BROSSARD, Qc - P.K. Subban prévient qu'il n'est pas Andrei Markov, mais il faudra qu'il joue à l'image de son coéquipier russe blessé afin que le Canadien augmente ses chances de vaincre les Bruins de Boston.

Le talentueux défenseur recrue sera appelé à jouer un rôle de premier plan dans la série de premier tour entre les deux grands rivaux qui va s'amorcer, jeudi, au TD Garden.

Subban devrait même être une cible de prédilection des joueurs des Bruins.

«Il est un de nos meilleurs joueurs. Je présume qu'on va le cibler. Je serai déçu si ce n'était pas le cas», a lancé en souriant le vétéran défenseur Hal Gill, avant le départ du Tricolore vers Boston, mercredi.

«C'est la nature du sport, et c'est ça les séries, a continué Gill. Vous tentez de déranger les meilleurs éléments de vos adversaires, et ils feront sûrement de même avec nos meilleurs. C'est la raison pour laquelle c'est le 'fun' de jouer à ce stade de la saison, et la raison pour laquelle on devrait assister à une farouche lutte sur la glace, je crois bien.»

Gill et Subban se verront confier la tâche de maîtriser un des deux meilleurs trios des Bruins, particulièrement celui composé des Nathan Horton, David Krejci et Milan Lucic quand l'entraîneur Jacques Martin aura le dernier mot dans les changements de joueurs.

«Il est dur à tasser celui-là, très imposant physiquement, a mentionné Subban, en parlant d'abord de Lucic, avant ensuite d'enchaîner. C'est assurément un des meilleurs trios de la ligue. Ils vont être difficiles à contenir.»

Subban a expliqué que Gill et lui ne pourront pas tout faire seuls. Le soutien des attaquants sera essentiel.

«Ce ne sera pas un défi uniquement pour Hal et moi, James Wisniewski et Roman Hamrlik, ou peu importe qui sera confronté à leurs gros trios, mais pour les cinq gars sur la glace. Jouer en unité de cinq sera crucial. Le positionnement sur la glace, nos prises de décision, notre jeu sans la rondelle, ce sont tous des facteurs importants.

«En possession de la rondelle, a-t-il continué, nous essaierons de l'envoyer à des endroits précis dans la zone des Bruins, l'objectif étant de passer plus de temps dans leur territoire que dans le nôtre.»

Expérience bénéfique

Mercredi, tous les yeux étaient tournés vers Subban dans le vestiaire de l'équipe. La pression est forte sur ses épaules, et on oublie parfois qu'il n'est âgé que de 21 ans. Mais le flamboyant athlète est capable d'en prendre.

Subban avait été bien préparé à faire face aux questions des journalistes, comme un chef de parti politique en campagne électorale. Il était hors de question qu'il commette un faux pas qui aurait pu mettre le feu au poudre.

«Cette série ne sera pas l'affaire d'un seul joueur, a-t-il répondu, quand on lui a demandé s'il s'attendait de subir les foudres des Bruins. L'accent doit être mis sur la réussite d'équipe, pas sur moi. C'est ce qui va nous permettre de connaître du succès.»

Sur le plan personnel, Subban s'est dit mieux outillé afin de faire face à la musique cette année. Il y a un an, il avait été lancé dans la fosse aux lions en séries. Il avait fait ses débuts dans le match numéro six de la série de premier tour face aux Capitals de Washington.

«Je m'étais présenté à Montréal en toute hâte. Je n'avais même pas de sous-vêtements avec moi, et qu'un seul veston... Ç'avait été toute une mésaventure», a-t-il évoqué.

Subban s'était mis en évidence, surtout à la suite de la perte de Markov dans le premier match de la série contre les Penguins de Pittsburgh, au deuxième tour. Il avait livré 14 matchs, se forgeant une fiche d'un but et de sept passes.

«J'ai acquis de l'expérience. Ça aide d'avoir déjà joué en séries au Centre Bell. Je sais davantage à quoi m'attendre.»

L'entraîneur Martin ne doute pas que Subban est prêt à s'attaquer au défi, à la lumière de sa performance en deuxième moitié de saison.

«On l'a utilisé dans toutes les situations: tant en infériorité numérique, qu'en supériorité et contre les meilleurs trios des équipes adverses, et nous avons le sentiment qu'il est fin prêt», a-t-il résumé.