BROSSARD, Qc - Tomas Plekanec fait peu de cas des gens qui soutiennent qu'il mérite d'être en lice pour le trophée Frank-Selke, remis annuellement à l'attaquant défensif par excellence de la LNH.

«C'est bien d'obtenir une telle reconnaissance, mais je n'ai jamais eu cela comme objectif», a-t-il affirmé, jeudi, en revenant sur un sujet de discussion qui fait surface de temps à autre dans l'entourage du Canadien, notamment quand l'attaquant tchèque connaît du succès comme c'est le cas présentement.

«Je veux juste jouer à ma manière, et si ce style-là se marie bien à ce genre d'honneurs, tant mieux», a ajouté celui qui a souvent dit par le passé que la reconnaissance de Jacques Martin et des autres entraîneurs du Canadien, ainsi que de ses coéquipiers, était «l'honneur» qui lui importait le plus.

La manière de Plekanec, c'est de trouver le bon équilibre entre la défensive et l'attaque. C'est en jouant de cette manière qu'il retire toute la satisfaction dont il a besoin.

Et contrairement à bien d'autres joueurs, il ne convoite pas secrètement de jouer un rôle où on lui permettrait de mettre toute la gomme à l'attaque. Pour lui, les campagnes de 100 points et plus n'ont pas d'importance. Il tire plus de fierté de son différentiel de plus-13, le meilleur du Tricolore cette saison.

«Je suis à mon mieux quand je suis solide défensivement, quand j'utilise ma vitesse en venant en soutien à mes ailiers. Si je poussais trop à l'attaque, je ne pense pas que je serais le même joueur», a affirmé Plekanec, qui a un but et une aide en deux rencontres depuis qu'il a été jumelé à Brian Gionta et Max Pacioretty, mardi, à Washington.

Les récents succès de ces deux joueurs — Gionta a trois buts cette semaine et Pacioretty, deux aides — aux côtés du Tchèque ont permis de consolider la belle réputation qu'avait déjà Plekanec. C'est-à-dire qu'il est un joueur de centre qui a la capacité de bien faire paraître ses ailiers, peu importe leur identité.

Plekanec a dit ne pas chercher à s'adapter outre mesure quand on lui confie de nouveaux compagnons de trio. Il cherche à appliquer la même recette que d'habitude — c'est-à-dire à mettre en pratique une excellente vision d'ensemble et un bon sens de l'anticipation qui lui permettent de relayer rapidement le disque au joueur du CH le mieux placé sur la patinoire.

«J'essaie juste de faire mon travail et de rendre la vie facile à mes ailiers, je veux qu'ils se sentent à l'aise avec moi. Si ça les aide et que ça se réflète dans leur production, c'est bien. Mais mon but est d'être solide à chaque match.»

Quand Plekanec a de nouveaux ailiers, il cherche à discuter un peu avec eux afin de se mettre sur la même longueur d'ondes. Mais les longues analyses à n'en plus finir, ce n'est pas pour lui.

«Je ne crois pas tellement en de longues discussions, a-t-il souligné. L'important, c'est de bien lire le jeu et de réagir en conséquence. Tu peux parler autant que tu veux d'un jeu qui vient de se dérouler, reste que la prochaine fois, la situation sera complètement différente. Alors ça ne sert pas à grand-chose (de discuter).

«Il faut savoir un peu ce que l'autre va faire sur la glace, mais ça reste très sommaire comme stratégie.»