Courteau est rassuré : «Bergevin tient parole»
Hockey vendredi, 22 juin 2012. 09:22 dimanche, 22 déc. 2024. 03:33
Le jour de sa nomination, Marc Bergevin a promis d'accorder beaucoup d'importance au produit de la Ligue junior majeur du Québec. Après avoir fait ses débuts avec les Saguenéens de Chicoutimi, il était conscient de ses racines.
Ses déclarations ont donné bonne bouche au commissaire du circuit, Gilles Courteau, qui avait pourtant entendu des promesses du même genre dans le passé. Des engagements qui ne s'étaient jamais matérialisés.
Cette fois, cependant, il y a tout de suite cru. Durant ses entretiens avec Serge Savard, qui est l'un des actionnaires du Rocket de l'Île-du-Prince-Édouard, le Sénateur l'avait aiguillé dans ce sens. Dans le temps, Savard était déjà au travail à titre de conseiller au propriétaire Geoff Molson et le dossier de Marc Bergevin était à l'étude depuis un bon moment.
«Serge avait déjà insisté publiquement sur l'importance de se tourner vers le hockey junior majeur québécois, mentionne Courteau. Durant le processus d'embauche du directeur général, il me répétait souvent que si le prochain DG du Canadien ne captait pas le message, les choses n'en resteraient pas là. S'il ignorait cette condition importante, ce ne serait sûrement pas parce que les choses ne lui auraient pas été expliquées très clairement.»
Aujourd'hui, quand Bergevin pose des gestes importants, Courteau se dit que le message de Savard et de Molson a été très bien compris. Ça faisait 30 ans qu'il avait quitté le Québec, il était normal à leurs yeux qu'il soit sensibilisé à la réalité de ce marché.
«Savard m'avait dit que j'allais être très content de la situation si Marc accomplissait tout ce qu'il avait promis de faire», mentionne Courteau. Il l'est déjà.
On ne peut pas s'attendre pour autant à une certaine récolte de Québécois à l'occasion du repêchage qui se déroulera ce soir et demain. Le produit n'est pas vraiment là cette année, mais l'attention qui sera portée sur la Ligue junior majeur au cours des prochaines années, notamment grâce à la contribution très active de deux recruteurs affectés uniquement à cette ligue (le second sera nommé sous peu), un impact positif devrait se faire sentir à court ou à moyen terme.
Dès son entrée en fonction, Bergevin a donné un coup de fil à Courteau. Il lui a révélé que le circuit junior du Québec était important pour lui et qu'il ne tarderait pas à en faire la démonstration.
Depuis, il a tenu un camp d'évaluation regroupant 29 joueurs québécois non repêchés. Il a aussi greffé à son organigramme d'anciens membres de la ligue : Michel Therrien, Gérard Gallant, Sylvain Lefebvre, Vincent Riendeau, Patrice Brisebois, Martin Lapointe et Donald Dufresne. Sans compter Clément Jodoin qui reprendra du service avec le Canadien.
Peu de directeurs généraux du Canadien en avaient fait autant avant lui. De mémoire, Courteau souligne que seuls Serge Savard et Réjean Houle ont entretenu le même genre de relation avec lui dans le passé. «Quand je rencontrais Serge, il était toujours accompagné de deux ou trois de ses hommes de hockey, dit-il. Il ne nous démontrait pas de l'intérêt parce que les Nordiques étaient dans le décor. Il agissait toujours de cette façon».
Parole tenue
Bergevin n'a pas promis à Courteau de s'intéresser à sa ligue pour lui jeter de la poudre aux yeux ou simplement pour bien paraître dans la population.
«Il a tenu parole comme en font foi les décisions qu'il a prises, précise-t-il. Il m'avait dit qu'il embaucherait des anciens de notre ligue. Il a distribué des responsabilités et des jobs importants. Il n'a pas embauché du personnel à un salaire de 15 000 $ par année. Des gens ont obtenu des postes importants.»
Ce qui réjouit le commissaire, c'est le fait que le Canadien, par la même occasion, sème de l'espoir au sein de la ligue qu'il dirige depuis plus d'un quart de siècle. Il est toujours difficile pour des entraîneurs du Québec de croire que les autres formations de la Ligue nationale leur accorderont un jour une occasion de faire avancer leur carrière. Le Canadien est en train de leur démontrer qu'il existe une avenue possible pour eux à Montréal.
«Je ne sais pas si Marc s'en rend compte, mais il préconise le même modèle que Serge Savard, estime Courteau. Il a embauché des gens qu'il connaît et en qui il a confiance. Vous allez le voir s'entourer des membres de son personnel, comme c'était le cas quand Serge était appuyé par des Lemaire, Boudrias, Mondou, Vadnais et autres. Quand il y avait un événement ou un match important, on apercevait deux ou trois représentants du Canadien dans les gradins. On risque peut-être de revoir le même phénomène dans un proche avenir.»
