BROSSARD - L'adversité, le Canadien l'a tellement côtoyée cette saison que c'est comme s'il l'avait apprivoisée. Parviendra-t-il à en triompher pour une énième fois, lundi?

"On sait qu'on peut le faire", a affirmé l'attaquant Maxim Lapierre, dimanche, en parlant du quatrième match-suicide auquel le Tricolore sera confronté.

"De l'adversité, on en fait face depuis le premier match de la saison régulière", a-t-il noté.

La perte d'Andrei Markov pour plusieurs mois, dès le deuxième match de la saison, a été le premier d'une multitude d'obstacles que l'équipe a d surmonter cette saison. Les blessures qu'ont subies les vétérans Brian Gionta, Hal Gill et Michael Cammalleri en ont été d'autres.

Après s'être qualifié de peine et de misère aux séries, le CH a tôt fait d'accuser un retard de 1-3 dans la série de premier tour contre les Capitals de Washington. Il a orchestré tout un retour, avant d'éliminer la meilleure équipe de la LNH en saison régulière.

Se retrouvant en retard 2-3 face aux Penguins de Pittsburgh, il n'a après tout qu'à sauver sa peau deux fois au lieu de trois. Après avoir perdu les services de Markov dès la rencontre inaugurale de la série, voilà maintenant qu'il devra sans doute se tirer d'affaire sans Gill, son pilier en défense, dans le match numéro six.

On sait mieux que quiconque que face aux avatars, il ne sert à rien de se plaindre, que le seul moyen de les traverser est de voir les choses en face, avec courage, foi et réalisme, comme l'a déjà dit un vieux sage. C'est ce que le Canadien fait de façon admirable.

"Notre groupe démontre une grande force de caractère, a souligné Lapierre. Pour des raisons que j'ignore, nous sommes à notre mieux quand on a le dos acculé au mur. Plus le défi est gros, plus c'est motivant."

Lapierre a expliqué que le principal trait de personnalité de l'équipe, c'est le sang-froid qu'elle affiche dans les moments de grand stress.

"Nous sommes très calmes dans des situations tendues, a-t-il renchéri. Il y aura de la nervosité dans l'air avant le sixième match, mais je peux déjà dire que l'atmosphère sera détendue dans le vestiaire. Cette saison, quand on revenait dans le vestiaire après avoir connu une mauvaise période, on restait calme parce qu'on savait qu'on pouvait revenir plus fort. Ce sera encore le cas, lundi."

Terrain connu

L'entraîneur Jacques Martin a souligné également que ses troupiers sont en "terrain connu", eux qui en sont à leur quatrième match sans lendemain uniquement en séries.

"Nous jouons du `hockey désespéré' depuis possiblement deux mois. Nous faisons face à une équipe coriace, les champions de la coupe Stanley. Nous sommes contents d'être de retour devant nos partisans et nous serons prêts à compétitionner."

Martin a parlé d'une série enlevante, faisant remarquer qu'à l'exception du premier duel qui a été à l'avantage des Penguins, tous les matchs ont été serrés.

"Si on fait abstraction du premier match au cours duquel nous avons paru fatigués après avoir survécu à une série émotive contre les Capitals, les autres matchs se sont terminés par un écart d'un but ou presque. Les Penguins mènent la série 3-2, mais ce pourrait être l'inverse."

Interrogé au sujet de l'absence probable de Gill, Martin a fait remarquer que peu d'observateurs accordaient des chances à l'équipe d'offrir une solide opposition aux Penguins, à la suite de la perte de Markov.

"Nous sommes revenus plus forts. Nous avons démontré énormément de résilience. Nous avons surmonté beaucoup d'épreuves cette saison. C'est un autre défi qui se dresse devant nous. Nous allons encore nous retrousser les manches et être prêts à le relever."

Lapierre a mentionné que le Canadien devra égaler le niveau d'intensité que les Penguins ont déployé au début du match numéro cinq.

"C'était visible qu'ils ne voulaient pas revenir à Montréal en retard dans la série. Nous devrons leur montrer que nous ne voulons pas que la série se termine.

"Nous sommes heureux d'avoir gagné deux matchs contre eux, mais ce n'est pas suffisant. Individuellement, on ne devra pas essayer de trop en faire. C'est en respectant notre plan que nous aurons du succès. Ce n'est pas un gars tout seul qui va nous faire gagner, c'est l'effort collectif. Nous aurons besoin de la contribution de 20 guerriers."

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Sergei Kostitsyn était de retour sur patins en compagnie de coéquipiers, dimanche. Le cadet des frères K, qu'on a laissé en plan à Montréal en vue du cinquième match à Pittsburgh en raison de sa mauvaise attitude, s'est entraîné en compagnie des Jaroslav Spacek, Maxim Lapierre, Ben Maxwell et Carey Price, après que Andrei Markov et Paul Mara eurent patinés.

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Carey Price est issu d'une famille où les valeurs religieuses sont très importantes. On peut lire l'inscription "Philipians 4:13" à l'intérieur de son bloqueur. En allant sur Internet, on trouve la phrase suivante qui y est associée : "I can do everything through Christ who strengthens me", qu'on pourrait traduire par : "Je peux tout accomplir grâce à la force de Dieu".