Tout baigne dans l'huile présentement pour le Canadien, qui connaît un excellent début de saison avec une fiche de 9-4-3. Tout, ou presque. En ce moment, Janne Niinimaa ne me donne tout simplement pas l'impression qu'il est intéressé à participer aux succès de l'équipe.

Le défenseur acquis en retour de Mike Ribeiro a l'air perdu sur la glace. Il n'est jamais en mouvement, se met souvent dans le trouble et, par le fait même, met son coéquipier en défensive, que ce soit Mike Komisarek ou Mark Streit, dans des situations inconfortables. Lors du dernier match contre les Sénateurs, on a vu que Komisarek, qui est droitier, passait son temps à courir de gauche à droite et de droite à gauche pour tenter de réparer les fautes de son partenaire.

Dans la nouvelle réalité de la Ligue nationale, un défenseur doit être constamment en mouvement sinon il risque de se faire prendre à contre-pied plus souvent qu'à son tour. Niinimaa n'est pas affamé d'avoir la rondelle et, par-dessus le marché, il prend souvent des punitions inutiles. Contre Ottawa, il a permis aux Sénateurs de reprendre le contrôle du match en troisième période avant le but de Mike Johnson.

Il ne faut pas se le cacher, Niinimaa est une déception depuis le début de la saison. On était en droit de s'attendre à plus d'un gars qui a joué plus de 700 matchs dans la LNH, qui possède dix ans d'expérience. En ce moment, il n'est pas capable d'amener quoique ce soit de positif au Canadien. Il traîne une réputation de défenseur offensif, mais prend très peu de lancers au filet et n'arrive pas à produire. Et inutile de dire que ce n'est pas un joueur qui peut apporter l'élément robustesse.

Niinimaa s'est amené à Montréal en raison des blessures qui affectaient l'équipe. Si Jean-Philippe Côté ne s'était pas blessé au camp d'entraînement et si Bouillon avait été en mesure de commencer la saison, cette transaction n'aurait probablement jamais eu lieu. Maintenant que Bouillon et Mathieu Dandenault, qui s'est blessé à une cuisse le mois dernier, sont aptes à revenir au jeu, tout semble indiquer que le Finlandais perdra sa place dans l'alignement partant.

Trois options s'offriront au Canadien : le céder au ballottage, l'échanger ou simplement l'envoyer dans les gradins et s'en servir comme police d'assurance. Cette dernière avenue lui ferait peut-être prendre conscience de ses défauts et lui ferait réaliser ce qu'il devra faire pour aider l'équipe quand il aura une deuxième chance.

Bob Gainey essuie quelques critiques pour avoir donné Mike Ribeiro pour obtenir Niinimaa, mais je ne crois pas que le directeur général se soit fait passer un savon. Il ne faut pas oublier qu'au moment de l'échange, le Canadien avait désespérément besoin d'un défenseur et que Niinimaa était peut-être le joueur le plus attrayant sur le marché. On pensait qu'il amènerait du punch à l'attaque, il se disait motivé, en pleine forme et prêt à retrouver les qualités qui ont jadis fait de lui l'un des bons défenseurs offensifs de la LNH.

Pour ce qui est de l'utilisation que fait Guy Carbonneau de son numéro 6, quand ton directeur général te donne un joueur par le biais d'une transaction, l'entraîneur doit lui donner une chance. Personnellement, j'ai toujours eu pour mon dire qu'"on va te donner une corde et un banc. Si tu es capable de te pendre avec, on te décrochera".

C'est exactement ce que Niinimaa a fait.

La perte de Higgins ne se fait pas trop sentir

En trois matchs sur le premier trio avec Michael Ryder et Saku Koivu, Guillaume Latendresse a marqué trois buts et je ne crois pas qu'on puisse lui reprocher quoique ce soit.

Ce que j'aime de lui, c'est qu'il a compris qu'il doit constamment être en mouvement pour être à son meilleur. C'est un gros joueur de hockey et s'il demeure immobile, il devient vulnérable. Il n'a pas encore le coup de patin pour suivre tout le monde. S'il est en mouvement lorsqu'il reçoit la rondelle entre les deux lignes bleues, c'est là qu'il peut devenir dangereux.

Guillaume a très bien compris son nouveau rôle. Il se positionne bien en zone offensive, se place devant le filet en avantage numérique et continue de donner de bonnes mises en échec. L'un de ses défauts était qu'il ne lançait pas assez, ce qui témoigne d'un manque de confiance. Mais à partir du moment où il a marqué son premier but, on l'a vu commencer à essayer des choses et à prendre des chances. À ce niveau, Ryder et Koivu ont tout fait pour lui faciliter la tâche.

Le facteur européen

Comme Bob Gainey, j'ai déjà reproché à Alex Kovalev de jouer un match sur quatre, mais en ce moment, je crois qu'il est vraiment ennuyé par cette blessure à un genou. Il a perdu sa vitesse et ce qui me fait peur, c'est qu'il s'entête à garder la rondelle trop longtemps en sa possession, se mettant ainsi en position pour se faire frapper et aggraver sa blessure.

Je crois qu'on ne peut pas lui reprocher son manque d'effort, comme d'ailleurs les autres Européens du club. Alexander Perezhogin, Sergei Samsonov et Radek Bonk, entre autres, donnent une belle dimension à l'attaque du Canadien et représentent de belles armes pour Guy Carbonneau.

Parlant du coach

J'aime la façon dont Guy Carbonneau mène ses troupes. Pour lui, c'est blanc ou c'est noir, il n'y a pas de zones grises. Les joueurs s'attendent à ce qu'un entraîneur donne l'heure juste et ils l'ont avec Carbo. Quand ça va bien il le dit, quand ça mal il le dit, sans nécessairement pointer un joueur du doigt.

Propos recueillis par RDS.ca