Avant même que sa nomination soit confirmée, Bergevin avait confié à un proche que s'il obtenait le poste, il allait engraisser l'organigramme plutôt maigre du Canadien en embauchant beaucoup de monde. On présume que les sommes d'argent dépensées jusqu'ici dans ce but bien précis existaient dans le passé, mais qu'elles n'ont pas toujours été utilisées de la bonne manière. À moins que Geoff Molson lui ait démontré qu'il tenait à tout prix à former une équipe gagnante en lui donnant carte blanche pour bien s'entourer.
«Peu importe comment les choses se sont passées, ajoute le commissaire. Ce qu'il a dit, il l'a fait. Même si ça faisait très longtemps qu'il avait quitté le Québec, Bergevin n'a pas mis 20 semaines avant de comprendre le contexte dans lequel vivent le Canadien et leurs fans.»
Faudra pas pousser l'analyse trop loin
On affirme avec raison que la récolte sera plutôt mince dans le réservoir du Québec à l'occasion de ce repêchage. Il ne faudra surtout pas adresser des reproches au Canadien s'il n'est pas trop actif de ce côté durant le week-end.
C'est vraiment à compter de l'an prochain qu'il faudra s'attendre à voir le Canadien explorer les moindres recoins de la Ligue junior majeur à la recherche de talent. Pour sa part, Courteau affirme que le public a tendance à évaluer la récolte de sa ligue en terme des joueurs québécois réclamés, ce qui est une erreur.
«La ligue a beaucoup évolué depuis 15 ans, explique-t-il. Il y a des joueurs des Maritimes et un nombre important d'Européens. Je comprends l'importance des joueurs québécois, mais au bout du compte, quand on en arrive à 25 joueurs sélectionnés, c'est le produit de la ligue dont il est question. Ça me rend aussi heureux que de voir un Gérard Gallant faire partie du personnel d'entraîneurs du Canadien, que de voir un trio formé de Lefebvre, Dufresne et Riendeau à Hamilton ou d'assister au retour de Clément Jodoin à Montréal. Des Québécois, c'est important. C'est même primordial d'en réclamer. Toutefois, quand une formation de la Ligue nationale repêche un de nos joueurs, peu importe son origine, c'est réjouissant»
Courteau s'en va à Pittsburgh aujourd'hui dans un bien meilleur état d'esprit que par le passé. Sa ligue a finalement un allié crédible et bien disposé à son endroit depuis le changement de garde qui s'est opéré chez le Canadien. Une ligne téléphonique existe maintenant entre son bureau de Boucherville et celui du Centre Bell. Ça devrait se traduire par des résultats beaucoup plus concrets dans l'avenir.
Ses déclarations ont donné bonne bouche au commissaire du circuit, Gilles Courteau, qui avait pourtant entendu des promesses du même genre dans le passé. Des engagements qui ne s'étaient jamais matérialisés.
Cette fois, cependant, il y a tout de suite cru. Durant ses entretiens avec Serge Savard, qui est l'un des actionnaires du Rocket de l'Île-du-Prince-Édouard, le Sénateur l'avait aiguillé dans ce sens. Dans le temps, Savard était déjà au travail à titre de conseiller au propriétaire Geoff Molson et le dossier de Marc Bergevin était à l'étude depuis un bon moment.
«Serge avait déjà insisté publiquement sur l'importance de se tourner vers le hockey junior majeur québécois, mentionne Courteau. Durant le processus d'embauche du directeur général, il me répétait souvent que si le prochain DG du Canadien ne captait pas le message, les choses n'en resteraient pas là. S'il ignorait cette condition importante, ce ne serait sûrement pas parce que les choses ne lui auraient pas été expliquées très clairement.»
Aujourd'hui, quand Bergevin pose des gestes importants, Courteau se dit que le message de Savard et de Molson a été très bien compris. Ça faisait 30 ans qu'il avait quitté le Québec, il était normal à leurs yeux qu'il soit sensibilisé à la réalité de ce marché.
«Savard m'avait dit que j'allais être très content de la situation si Marc accomplissait tout ce qu'il avait promis de faire», mentionne Courteau. Il l'est déjà.
On ne peut pas s'attendre pour autant à une certaine récolte de Québécois à l'occasion du repêchage qui se déroulera ce soir et demain. Le produit n'est pas vraiment là cette année, mais l'attention qui sera portée sur la Ligue junior majeur au cours des prochaines années, notamment grâce à la contribution très active de deux recruteurs affectés uniquement à cette ligue (le second sera nommé sous peu), un impact positif devrait se faire sentir à court ou à moyen terme.
Dès son entrée en fonction, Bergevin a donné un coup de fil à Courteau. Il lui a révélé que le circuit junior du Québec était important pour lui et qu'il ne tarderait pas à en faire la démonstration.
