Vers un combat Dawson-Pascal
Boxe dimanche, 16 oct. 2011. 15:05 vendredi, 13 déc. 2024. 23:54
Lorsqu'un boxeur retient souvent son adversaire à deux bras, c'est normal que l'opposant tente un coup d'épaule pour le repousser. C'est ce qui est arrivé dans le duel entre Chad Dawson et Bernard Hopkins. Malheureusement, le vétéran de 46 ans n'a pas été en mesure de poursuivre la bataille. Mais d'un autre côté, ce dénouement laisse présager un deuxième chapitre entre Dawson et Jean Pascal.
Au premier round, Hopkins retenait Dawson comme il l'avait déjà fait avec notre Québécois. Les arbitres le laissent toujours faire. C'est pourtant illégal, mais souvent toléré.
Dawson a donc voulu se débarrasser de l'emprise de son adversaire et lui a donné un coup d'épaule en situation de légitime défense. L'arbitre (Pat Russell) a décidé qu'il n'y avait pas de faute intentionnelle, c'est-à-dire pas d'intention de blesser l'adversaire. Je suis sûr qu'il pensait que Hopkins serait capable de se relever, car il arrive souvent qu'un boxeur perde pied dans ce genre de situation.
Selon moi, ce n'est pas un coup qui devait être pénalisé. En principe, ce n'est pas non plus un incident qui cause une blessure. L'arbitre a pris la décision qui s'imposait (K.-O. technique) en donnant la victoire à Dawson. Et n'oublions pas qu'il a dû rendre son verdict sans avoir accès à la reprise vidéo.
Plusieurs journalistes ont affirmé qu'il aurait dû y avoir faute. Mais si chaque fois qu'un boxeur tombe au sol et que l'arbitre lui donne le bénéfice du doute en déclarant un « no contest » (un combat sans décision), tout le monde va feindre de se blesser lorsque ça ne va pas bien.
Maintenant, c'est à la Commission athlétique et au WBC de regarder la vidéo et de l'analyser. Ça me surprendrait énormément qu'on change le verdict. Advenant un tel cas, on demanderait un combat revanche, qui n'aurait toutefois pas lieu avant un sacré bout de temps, car Hopkins est blessé (luxation de l'épaule).
Par contre, je me rappelle que Jean Pascal a battu Adrian Diaconu (en décembre 2009) avec une épaule disloquée, pendant plusieurs rounds. Ça démontre à quel point il était prêt à souffrir n'importe quel martyr pour devenir champion. Sans rien lui enlever, Hopkins, à son âge, n'avait peut-être pas la même détermination.
C'est la fin pour B-Hop
Je serais très surpris de revoir Bernard Hopkins sur le ring un jour. En réalité, c'est selon moi la dernière fois qu'on a vu ce phénomène de la boxe en action.
D'abord, quand on prend de l'âge et qu'on se blesse, la récupération est beaucoup plus longue. Deuxième chose, nous étions traumatisés de voir le peu d'enthousiasme des spectateurs à Los Angeles. Lorsqu'un Jean Pascal ou un Lucian Bute est montré à l'écran géant au Centre Bell, on entend la frénésie dans la foule. On en a la chair de poule. Mais là-bas, pas un mot, aucune émotion, aucune passion.
C'est pourquoi je ne suis pas certain que le réseau HBO veuille racheter un combat impliquant Hopkins. Ce dernier devient de plus en plus propice à une fin de carrière en queue de poisson. Les promoteurs ne seront pas très intéressés à le suivre plus longuement.
Vers le duel inévitable Dawson-Pascal
Aujourd'hui, Chad Dawson est champion WBC chez les mi-lourds. Il ne peut cependant pas légitimement être content de la façon dont il a acquis sa ceinture. Champion par accident, il ne peut pas non plus se vanter d'avoir offert une performance dominante.
Ce n'est donc pas étonnant qu'il ait défié Jean Pascal après son combat. Il sait consciemment qu'il ne sera pas le champion légitime, tant qu'il n'aura pas eu sa revanche sur le Québécois (qui l'a battu en août 2010).
