars de 30 victoires et 30 K-O, mais nos boxeurs ne prendraient pas d'expérience face à ce genre d'adversaires.
Ta conjointe Danielle Bouchard pratique la boxe depuis plusieurs années, que penses-tu de la boxe féminine?
Stéphane Larouche: Au début, j'étais contre cette idée. La boxe féminine est encore jeune. Dans 2 décennies, nous ne verrons plus de différences entre la boxe masculine et féminine au point de vue technique. Lorsqu'une femme décide de s'entraîner et qu'elle le fait aussi bien qu'un homme sinon mieux, nous n'avons pas d'autres choix que de l'aider.
La boxe a une mauvaise réputation. Don King par exemple avec tout son argent, et les classements mondiaux qui, bien souvent, changent grâce à des pressions extérieures, quelle solution pourrait aider ce sport à se purifier?
Stéphane Larouche: C'est pour ça que je suis entraîneur! Je ne veux pas avoir à me casser la tête. Je travaille avec les athlètes et je n'ai pas à me tracasser avec ce volet-là. Si j'étais gérant et promoteur, ça me tracasserait certainement mais je préfère laisser ça dans les mains des dirigeants de la boxe et me concentrer sur mon travail. A mon avis, il n'y aura pas de solutions miracles car il y a tellement d'argent en jeu. Avec les réseaux de télévisions, la guerre entre Showtime et HBO, ça fait en sorte que la boxe professionnelle devient très exclusive aux gens qui ont beaucoup d'argent.
Tu te prépares pour un combat de championnat du monde avec Éric Lucas, ça sera ton deuxième combat pour un titre mondial
Stéphane Larouche: Effectivement. J'étais dans le coin de Dale Brown à Las Vegas pour affronter le champion Vassily Jirov. Nous sommes passés très près de gagner, il nous manquait peut-être 6 minutes pour devenir champion du monde. C'est vraiment grisant de se retrouver impliqué dans un tel combat.
Et si tout se passe bien pour vos boxeurs, tu risques d'y être impliqué à nouveau!
Stéphane Larouche: Je pense que d'ici 6 à 8 mois, Interbox a de fortes chances de compter dans ses rangs 2 à 3 champions du monde.
Selon toi, dans 10 ans, de quels boxeurs parlerons-nous? La relève repose sur qui?
Stéphane Larouche: On va parler d'Adrian Diaconnu, de Jean-François Bergeron, de Joachim Alcine nous avons une belle relève à Montréal.
J'aimerais bien connaître ton top 3 des boxeurs à travers la planète!?
Stéphane Larouche: Mon numéro un est Félix Trinidad. Il est dominant, il est prêt à payer le prix pour gagner. En deuxième position, Shane Mosley par la qualité de son art, la qualité de sa préparation et la qualité de ses adversaires. Mon troisième est Roy Jones. Il a le talent et les qualités, c'est un naturel. Par contre, il est nonchalant mais ça ne lui enlève pas ses qualités de boxeur.
Tu travailles en gymnase avec plusieurs boxeurs, quel est ton meilleur élève?
Stéphane Larouche: Ils sont tous très bons! Si on pouvait cloner un boxeur, cet athlète aurait un fort pourcentage de Éric Lucas en lui. Il est toujours ouvert à de nouvelles choses, il est discipliné, à l'écoute, respectueux et simple. J'admire beaucoup Éric Lucas.
Quel est l'avenir de Stéphane Larouche? Où seras-tu dans 10 ans?
Stéphane Larouche: Je serai encore à Montréal, avec plusieurs champions du monde. Les jeunes prospects frapperont à ma porte pour que je les entraîne! Il faut faire son nom. Interbox est sur le point d'éclore, alors le meilleur est à venir!
Merci Stéphane!
Explique-nous d'abord, en quoi consiste ton emploi chez Interbox?
Stéphane Larouche: Je m'occupe de la préparation des athlètes, je les prépare en vue d'une performance. On se doit de s'assurer que le boxeur qui met les pieds dans un ring, est le mieux préparé possible. Au niveau boxe, au niveau physique, au niveau mental et au niveau nutritionnel. J'encadre tous les gens qui travaillent autour de ces paramètres.
Une journée dans la vie de Stéphane Larouche, ça ressemble à quoi?
Stéphane Larouche: Je commence à 6 heures le matin et je termine rarement avant 20 heures. À 6:30, j'arrive en gymnase. Vers 10:00, je vais au bureau pour régler différents dossiers et je reviens en gymnase vers 12:30. J'entraîne les pros jusqu'à 17 heures et après ça, je dois m'occuper des boxeurs amateurs.
Qu'est-ce qui t'allume dans ton emploi? Où trouves-tu ta motivation, jour après jour?
Stéphane Larouche: Je dirais dans les défis de tous les jours. Lorsque, par exemple, je dois préparer un athlète pour un combat de championnat du monde, comme je fais présentement avec Éric Lucas. C'est comme de l'essence, du carburant! C'est stimulant!
Comment as-tu été attiré vers la boxe?
Stéphane Larouche: J'ai été moi-même boxeur. J'ai commencé en 1978, mon cousin Pierre Fortin était alors la vedette au Saguenay. Puis, j'ai fait mes premiers pas dans les années 80 aux gants d'argents et ensuite les gants dorés. En 1984, je suis devenu entraîneur après 31 combats amateurs. Je suis donc impliqué comme entraîneur depuis 17 ans.