Depuis, il a tenu un camp d'évaluation regroupant 29 joueurs québécois non repêchés. Il a aussi greffé à son organigramme d'anciens membres de la ligue : Michel Therrien, Gérard Gallant, Sylvain Lefebvre, Vincent Riendeau, Patrice Brisebois, Martin Lapointe et Donald Dufresne. Sans compter Clément Jodoin qui reprendra du service avec le Canadien.
Peu de directeurs généraux du Canadien en avaient fait autant avant lui. De mémoire, Courteau souligne que seuls Serge Savard et Réjean Houle ont entretenu le même genre de relation avec lui dans le passé. «Quand je rencontrais Serge, il était toujours accompagné de deux ou trois de ses hommes de hockey, dit-il. Il ne nous démontrait pas de l'intérêt parce que les Nordiques étaient dans le décor. Il agissait toujours de cette façon».
Parole tenue
Bergevin n'a pas promis à Courteau de s'intéresser à sa ligue pour lui jeter de la poudre aux yeux ou simplement pour bien paraître dans la population.
«Il a tenu parole comme en font foi les décisions qu'il a prises, précise-t-il. Il m'avait dit qu'il embaucherait des anciens de notre ligue. Il a distribué des responsabilités et des jobs importants. Il n'a pas embauché du personnel à un salaire de 15 000 $ par année. Des gens ont obtenu des postes importants.»
Ce qui réjouit le commissaire, c'est le fait que le Canadien, par la même occasion, sème de l'espoir au sein de la ligue qu'il dirige depuis plus d'un quart de siècle. Il est toujours difficile pour des entraîneurs du Québec de croire que les autres formations de la Ligue nationale leur accorderont un jour une occasion de faire avancer leur carrière. Le Canadien est en train de leur démontrer qu'il existe une avenue possible pour eux à Montréal.
«Je ne sais pas si Marc s'en rend compte, mais il préconise le même modèle que Serge Savard, estime Courteau. Il a embauché des gens qu'il connaît et en qui il a confiance. Vous allez le voir s'entourer des membres de son personnel, comme c'était le cas quand Serge était appuyé par des Lemaire, Boudrias, Mondou, Vadnais et autres. Quand il y avait un événement ou un match important, on apercevait deux ou trois représentants du Canadien dans les gradins. On risque peut-être de revoir le même phénomène dans un proche avenir.»
Avant même que sa nomination soit confirmée, Bergevin avait confié à un proche que s'il obtenait le poste, il allait engraisser l'organigramme plutôt maigre du Canadien en embauchant beaucoup de monde. On présume que les sommes d'argent dépensées jusqu'ici dans ce but bien précis existaient dans le passé, mais qu'elles n'ont pas toujours été utilisées de la bonne manière. À moins que Geoff Molson lui ait démontré qu'il tenait à tout prix à former une équipe gagnante en lui donnant carte blanche pour bien s'entourer.
«Peu importe comment les choses se sont passées, ajoute le commissaire. Ce qu'il a dit, il l'a fait. Même si ça faisait très longtemps qu'il avait quitté le Québec, Bergevin n'a pas mis 20 semaines avant de comprendre le contexte dans lequel vivent le Canadien et leurs fans.»
Faudra pas pousser l'analyse trop loin
On affirme avec raison que la récolte sera plutôt mince dans le réservoir du Québec à l'occasion de ce repêchage. Il ne faudra surtout pas adresser des reproches au Canadien s'il n'est pas trop actif de ce côté durant le week-end.
C'est vraiment à compter de l'an prochain qu'il faudra s'attendre à voir le Canadien explorer les moindres recoins de la Ligue junior majeur à la recherche de talent. Pour sa part, Courteau affirme que le public a tendance à évaluer la récolte de sa ligue en terme des joueurs québécois réclamés, ce qui est une erreur.
«La ligue a beaucoup évolué depuis 15 ans, explique-t-il. Il y a des joueurs des Maritimes et un nombre important d'Européens. Je comprends l'importance des joueurs québécois, mais au bout du compte, quand on en arrive à 25 joueurs sélectionnés, c'est le produit de la ligue dont il est question. Ça me rend aussi heureux que de voir un Gérard Gallant faire partie du personnel d'entraîneurs du Canadien, que de voir un trio formé de Lefebvre, Dufresne et Riendeau à Hamilton ou d'assister au retour de Clément Jodoin à Montréal. Des Québécois, c'est important. C'est même primordial d'en réclamer. Toutefois, quand une formation de la Ligue nationale repêche un de nos joueurs, peu importe son origine, c'est réjouissant»
Courteau s'en va à Pittsburgh aujourd'hui dans un bien meilleur état d'esprit que par le passé. Sa ligue a finalement un allié crédible et bien disposé à son endroit depuis le changement de garde qui s'est opéré chez le Canadien. Une ligne téléphonique existe maintenant entre son bureau de Boucherville et celui du Centre Bell. Ça devrait se traduire par des résultats beaucoup plus concrets dans l'avenir.