MONTRÉAL - Le Canadien n'a sûrement pas eu une oreille attentive des Capitals de Washington dans la croisade qu'il a amorcée, dans la foulée de l'accident de Max Pacioretty, afin d'enrayer les coups à la tête, ou les blessures au cerveau.

Un peu plus, mardi matin, et l'entraîneur-chef des Caps, Bruce Boudreau, et la supervedette de l'équipe, Alexander Ovechkin, qualifiaient le Tricolore et ses partisans de mauviettes.

Boudreau a tourné en dérision l'initiative d'amateurs de venir manifester leur opposition à la violence sur glace devant le Centre Bell, avant la rencontre de mardi.

« Ah oui, super... », a-t-il lancé, quand on a abordé le sujet.

Invité à préciser sa pensée, Boudreau a pouffé de rire, avant de s'adresser directement aux amateurs revendicateurs.

« Ne venez pas (Don't come). Si vous n'appréciez pas, ne venez pas assister aux matchs.

« Je ne veux pas partir de controverse, a-t-il ajouté, mais si ç'avait été Hal Gill qui avait frappé David Krejci, la semaine dernière, il n'y aurait pas de manifestation ce soir (mardi). »

Boudreau a mentionné que les joueurs réalisent qu'ils existent un danger et qu'ils ne font pas par exprès pour se blesser.

« Vous devez avoir joué et constaté à quelle vitesse se déroule l'action. Sinon, vous ne pouvez pas débattre de cela. »

« Rien à faire »

Ovechkin, lui, a banalisé la problématique sur laquelle les directeurs généraux de la LNH se sont penchés cette semaine, en allant même jusqu'à affirmer qu'il n'y avait rien à faire!

« Il y a déjà eu des changements de règlements, a-t-il commencé par dire. Le hockey est un sport de contact. Vous ne voulez pas appliquer des mises en échec sournoises, mais ça arrive. Il y a des fois où le rival que vous tentez de mettre en échec se déplace au dernier moment, et vous ne pouvez pas vous arrêter.

« Tout le monde souhaite rester en santé, mais il y aura toujours des blessures. »

Interrogé à son tour au sujet de la manifestation, Ovechkin a répondu qu'une mise en échec ne fait jamais l'unanimité, en évoquant celle que Zdeno Chara a servie à l'endroit de Pacioretty.

« À toutes les fois que vous frappez quelqu'un, il y a des amateurs qui aiment et d'autres qui détestent. Les amateurs veulent voir de l'action, ils veulent voir des bagarres. Ils ne veulent pas assister à des matchs ennuyants sans mise en échec. »

Ovechkin ne favorise pas, de toute évidence, l'adoption de règlements ayant plus de mordant.

« C'est dur de changer quoi que se soit, de dire que vous ne pourrez plus faire ceci ou cela. Le hockey est un jeu physique, que peut-on y faire? Rien. »

Par ailleurs, un porte-parole du Canadien a confirmé, mardi, qu'on n'avait apporté aucune modification aux rebords coussinés des tiges des baies vitrées depuis l'accident de Pacioretty.

Au moins un joueur des Capitals a dénoncé la situation, l'attaquant Eric Fehr.

« Je ne peux pas croire qu'on n'ait rien fait. On a eu une semaine pour le faire. »

Rappelons que Paciorrety a subi une commotion cérébrale, en plus d'une fracture de la quatrième vertèbre cervicale, mardi dernier, après avoir été mis en échec par le géant Chara des Bruins de Boston, près du banc des Bruins.