Question de perception
Hockey mercredi, 12 janv. 2011. 10:19 samedi, 21 déc. 2024. 20:15
Quand Pierre Gauthier est allé chercher James Wisniewski chez les Islanders, il a obtenu le type de défenseur dont il n'a pas voulu l'été dernier : Marc-André Bergeron.
Les deux athlètes ont sensiblement le même gabarit. Bergeron (5'10", 200 livres) et Wisniewski (5'11", 200 livres) offrent aussi le même élément de robustesse. Ils peuvent servir des mises en échec, mais ils ne virent personne cul par-dessus tête. Les deux sont des spécialistes de l'attaque massive, des artistes du tir sur réception.
Gauthier a acquis un joueur un peu plus jeune que Bergeron, mais l'arrivée de Wisniewski a coûté deux choix au repêchage, un deuxième et possiblement un cinquième. Bergeron, libre comme l'air, était à un coup de fil près de se présenter au Centre Bell.
Le nouveau venu du Canadien termine un contrat qui lui permet de toucher 3,2 millions $ annuellement. Il exigera sûrement plus de quatre millions $ l'an prochain, ce qu'il ne vaut pas puisqu'il est au mieux un quatrième défenseur. Bergeron aurait accepté moins d'un million pour poursuivre sa carrière avec le Canadien.
Ce qui m'amène à poser une question. Comment un défenseur comme Wisniewski, qui n'a jamais marqué plus de sept buts dans une saison, peut-il empocher plus de trois millions $ par saison alors que Bergeron, qui a connu deux campagnes de neuf buts chacune et des saisons de 15, 14 et 13 buts, doit se mettre à genoux pour obtenir des grenailles?
Je précise en passant qu'en supériorité numérique, Bergeron avait établi une belle complicité avec Michael Cammalleri. On craignait les deux. Quand on surveillait l'un, l'autre était libre. Le duo était productif. Aucun défenseur n'a établi le même genre de complicité avec Cammalleri depuis le départ de Bergeron.
Un homme de hockey de la Ligue nationale me fournit une explication plausible. Le hockey est souvent une question de perception, croit-il. Bergeron, par exemple, est considéré comme un défenseur qui en arrache dans son territoire. Il n'est pas plus à risque qu'un Yannick Weber ou un Alexandre Picard et il fournit une meilleure première passe que la majorité des défenseurs actuels du Canadien, mais cette image d'incertitude dans sa zone lui colle à la peau.
Autre perception : Wisniewski aime bousculer autour de son filet, ce qui lui a valu une réputation de guerrier avec le temps. Or, que faut-il penser de Bergeron qui a disputé 19 matchs sur un genou en mauvais état durant les séries du printemps dernier parce que l'équipe avait besoin de lui pour faire une différence dans l'attaque à cinq? J'imagine qu'on peut parler de courage dans son cas. Pas un mauvais guerrier, lui non plus, le gars de Trois-Rivières.
Tout ce que je dis, c'est que Wisniewski a coûté pas mal plus cher en argent et en choix au repêchage que Bergeron l'aurait fait? Est-ce que la différence entre les deux joueurs au niveau du rendement est aussi importante qu'elle en a l'air? Pas vraiment.
Le seul avantage dans le cas de l'ex-Islanders, c'est qu'il était disponible quand l'absence de Markov a commencé à se faire sentir alors que Bergeron poursuit actuellement sa période de rééducation.
Mais entre vous et moi, il y aurait eu amplement d'espace dans le contexte salarial du Canadien pour accueillir les deux défenseurs, ne serait-ce que pour terminer la saison. Qui dit que Bergeron ne serait pas venu assurer une place dans les séries au Canadien avec un ou deux buts cruciaux en fin de saison, comme il l'a fait le printemps dernier?
Il faut prévoir des problèmes
Peu importe, les problèmes du Canadien sont loin d'être réglés à la ligne bleue. Pour l'instant, malgré l'absence du duo Markov-Gorges, l'équipe s'en tire tant bien que mal après avoir accordé 14 buts à ses six derniers matchs. Mais on a à peine franchi la première demie du calendrier. Qu'en sera-t-il à l'approche des séries, en mars, quand les trois vétérans de 35 ans et plus, Hamrlik, Spacek et Gill, auront la langue à terre et qu'on s'interrogera encore sur l'efficacité de Weber ou de Picard?
La perte de deux défenseurs d'expérience, alliée à l'instabilité de ces deux-là, a au moins un aspect positif, s'il faut en trouver un. Parce qu'il faudra dorénavant compter sur les jeunes jambes et le style enthousiaste de P.K. Subban, on ne pourra plus se permettre de jouer avec sa tête, comme on l'a fait il y a quelques semaines.
Subban, que l'entraîneur a peinturé dans le coin et que certains vétérans ont critiqué en sourdine, commence à peine à se remettre du dur traitement qu'on lui a fait subir. Il n'a pas encore recommencé à jouer avec l'assurance qu'on lui connaît. Dans le plus pur style du Canadien, on a voulu casser le jeune. On a failli le briser.
Je n'ai pas de mal à imaginer ce qu'on lui aurait réservé comme châtiment s'il n'y avait pas eu de blessés parmi les défenseurs. Maintenant qu'on a besoin de lui, il profitera du meilleur temps de jeu certains soirs, ce qui devrait lui permettre de redevenir le joueur d'avenir qu'on voyait en lui.
