MONTRÉAL - Voilà maintenant deux samedis de suite que le Canadien offre une performance peu convaincante au Centre Bell. Ça s'est soldé par une défaite contre les Panthers de la Floride, le week-end dernier, et par un revers aux mains des Sénateurs d'Ottawa, samedi.

Chaque fois, la défaite suivait un match disputé la veille à l'étranger. Mais ce n'est pas là un prétexte valable pour s'accommoder de la défaite, estime Mathieu Darche. Après tout, ça arrivera 12 autres fois au Tricolore d'ici la fin de la présente campagne.

"J'ai joué dans la Ligue américaine, où il y a souvent trois matchs en trois soirs, avec des voyages de sept heures en autobus entre chaque rencontre, a souligné Darche après le revers de 3-2 aux mains des Sénateurs. Ce sont des excuses trop faciles.

"C'est la Ligue nationale, ce n'est pas comme si on avait voyagé en autobus pendant 10 heures. On était chez nous à minuit et demie, une heure (dans la nuit de vendredi à samedi)."

Jacques Martin a noté que c'était la troisième fois cette saison que ses joueurs affrontaient une équipe qui n'avait pas joué la veille, alors qu'elle en était à une deuxième rencontre en deux soirs.

"Et ça nous est arrivés une fois d'attendre une équipe qui avait joué la veille", a souligné l'entraîneur, en faisant allusion au gain de 3-0 du CH à Ottawa du 23 octobre dernier. "Je n'ai pas fait le décompte du nombre de fois que ça va arriver encore cette saison, mais règle générale, on espère que les choses vont s'équilibrer."

Martin n'était cependant pas prêt à dire que jouer dans un tel contexte constitue toujours un désavantage insurmontable.

"Ça dépend des circonstances, a-t-il dit. Quand une équipe va bien, ça ne fait peut-être pas une grande différence."

Selon Darche, il revient à l'équipe plus fatiguée de s'adapter en conséquence.

"On est des professionnels. C'est pour ça qu'on s'entraîne, a-t-il affirmé. Lors d'un deuxième match en deux soirs, il s'agit de simplifier les choses. Si l'autre équipe n'a pas joué la veille, elle va être forte en repli défensif, alors il ne faut pas trop essayer de faire des jeux à leur ligne bleue. Pour éviter les revirements, il vaut mieux envoyer la rondelle en fond de territoire et appliquer de la pression."

"Il faut trouver une manière de traverser les 10 premières minutes d'un match dans ce contexte, dans l'espoir de finir par trouver un bon niveau d'énergie et un bon rythme", a indiqué Brian Gionta.

"Nous avons commencé le match (de samedi) à plat, trop sur les talons", a toutefois déploré le capitaine du Canadien.

Salut l'Artiste!

Alex Kovalev en était samedi à son deuxième doublé de la saison, après celui qu'il a réalisé contre les Coyotes de Phoenix, le 26 octobre. Il s'agissait alors de ses deux premiers filets de l'actuelle campagne.

"Côté talent, ce gars-là est l'un des cinq meilleurs, sinon le meilleur joueur de la ligue compte tenu de ce qu'il peut faire avec une rondelle, a avancé Darche. Il s'agit de ne pas lui donner d'espace pour manoeuvrer. On l'a peut-être laissé manoeuvrer un peu trop.

"Mais c'est sûr qu'en avantage numérique, un joueur comme lui a moins de pression. Il a le temps de faire ses jeux et c'est là qu'il devient dangereux", a ajouté Darche en faisant allusion au deuxième but de la soirée de Kovalev, qui s'est avéré le filet gagnant.

Kovalev, qui a obtenu six tirs au but, samedi, a encore été hué par quelques partisans lorsqu'il s'emparait de la rondelle. Ça ne l'a pas empêché de savourer cette autre visite au Centre Bell, où il était l'un des favoris de la foule quand il portait l'uniforme bleu-blanc-rouge.

"J'ai plusieurs patinoires favorites, a dit Kovalev. Mais c'est sûr qu'ici c'est toujours plaisant de jouer devant de bonnes foules. Quand tu vas à certains endroits où il y a seulement 8000 ou 10 000 personnes et qu'il n'y a pas d'ambiance, c'est d'un ennui mortel. Mais c'est toujours plaisant ici, peu importe qu'on applaudisse ou qu'on hue."

Kovalev a reconnu qu'il a connu un lent début de saison. Mais ce n'est pas surprenant, a-t-il rappelé, compte tenu du fait qu'il a subi une opération à un genou en avril qui ne lui a permis de recommencer à patiner qu'au mois d'août.

"Ce n'est pas toujours facile de revenir au sommet après une blessure grave, a-t-il noté. Ça prend du temps. Au début, tu ressens toujours un peu d'incertitude, tu ne sais pas comment le genou va réagir, notamment dans certains virages ou quand tu bifurques brusquement, ou encore quand tu tentes certaines feintes.

"Sauf que lentement, mais sûrement, tu retrouves tes aises, tu n'y penses plus. Au début, c'était difficile à faire, mais depuis huit matchs je dirais, je me sens plus à l'aise. Ça s'en vient."

Par ailleurs, Kovalev a de nouveau confirmé qu'il espérait jouer jusqu'à 50 ans.

"Tant et aussi longtemps que mon genou tiendra... Après tout, la médecine ne cesse jamais de progresser. Alors, on va trouver une façon!", a-t-il lancé.