MONTRÉAL - On dirait que chaque équipe finit par le vivre tôt ou tard: une série de blessures qui se succèdent à un tel rythme qu'on jurerait quasiment que quelqu'un, quelque part, lui a jeté un mauvais sort.

Et cette saison, il semble que ce soit au tour du Canadien.

Déjà privé depuis le début de la saison de la clé de voûte de son jeu de puissance, Andrei Markov, le Tricolore a dû également composer avec plusieurs blessures à l'attaque. Le résultat, c'est que Jacques Martin ne peut encore miser sur trois trios complets et solides à l'attaque, comme il croyait qu'il allait pouvoir le faire cet été à la suite de l'embauche d'Erik Cole.

Lundi, on dirait que la situation s'est empirée d'heure en heure: Hal Gill qui se déclare malade en matinée, Michael Cammalleri qui réalise qu'il est trop mal en point pour enfiler les patins comme il l'a fait samedi à Nashville, Andrei Kostitsyn qui ne guérit toujours pas...

Puis, en soirée face aux Sabres, Jaroslav Spacek qui tombe au combat à son tour et ce, au début d'une semaine où le Tricolore devra se taper pas moins de quatre matchs.

L'infirmerie est tellement occupée chez le CH que lundi soir, après le match, personne ne s'est soucié de demander des détails sur l'état de santé d'Andreas Engqvist. Un de plus, un de moins...

«C'est là quelque chose qu'on ne peut contrôler», a souligné Martin après la défaite en fusillade aux mains des Sabres, résigné mais pas découragé. «Il faut continuer de lutter afin de passer au travers, en espérant que l'équipe en sortira grandie.»

«Il y a des millions d'excuses qu'on peut invoquer», a dit P.K. Subban en faisant allusion à la liste des blessés qui s'est allongée, lundi, et n'a pas aidé la cause du Tricolore dans sa tentative de freiner les élans des Sabres en fin de match. «Mais au bout du compte, ils la voulaient plus que nous. Ils y sont allés d'une attaque après l'autre et il aurait fallu effectuer des jeux simples, faire circuler la rondelle vers l'avant. Mais nous ne l'avons pas fait.»

«Nous sommes une équipe qui connaît du succès quand elle applique de la pression sur l'adversaire, a fait remarquer Max Pacioretty. Mais nous avons dérogé à notre plan de match.»

«Nous avons commencé à le faire en deuxième, quand nous avons écopé de pénalités et perdu notre rythme, a indiqué Erik Cole. Perdre Spacek a été un facteur important parce qu'il assure une forte présence à la ligne bleue, c'est certain.»

Au sujet de son contact avec Jhonas Enroth en prolongation, qui lui a coûté une pénalité, Cole a dit ne pas avoir pensé à l'ironie de cette séquence. On sait que samedi, l'autre gardien des Sabres, Ryan Miller, a subi une commotion cérébrale à l'issue d'une violente collision avec l'attaquant des Bruins de Boston Milan Lucic.

«C'est là beaucoup d'analyse pour quelqu'un qui se trouve dans le feu de l'action, a d'abord déclaré Cole. Je ne pensais pas à ça du tout. J'ai vu que de la façon dont il était placé, il valait mieux que je passe devant le filet, puis il s'est tourné et ç'a mené au contact.»

Scott Gomez a eu droit à 18:25 de temps de glace, lundi, dont 3:54 en avantage numérique. Il a été blanchi avec un différentiel de moins-1, lui qui a joué en compagnie de Lars Eller et Aaron Palushaj à armes égales.

Le plus haut salarié du Canadien se retrouve donc avec un différentiel de moins-2 en deux matchs depuis son retour au jeu, lui qui a eu droit à 12:06 de jeu samedi à Nashville.

«Quand on essaie différentes combinaisons, la façon de lire de jeu n'est pas le même, mais je ne vais pas m'en plaindre, a dit Gomez. J'ai quand même eu des occasions et il s'agit d'en profiter.»

En parlant des nombreuses blessures, Gomez a abondé dans le même sens que Martin.

«À ce niveau-ci, les blessures sont une chose auquelle nous sommes habitués, a-t-il souligné. Les Sabres sont revenus en troisième, mais nous avons quand même récolté un point, alors que chaque point est crucial compte tenu de l'allure du classement. En espérant que des gars commenceront à revenir au jeu bientôt et que nous pourrons aller de l'avant.»