ST. LOUIS - Guy Carbonneau tente par tous les moyens de sortir les joueurs du Canadien de leur profond coma.

Vendredi, il a élevé la voix à l'entraînement, insatisfait de l'ardeur qu'ils mettaient à la tâche. L'entraîneur recrue doit parfois avoir le sentiment de fouetter un cheval mort, compte tenu que le Tricolore ne montre aucun signe particulier qu'il est sur le point de renouer avec le succès.

La séance d'entraînement battait son plein depuis peu de temps au Scottrade Center, domicile des Blues de St.Louis, quand Carbonneau a perdu patience.

L'atmosphère était lourde sur la glace et les joueurs, deux par deux, se livraient à un exercice de poursuite de la rondelle.

Carbonneau trouvait que ça manquait d'intensité, et il a tout arrêté avant d'y aller d'un message on ne peut plus clair à l'endroit des joueurs.

"Vous fournissez un meilleur effort sinon vous allez patiner sans rondelle pendant 30 minutes", leur a-t-il crié.

Le message a été saisi, mais l'entraîneur et ses adjoints n'entendaient pas à rire. Ils ont quitté précipitamment la patinoire ensemble, au terme de la séance.

"J'étais 'tanné' de siffler, et les autres aussi, a affirmé Carbonneau, sourire en coin. Il n'y a pas de raison particulière (pour laquelle on a quitté en même temps), on avait fait tout ce qu'on voulait faire. Ce n'est pas un message qu'on a voulu envoyer aux joueurs."

Souray sympathise

Le geste du personnel d'entraîneurs n'est pas passé inaperçu, en tout cas, chez les joueurs.

"Les entraîneurs sont aussi frustrés que nous, a commenté le défenseur Sheldon Souray. Nous sommes tous dans le même bâteau. Ils nous ont passé le message qu'on doit se retrousser les manches. C'est une sonnerie d'alarme."

Souray a dit comprendre le mécontentement du groupe d'entraîneurs.

"Si j'étais à leur place, j'aurais possiblement agi de la sorte bien avant", a-t-il argué.

Le vétéran défenseur a profité de l'occasion pour se porter à la défense des Carbonneau, Kirk Muller et Doug Jarvis.

"Ce sont des professionnels. Ils ne négligent aucun détail dans la préparation de l'équipe avant chacun des matchs. Si on commence mal les rencontres, ça n'a rien à voir avec eux. C'est de notre faute.

"Les entraîneurs nous traitent comme des adultes, a-t-il poursuivi. Ils nous accordent beaucoup de lattitude. C'est une philosophie que j'apprécie. C'est la même chose pour les dirigeants. On met tout en oeuvre afin de faciliter notre tâche et d'être en position d'obtenir du succès. C'est à nous de faire en sorte de mériter ce bon traitement."