WILMINGTON, Mass. - Par applaudissement, qui pensait vraiment que les joueurs des Bruins allaient démontrer des signes de panique après un seul match éliminatoire?

L'entraîneur-chef Claude Julien prônait plutôt la mémoire sélective au lendemain de la défaite de 2-0 subie aux mains du Canadien dans le premier match d'une série dans laquelle son équipe est placée favorite. Ironiquement, les joueurs des Bruins ont reçu la consigne de mettre leur plus récent échec aux oubliettes, mais aussi d'en dépoussiérer un autre, question de se rappeler que la situation actuelle est loin d'être dramatique.

À pareille date l'an dernier, les Bruins avaient complètement dominé les Sabres de Buffalo dans le premier affrontement de leur duel de premier tour. Ryan Miller, qui venait de connaître une saison qui allait lui valoir le trophée Vézina, avait toutefois réalisé 38 arrêts, dont 22 en deuxième période.

Comme l'a fait Carey Price jeudi soir, Miller avait aidé les Sabres à gagner la première bataille. Boston avait cependant remporté la guerre en six matchs.

« Pas de panique », a donc résumé Michael Ryder, qui avait lui-même fourni deux buts dans le deuxième match de la série contre les Sabres.

« Nous sommes passés à travers la même chose l'année dernière et les gars en sont conscients. Nous avons suffisamment d'expérience dans ce genre de situation pour éviter de s'emporter », a assuré Julien vendredi midi au terme d'un entraînement rigoureux auquel il avait soumis ses troupiers en banlieue de Boston.

« L'ambiance est bonne. Ce n'est qu'un match et nous savons que nous pouvons mieux jouer. Toute l'année, nous avons évité de nous emporter, tant quand ça allait bien que quand ça allait mal », a prodigué Shawn Thornton.

« Jamais une équipe n'a remporté la coupe Stanley après la première partie de la première ronde, a souligné Brad Marchand, fin historien. C'est seulement une partie et tout le monde en est conscient ici. »

C'est la 43e fois de leur histoire que les Bruins échappent le premier match d'une série. Des 42 précédentes, seulement dix se sont soldées en leur faveur.

Les Bruins n'ont jamais comblé un déficit de 0-2 dans une série, un scénario auquel ils feraient face pour une 27e fois si le Canadien devait l'emporter samedi.

Pas assez physiques?

Les Bruins ont distribué un total de 29 mises en échec jeudi soir. C'est deux de plus que lors de la foire du 9 février, au cours de laquelle près de 150 minutes de pénalité avaient été décernées.

Ça ne semble pourtant pas suffisant pour plusieurs amateurs et observateurs à Boston. Apparemment, on s'attendait à ce que le Canadien ressorte du premier match beaucoup plus amoché et intimidé.

« C'est notre intention d'être plus physique. Mais nous avons été en possession de la rondelle pendant toute la soirée. Nous n'avons pas passé beaucoup de temps dans notre territoire. Les amateurs ont droit à leur opinion, mais je crois que ça peut expliquer bien des choses », s'est défendu Julien.

« Je crois que nous avons été plus physiques que certaines personnes le laissent croire, a soulevé Marchand. Il ne fallait quand même pas s'attendre à ce que le Canadien se laisse passer sur le corps. Parfois, en saison régulière, il arrive qu'une équipe ne se présente pas ou prenne un match plus à la légère, mais en séries, ce genre de chose n'arrive pas. »