MONTRÉAL (PC) - Aaron Downey avait le goût de rire vendredi. L'attaquant du Canadien se remet d'une sévère commotion cérébrale qui aurait pu laisser des séquelles. Mais il assure se sentir très bien, mieux en fait qu'avant la charge de Robyn Regehr des Flames de Calgary.

"Mon français est meilleur tout à coup", a-t-il blagué dans la langue de Molière en accueillant les journalistes durant l'entraînement du Canadien.

"Je me sens vraiment bien, a-t-il poursuivi en anglais. Mon vocabulaire s'est enrichi, je vois mieux et j'entends mieux. Mais je ne deviendrai jamais un marqueur", a-t-il prévenu.

Downey doit rencontrer le docteur David Mulder samedi. S'il reçoit le feu vert du médecin, il pourra reprendre progressivement l'entraînement. Du vélo stationnaire, de la musculation et enfin de l'entraînement sur glace.

Un "orignal"

Downey n'en veut pas à Regehr de l'avoir frappé de la sorte. Il comprend mal cependant que le défenseur des Flames n'ait pas été puni pour assaut.

"Il a quitté sa position pour venir me frapper. J'aurais fait la même chose dans les circonstances pour fouetter mon équipe. Mais je me serais attendu à visiter le banc des pénalités."

"Contre Ottawa, j'ai été puni pour avoir frappé Chris Neil en allant d'un coin de patinoire à l'autre. Je suppose que les standards sont différents selon les joueurs. Je ne suis que Downey. On ne fait pas de cas des joueurs de mon niveau. Les choses auraient été différentes si Saku (Koivu) avait été frappé."

L'athlète de Shelburne, en Ontario, a expliqué n'avoir jamais vu Regehr foncer sur lui.

"J'étais le long de la clôture et un joueur des Flames était près de moi. Je m'attendais à ce qu'il me frappe. Il ne l'a pas fait. C'est plutôt Regehr qui m'a atteint. Je n'ai jamais vu venir cet orignal."

Downey a perdu conscience pendant cinq minutes. À son retour au vestiaire, il se rappelle avoir demandé à Garth Murray ce qu'il faisait là.

"J'avais oublié qu'il ne jouait plus depuis deux matchs. C'est seulement dans l'ambulance que j'ai réalisé pleinement ce qui m'arrivait. J'avoue avoir eu peur."

Downey a revu l'incident une douzaine de fois.

"Je n'ai pas aimé voir le numéro 47 étendu sur la glace. Ça m'a perturbé."

L'homme fort du Canadien a dit apprécier la réaction de ses coéquipiers après l'incident.

"Je suis très fier d'eux. Ils ont répondu à la charge en livrant un grand match."

Le Tricolore l'a emporté 5-4 après avoir tiré de l'arrière 4-3.