Dawson a d'ailleurs indiqué à son promoteur Gary Shaw qu'il désire obtenir ce combat revanche. J'ai déjà discuté avec son promoteur et Pascal veut aussi tenir ce duel. Nous n'avons pas parlé business. Nous avons simplement parlé de volonté. Habituellement, quand la volonté est là, nous sommes capables d'en venir à une entente rapidement.
Une rencontre est prévue à cet effet la semaine prochaine avec Gary Shaw et les gens de HBO pour connaître la position de chaque clan, l'implication du réseau de télévision et l'échéancier. C'est un combat qui aura lieu, j'en suis convaincu.
Plusieurs facteurs demeurent évidemment à déterminer. Premièrement, dans combien de temps Dawson voudra-t-il retourner dans le gymnase? Et quand le réseau HBO débloquera-t-il son budget?
Chose certaine, on ne fera pas ce combat sans HBO. Bien sûr, Jean Pascal voudrait qu'on règle le tout rapidement. Samedi, il m'a dit qu'il désirait boxer le 10 décembre à Montréal, mais je ne peux pas dire contre qui actuellement. Une décision sera prise au cours des prochains jours, en fonction des discussions avec le clan Dawson.
Scénario rêvé
Pour être honnête, on souhaitait une victoire de Chad Dawson sur Bernard Hopkins. Nous étions convaincus que Hopkins ne voudrait pas revoir Jean Pascal sur le ring.
Boxeur consciencieux de sa défensive, Hopkins s'est illustré à un haut niveau pendant des décennies parce qu'il n'a pas été frappé trop souvent. Mais lors des deux derniers combats contre Pascal, il a été ébranlé. Je ne suis pas certain qu'il aurait besoin d'un troisième duel. C'est pourquoi on souhaitait que Dawson l'emporte.
Enfin, l'issue de ce combat rapide nous favorise. Si nous avions assisté à une longue bataille de 12 assauts, Dawson aurait pu facilement affirmer qu'il n'a pas volé sa couronne. Mais ce n'est pas le cas. Ce scénario nous donne un meilleur pouvoir de négociations pour tenir un éventuel combat opposant le nouveau champion du monde à notre aspirant lavallois.
Propos recueillis par Thierry Bourdeau
Au premier round, Hopkins retenait Dawson comme il l'avait déjà fait avec notre Québécois. Les arbitres le laissent toujours faire. C'est pourtant illégal, mais souvent toléré.
Dawson a donc voulu se débarrasser de l'emprise de son adversaire et lui a donné un coup d'épaule en situation de légitime défense. L'arbitre (Pat Russell) a décidé qu'il n'y avait pas de faute intentionnelle, c'est-à-dire pas d'intention de blesser l'adversaire. Je suis sûr qu'il pensait que Hopkins serait capable de se relever, car il arrive souvent qu'un boxeur perde pied dans ce genre de situation.
Selon moi, ce n'est pas un coup qui devait être pénalisé. En principe, ce n'est pas non plus un incident qui cause une blessure. L'arbitre a pris la décision qui s'imposait (K.-O. technique) en donnant la victoire à Dawson. Et n'oublions pas qu'il a dû rendre son verdict sans avoir accès à la reprise vidéo.
Plusieurs journalistes ont affirmé qu'il aurait dû y avoir faute. Mais si chaque fois qu'un boxeur tombe au sol et que l'arbitre lui donne le bénéfice du doute en déclarant un « no contest » (un combat sans décision), tout le monde va feindre de se blesser lorsque ça ne va pas bien.
Maintenant, c'est à la Commission athlétique et au WBC de regarder la vidéo et de l'analyser. Ça me surprendrait énormément qu'on change le verdict. Advenant un tel cas, on demanderait un combat revanche, qui n'aurait toutefois pas lieu avant un sacré bout de temps, car Hopkins est blessé (luxation de l'épaule).
