MONTREAL (PC) - Pour la première fois de sa carrière, Francis Bouillon avait le sentiment d'avoir un peu de pouvoir de négociation. Il aurait pu devenir joueur autonome sans compensation, samedi midi, et ainsi tester sa valeur sur le marché de la nouvelle LNH, qui valorise davantage les joueurs de petite taille. Il a toutefois préféré accepter une nouvelle entente de trois ans avec le Canadien de Montréal.

Le défenseur de 30 ans a ainsi privilégié la sécurité. Il faut dire qu'il a tout de même eu droit au meilleur contrat de sa carrière, qui lui vaudra 5,63 millions $ au cours des trois prochaines années, soit 1,875 million $ par saison en moyenne.

"Ma première option, c'était de rester avec le Canadien, a indiqué Bouillon à l'occasion d'une conférence téléphonique, samedi après-midi. Je suis parti d'une situation où je passais souvent de la Ligue américaine à la LNH, pour ensuite devenir un joueur qui jouait à peu près la moitié des matchs et, aujourd'hui, je suis le troisième ou quatrième défenseur de l'équipe. Je me suis bâti quelque chose de bien à Montréal.

"Au début, ma taille était toujours un facteur. Maintenant, je suis une partie importante de l'équipe, et l'équipe est une partie importante de ma vie.

"Oui, j'ai peut-être sacrifié un peu d'argent pour rester, mais je suis très content de pouvoir continuer à jouer devant ma famille et mes amis.

"J'aurais été déçu de devoir partir ailleurs."

Bouillon a complété la saison 2005-2006, sa sixième dans la LNH, avec un total de trois buts, 19 aides et 22 points en 67 matchs, avec 34 minutes de punition. Il a établi des sommets personnels pour les aides (19) et les points (22).

Bouillon se sentait donc bien placé pour obtenir un contrat satisfaisant, mais il reconnaît qu'il a vécu les négociations les plus ardues de sa carrière.

"Je n'avais jamais fait de salaires faramineux, et cette année j'avais un peu de pouvoir de négociation, et ça tombait bien, a indiqué le défenseur cinq pieds huit pouces et 196 livres. Mais il fallait s'entendre sur le nombre d'années, sur le montant. Dans les années antérieures, c'étaient des petits contrats, ça s'était fait vite.

"J'ai dû parler une vingtaine de fois avec mon agent cette fois, alors que dans le passé, deux appels et c'était fait.

"Vendredi j'étais un peu nerveux en attendant l'appel de mon agent. Quand ça s'est fait tantôt (samedi), j'étais le gars le plus heureux sur la terre."

Et le directeur général Bob Gainey n'était pas loin, lui qui a d'ailleurs appelé Bouillon samedi pour le féliciter une fois l'entente devenue officielle.

"Les deux côtés sont contents, alors on ne peut pas demander mieux", a noté Bouillon.

"Francis Bouillon est un membre important de notre brigade défensive, a indiqué Gainey par voie de communiqué. Joueur très respecté de ses coéquipiers et admiré de nos partisans, il a démontré beaucoup de persévérance depuis ses débuts dans la LNH. Nous sommes très heureux de pouvoir compter sur ses services pour plusieurs saisons."

Bouillon a d'abord été embauché par le Canadien comme joueur autonome, le 18 août 1998. Il a été soumis au ballottage en 2002, étant réclamé le 4 octobre par les Predators de Nashville. Il est toutefois revenu à Montréal dès le 25 octobre 2002, là aussi par l'entremise du ballottage de la LNH.


Elias proche de Montréal

Par ailleurs, selon ce que notre confrère Renaud Lavoie a appris, le CH serait toujours dans la course dans le cadre du derby Patrick Elias.

Le Canadien a soumis une offre au clan Elias et attend une réponse de ce dernier. Le CH serait même « bien en place », selon les informations recueillies.