Subban n'a pas été sélectionné parmi les recrues en vue du match des étoiles. Il est loin d'être le seul à blâmer pour ce rejet qui est interprété comme un recul dans les circonstances. Ses patrons doivent accepter une partie du blâme.
Les deux athlètes ont sensiblement le même gabarit. Bergeron (5'10", 200 livres) et Wisniewski (5'11", 200 livres) offrent aussi le même élément de robustesse. Ils peuvent servir des mises en échec, mais ils ne virent personne cul par-dessus tête. Les deux sont des spécialistes de l'attaque massive, des artistes du tir sur réception.
Gauthier a acquis un joueur un peu plus jeune que Bergeron, mais l'arrivée de Wisniewski a coûté deux choix au repêchage, un deuxième et possiblement un cinquième. Bergeron, libre comme l'air, était à un coup de fil près de se présenter au Centre Bell.
Le nouveau venu du Canadien termine un contrat qui lui permet de toucher 3,2 millions $ annuellement. Il exigera sûrement plus de quatre millions $ l'an prochain, ce qu'il ne vaut pas puisqu'il est au mieux un quatrième défenseur. Bergeron aurait accepté moins d'un million pour poursuivre sa carrière avec le Canadien.
Ce qui m'amène à poser une question. Comment un défenseur comme Wisniewski, qui n'a jamais marqué plus de sept buts dans une saison, peut-il empocher plus de trois millions $ par saison alors que Bergeron, qui a connu deux campagnes de neuf buts chacune et des saisons de 15, 14 et 13 buts, doit se mettre à genoux pour obtenir des grenailles?
Je précise en passant qu'en supériorité numérique, Bergeron avait établi une belle complicité avec Michael Cammalleri. On craignait les deux. Quand on surveillait l'un, l'autre était libre. Le duo était productif. Aucun défenseur n'a établi le même genre de complicité avec Cammalleri depuis le départ de Bergeron.
Un homme de hockey de la Ligue nationale me fournit une explication plausible. Le hockey est souvent une question de perception, croit-il. Bergeron, par exemple, est considéré comme un défenseur qui en arrache dans son territoire. Il n'est pas plus à risque qu'un Yannick Weber ou un Alexandre Picard et il fournit une meilleure première passe que la majorité des défenseurs actuels du Canadien, mais cette image d'incertitude dans sa zone lui colle à la peau.
Autre perception : Wisniewski aime bousculer autour de son filet, ce qui lui a valu une réputation de guerrier avec le temps. Or, que faut-il penser de Bergeron qui a disputé 19 matchs sur un genou en mauvais état durant les séries du printemps dernier parce que l'équipe avait besoin de lui pour faire une différence dans l'attaque à cinq? J'imagine qu'on peut parler de courage dans son cas. Pas un mauvais guerrier, lui non plus, le gars de Trois-Rivières.
Tout ce que je dis, c'est que Wisniewski a coûté pas mal plus cher en argent et en choix au repêchage que Bergeron l'aurait fait? Est-ce que la différence entre les deux joueurs au niveau du rendement est aussi importante qu'elle en a l'air? Pas vraiment.
Le seul avantage dans le cas de l'ex-Islanders, c'est qu'il était disponible quand l'absence de Markov a commencé à se faire sentir alors que Bergeron poursuit actuellement sa période de rééducation.
Mais entre vous et moi, il y aurait eu amplement d'espace dans le contexte salarial du Canadien pour accueillir les deux défenseurs, ne serait-ce que pour terminer la saison. Qui dit que Bergeron ne serait pas venu assurer une place dans les séries au Canadien avec un ou deux buts cruciaux en fin de saison, comme il l'a fait le printemps dernier?
Il faut prévoir des problèmes
Peu importe, les problèmes du Canadien sont loin d'être réglés à la ligne bleue. Pour l'instant, malgré l'absence du duo Markov-Gorges, l'équipe s'en tire tant bien que mal après avoir accordé 14 buts à ses six derniers matchs. Mais on a à peine franchi la première demie du calendrier. Qu'en sera-t-il à l'approche des séries, en mars, quand les trois vétérans de 35 ans et plus, Hamrlik, Spacek et Gill, auront la langue à terre et qu'on s'interrogera encore sur l'efficacité de Weber ou de Picard?
La perte de deux défenseurs d'expérience, alliée à l'instabilité de ces deux-là, a au moins un aspect positif, s'il faut en trouver un. Parce qu'il faudra dorénavant compter sur les jeunes jambes et le style enthousiaste de P.K. Subban, on ne pourra plus se permettre de jouer avec sa tête, comme on l'a fait il y a quelques semaines.
Subban, que l'entraîneur a peinturé dans le coin et que certains vétérans ont critiqué en sourdine, commence à peine à se remettre du dur traitement qu'on lui a fait subir. Il n'a pas encore recommencé à jouer avec l'assurance qu'on lui connaît. Dans le plus pur style du Canadien, on a voulu casser le jeune. On a failli le briser.
Je n'ai pas de mal à imaginer ce qu'on lui aurait réservé comme châtiment s'il n'y avait pas eu de blessés parmi les défenseurs. Maintenant qu'on a besoin de lui, il profitera du meilleur temps de jeu certains soirs, ce qui devrait lui permettre de redevenir le joueur d'avenir qu'on voyait en lui.
Subban n'a pas été sélectionné parmi les recrues en vue du match des étoiles. Il est loin d'être le seul à blâmer pour ce rejet qui est interprété comme un recul dans les circonstances. Ses patrons doivent accepter une partie du blâme.