Par contre, je me rappelle que Jean Pascal a battu Adrian Diaconu (en décembre 2009) avec une épaule disloquée, pendant plusieurs rounds. Ça démontre à quel point il était prêt à souffrir n'importe quel martyr pour devenir champion. Sans rien lui enlever, Hopkins, à son âge, n'avait peut-être pas la même détermination.
C'est la fin pour B-Hop
Je serais très surpris de revoir Bernard Hopkins sur le ring un jour. En réalité, c'est selon moi la dernière fois qu'on a vu ce phénomène de la boxe en action.
D'abord, quand on prend de l'âge et qu'on se blesse, la récupération est beaucoup plus longue. Deuxième chose, nous étions traumatisés de voir le peu d'enthousiasme des spectateurs à Los Angeles. Lorsqu'un Jean Pascal ou un Lucian Bute est montré à l'écran géant au Centre Bell, on entend la frénésie dans la foule. On en a la chair de poule. Mais là-bas, pas un mot, aucune émotion, aucune passion.
C'est pourquoi je ne suis pas certain que le réseau HBO veuille racheter un combat impliquant Hopkins. Ce dernier devient de plus en plus propice à une fin de carrière en queue de poisson. Les promoteurs ne seront pas très intéressés à le suivre plus longuement.
Vers le duel inévitable Dawson-Pascal
Aujourd'hui, Chad Dawson est champion WBC chez les mi-lourds. Il ne peut cependant pas légitimement être content de la façon dont il a acquis sa ceinture. Champion par accident, il ne peut pas non plus se vanter d'avoir offert une performance dominante.
Ce n'est donc pas étonnant qu'il ait défié Jean Pascal après son combat. Il sait consciemment qu'il ne sera pas le champion légitime, tant qu'il n'aura pas eu sa revanche sur le Québécois (qui l'a battu en août 2010).
Dawson a d'ailleurs indiqué à son promoteur Gary Shaw qu'il désire obtenir ce combat revanche. J'ai déjà discuté avec son promoteur et Pascal veut aussi tenir ce duel. Nous n'avons pas parlé business. Nous avons simplement parlé de volonté. Habituellement, quand la volonté est là, nous sommes capables d'en venir à une entente rapidement.
Une rencontre est prévue à cet effet la semaine prochaine avec Gary Shaw et les gens de HBO pour connaître la position de chaque clan, l'implication du réseau de télévision et l'échéancier. C'est un combat qui aura lieu, j'en suis convaincu.
Plusieurs facteurs demeurent évidemment à déterminer. Premièrement, dans combien de temps Dawson voudra-t-il retourner dans le gymnase? Et quand le réseau HBO débloquera-t-il son budget?
Chose certaine, on ne fera pas ce combat sans HBO. Bien sûr, Jean Pascal voudrait qu'on règle le tout rapidement. Samedi, il m'a dit qu'il désirait boxer le 10 décembre à Montréal, mais je ne peux pas dire contre qui actuellement. Une décision sera prise au cours des prochains jours, en fonction des discussions avec le clan Dawson.
Scénario rêvé
Pour être honnête, on souhaitait une victoire de Chad Dawson sur Bernard Hopkins. Nous étions convaincus que Hopkins ne voudrait pas revoir Jean Pascal sur le ring.
Boxeur consciencieux de sa défensive, Hopkins s'est illustré à un haut niveau pendant des décennies parce qu'il n'a pas été frappé trop souvent. Mais lors des deux derniers combats contre Pascal, il a été ébranlé. Je ne suis pas certain qu'il aurait besoin d'un troisième duel. C'est pourquoi on souhaitait que Dawson l'emporte.
Enfin, l'issue de ce combat rapide nous favorise. Si nous avions assisté à une longue bataille de 12 assauts, Dawson aurait pu facilement affirmer qu'il n'a pas volé sa couronne. Mais ce n'est pas le cas. Ce scénario nous donne un meilleur pouvoir de négociations pour tenir un éventuel combat opposant le nouveau champion du monde à notre aspirant lavallois.
Propos recueillis par Thierry Bourdeau