WILMINGTON, Mass. - Au lendemain de leur défaite en lever de rideau de leur série contre le Canadien, les Bruins de Boston ont effectué un entraînement intense durant lequel ils ont concentré leurs efforts sur leur but ultime, compliquer la vie de Carey Price en lui obstruant la vue.

Les Bruins ont pratiqué la page la plus importante de leur plan de match pour la deuxième partie dans un tout petit aréna de Wilmington en banlieue de Boston. Claude Julien et ses adjoints ont mis l'accent sur le travail devant et autour du filet pendant la plupart de cet entraînement de plus de 40 minutes.

«Ce sont des exercices que nous avons utilisés durant toute la saison. En fait, ce n'est pas autant de le pratiquer, mais plutôt avoir l'état d'esprit et la détermination de se diriger au filet», a expliqué Julien avec précision. «C'est permis de le faire tant que nous ne faisons pas d'obstruction.»

«Nous avons travaillé sur le fait de placer des joueurs devant le filet. Il faut aussi décocher les bons lancers et récupérer les retours. On sait que Price est un bon gardien et c'est à nous de travailler un peu plus fort devant son filet. Il faut apprendre et s'ajuster», a soutenu l'ancien du Canadien Michael Ryder qui a été limité à un tir jeudi.

En raison de l'objectif des Bruins, la possibilité de déléguer Zdeno Chara pour voiler la vue de Price a refait surface, mais ça ne semble pas la meilleure idée selon les adversaires du CH.

«On a évalué toutes les options et il faut penser que si on envoyait Zdeno devant le filet, on perdrait un peu d'impact à la ligne bleue et de bons attaquants ne seraient pas sur la patinoire. On a pris cette décision pour partager les forces et les faiblesses», a confié Julien.

La stratégie d'envoyer des joueurs devant le filet adverse peut sembler simple, mais les Bruins ont tenu à vanter le travail du Canadien pour avoir contrecarré leurs plans.

«L'an dernier, le Canadien a connu du succès avec une recette plutôt semblable soit un bon gardien et des joueurs qui bloquent des lancers. Il faut leur donner du crédit pour leur travail en défensive», a ajouté Julien.

La pression de Boston sur les Bruins

Tout comme à Montréal, les journalistes et les amateurs de Boston sont souvent rapides sur la gâchette et ils n'ont pas hésité à faire sentir leur mécontentement durant le premier match et au lendemain de celui-ci.

Malgré tout, les représentants des Bruins ne semblent pas influencés par ce contexte.

«C'est une ville passionnée par le sport. En ce qui me concerne, je ne lis pas les journaux ou les commentaires. Ça me permet de m'enlever le négatif ou le positif de mes pensées et je peux me concentrer pour les matchs», a précisé Chris Kelly.

En troisième période, les amateurs ont même hué leurs favoris, mais ce traitement n'était rien de dramatique aux yeux des joueurs.

«Je n'entendais pas les huées, je croyais qu'ils disaient Looch pour Lucic», a dit Kelly un peu à la blague. Nos partisans débordent de vie et c'est pour cela que j'ai hâte au deuxième match.»

Même si la grogne se faisait un peu sentir dans les médias de la région, les hommes de Claude Julien ont pu s'entraîner dans le calme alors que moins de 50 partisans s'étaient déplacés pour cette séance accessible au public.

Au cœur de leur mécontentement, les amateurs et les journalistes ont soulevé le fait que les Bruins devaient prendre le dessus dans cette confrontation grâce à l'aspect robustesse.

«Les amateurs ont le droit à leur opinion, mais on doit se concentrer sur notre travail. Nous voulons jouer de façon physique, mais nous avons contrôlé la rondelle pendant la plupart du match donc c'est plus difficile», a précisé l'entraîneur qui a regroupé ses joueurs au cours des premières minutes de la pratique pour leur parler sur un ton calme afin de livrer ses impressions.

Évidemment, les Bruins redoutent le scénario de subir une deuxième défaite samedi soir au TD Garden.

«Bien sûr, on ne veut pas perdre le deuxième match surtout que Montréal est un endroit difficile pour jouer. Mais on ne ressent pas de panique et nous serons en bonne position si nous gagnons la prochaine partie», a dit Ryder en connaissance de cause.

Lors des dernières séries, les Bruins ont appris plusieurs leçons en subissant une élimination cruelle à la suite de quatre revers consécutifs contre les Flyers de Philadelphie. Le pilote des Bruins a d'ailleurs soulevé un point intéressant par rapport à la mentalité idéale en séries.

«Il faut avoir la mémoire courte et tourner la page rapidement. C'est pour cela que nous disputons des séries pouvant atteindre sept matchs».

Le mot de la fin est revenu à Thornton, l'homme fort des Bruins. «En séries, ce n'est pas le style qui compte», a-t-il rappelé et le deuxième duel pourrait être à l'image de cette déclaration.