Tu as également travaillé avec l'équipe canadienne?
Stéphane Larouche: Oui, en 1987, avec Stéphane Ouellet et Christian Gagnon, j'étais sur l'équipe nationale junior comme entraîneur. Par la suite, j'ai côtoyé sur la scène nationale les Dale Brown, Arturo Gatti, Stéphane Ouellet, Jean-François Bergeron et Kirk Johnson. Beaucoup de boxeurs qui sont sur le point de devenir célèbres.
Pourquoi n'as-tu pas poursuivi ta carrière de boxeur?
Stéphane Larouche: J'étais fasciné par le coaching. Je regardais mon entraîneur et ça me fascinait. Et je ne vous cacherai pas non plus qu'à l'époque, à Jonquière, nous n'avions pas les ressources nécessaires pour se développer, il fallait vraiment être talentueux pour en sortir. J'avais le feeling que je n'avais pas ce qu'il fallait pour battre les Gatti, Moffat, Grant et compagnie, qui eux, vivaient et s'entraînaient à Montréal.
Depuis quelque temps, tu occupes aussi les fonctions de matchmaker, en quoi consiste ce travail?
Stéphane Larouche: Yvon Michel s'occupe du combat principal de la soirée. Moi, je m'assure de remplir la soirée, la sous-carte. Je dois trouver des adversaires à nos boxeurs d'Interbox. C'est un travail très complexe. On veut développer nos boxeurs alors on doit leur trouver des adversaires qui vont leur permettre de progresser. Ça serait facile de trouver des gars de 30 victoires et 30 K-O, mais nos boxeurs ne prendraient pas d'expérience face à ce genre d'adversaires.
Ta conjointe Danielle Bouchard pratique la boxe depuis plusieurs années, que penses-tu de la boxe féminine?
Stéphane Larouche: Au début, j'étais contre cette idée. La boxe féminine est encore jeune. Dans 2 décennies, nous ne verrons plus de différences entre la boxe masculine et féminine au point de vue technique. Lorsqu'une femme décide de s'entraîner et qu'elle le fait aussi bien qu'un homme sinon mieux, nous n'avons pas d'autres choix que de l'aider.
La boxe a une mauvaise réputation. Don King par exemple avec tout son argent, et les classements mondiaux qui, bien souvent, changent grâce à des pressions extérieures, quelle solution pourrait aider ce sport à se purifier?
Stéphane Larouche: C'est pour ça que je suis entraîneur! Je ne veux pas avoir à me casser la tête. Je travaille avec les athlètes et je n'ai pas à me tracasser avec ce volet-là. Si j'étais gérant et promoteur, ça me tracasserait certainement mais je préfère laisser ça dans les mains des dirigeants de la boxe et me concentrer sur mon travail. A mon avis, il n'y aura pas de solutions miracles car il y a tellement d'argent en jeu. Avec les réseaux de télévisions, la guerre entre Showtime et HBO, ça fait en sorte que la boxe professionnelle devient très exclusive aux gens qui ont beaucoup d'argent.
Tu te prépares pour un combat de championnat du monde avec Éric Lucas, ça sera ton deuxième combat pour un titre mondial
Stéphane Larouche: Effectivement. J'étais dans le coin de Dale Brown à Las Vegas pour affronter le champion Vassily Jirov. Nous sommes passés très près de gagner, il nous manquait peut-être 6 minutes pour devenir champion du monde. C'est vraiment grisant de se retrouver impliqué dans un tel combat.
Et si tout se passe bien pour vos boxeurs, tu risques d'y être impliqué à nouveau!
Stéphane Larouche: Je pense que d'ici 6 à 8 mois, Interbox a de fortes chances de compter dans ses rangs 2 à 3 champions du monde.
Selon toi, dans 10 ans, de quels boxeurs parlerons-nous? La relève repose sur qui?
Stéphane Larouche: On va parler d'Adrian Diaconnu, de Jean-François Bergeron, de Joachim Alcine nous avons une belle relève à Montréal.
J'aimerais bien connaître ton top 3 des boxeurs à travers la planète!?
Stéphane Larouche: Mon numéro un est Félix Trinidad. Il est dominant, il est prêt à payer le prix pour gagner. En deuxième position, Shane Mosley par la qualité de son art, la qualité de sa préparation et la qualité de ses adversaires. Mon troisième est Roy Jones. Il a le talent et les qualités, c'est un naturel. Par contre, il est nonchalant mais ça ne lui enlève pas ses qualités de boxeur.
Tu travailles en gymnase avec plusieurs boxeurs, quel est ton meilleur élève?
Stéphane Larouche: Ils sont tous très bons! Si on pouvait cloner un boxeur, cet athlète aurait un fort pourcentage de Éric Lucas en lui. Il est toujours ouvert à de nouvelles choses, il est discipliné, à l'écoute, respectueux et simple. J'admire beaucoup Éric Lucas.
Quel est l'avenir de Stéphane Larouche? Où seras-tu dans 10 ans?
Stéphane Larouche: Je serai encore à Montréal, avec plusieurs champions du monde. Les jeunes prospects frapperont à ma porte pour que je les entraîne! Il faut faire son nom. Interbox est sur le point d'éclore, alors le meilleur est à venir!
Merci Stéphane!