Maurice Richard : demi-dieu de pêche
Chasse et pêche mardi, 18 nov. 2008. 17:59 vendredi, 22 nov. 2024. 02:38
Lorsque j'étais au collège Bourget de Rigaud, les études classiques me permettaient de découvrir le monde d'un au-delà légendaire, c'est-à-dire celui de la mythologie grecque. Les dieux, demi-dieux, héros, déesses et combien d'autres, me rendaient songeur. Mais il y avait aussi Héraclès ou Hercule, qui par ses douze travaux, était pour moi le plus impressionnant. Ce préambule, pour ajouter, que par la suite, il me faisait penser d'une certaine façon à Maurice Richard, avec qui j'ai pêché et chassé en maintes et maintes occasions au cours de ma carrière. Il était un géant!
Les grands athlètes ont de la facilité dans la pratique de presque tous les sports, qui les intéressent. Ce fut le cas du grand Jim Thorpe, qui est maintenant aux Temples de la Renommée, tant du football professionnel, que collégial. Il fut aussi récipiendaire des médailles d'or pour le pentathlon et le biathlon des Olympiques.
Maurice possédait cette qualité
Il fut notre grand hockeyeur, tous les honneurs, il se les mérita. Il est maintenant figure légendaire de notre histoire. Toutefois, ce que la plupart des Québecois ne savent pas, je l'ai appris en le côtoyant: Maurice était un pêcheur incomparable et ce qui en surprendra plusieurs, d'une patience que les hockeyeurs n'ont point connue. Il n'était pas question de laisser tomber les gants, comme je l'ai si souvent vu faire sur la patinoire.
À l'instar de Thorpe, il pouvait maîtriser plusieurs disciplines.
Il était membre du Club des Douze dans Papineau-Labelle, du Nicolac près du Fer-à-Cheval, où le Sénateur Azellus Denis et le ministre Guy Rouleau étaient aussi membres - j'ai d'ailleurs eu le plaisir de pêcher fréquemment ces territoires, en compagnie de Maurice. Je m'en voudrais d'oublier le Club du Lac des Grandes-Baies, où j'étais membre de l'exécutif. Ce fut d'ailleurs sur les lacs de ce dernier territoire, qu'en de nombreuses occasions, Maurice me démontra, qu'il était aussi habile à manipuler la canne à pêche, que le hockey de bois fabriqué par Léo Drolet de Sherbrooke.
Lors d'une de nos excursions, le "Rocket" me disait au retour:
- "Jean, la prochaine fois que nous en aurons l'occasion, tu me montreras comment pratiquer le lancer à la mouche."
À la rivière du chaîne
Pour la télévision de Radio-Canada, par le truchement du producteur Coscient, j'obtenais un contrat pour un film de pêche en compagnie de Maurice Richard. Pour compléter le tournage, nous devions visiter plusieurs endroits. Comme je demeure sur une petite île baignant dans la rivière des Mille-Iles, voisine de la rivière du Chêne, c'était l'endroit idéal où débuter.
Arrivé sur le site, il monta sa canne et son moulinet à lancer léger sur la berge du petit cours d'eau, effectuant par la suite quelques lancers. Il me surveillait du coin de l'oeil, alors que j'effectuais des tirs à l'aide de ma canne à moucher.
- De me dire: -" J'aimerais bien que tu me montres à moucher, ça fait assez longtemps que tu m'en parles!"
Il n'avait pas terminé sa phrase, que ma canne était entre ses mains. Je vous ai mentionné en début de ce texte, qu'un véritable, ou si vous préférez - un grand athlète - peut aisément maîtriser plusieurs disciplines! Et bien croyez-le ou non, après quelques brèves explications et lui avoir transmis les mouvements de mon bras, en retenant le sien, en moins de dix minutes, le "Rocket" lançait des mouches, en vénérable maître. Pour lui, cette autre technique sportive s'associait à son bagage de connaissances, il la maîtriserait par la suite tout au long de sa vie.
Inutile de vous dire que je conserve précieusement ce film et le regarde de façon mélancolique à l'occasion.
Au Lac Saint-Jean...
Maurice préféra à une période donnée, s'en prendre à la ouananiche. Il en profitait donc pour se rendre au Lac Saint-Jean, pour pêcher en compagnie de l'un, si ce n'était à l'époque, le plus grand pêcheur de cette espèce de salmonidé, qu'est la ouananiche. Plusieurs auront déjà reconnu Alonzo Tremblay. Au cours des années, l'utilisation des ménés vivants était permise. Pour Maurice et Alonzo, une cuillère "Daredevle", au trépied remplacé par un bas de ligne, suivi d'un hameçon appâté d'un méné vivant, constituait la façon idéale de prendre la ouananiche et Dieu sait combien de ces poissons Maurice a capturé ! Je vous assure, que d'en haut, il lira ces lignes et en causera avec Saint-Pierre. Il désirera probablement lui montrer à pêcher.
Il y eut aussi Guy Lachance de la Baie Missisquoi, un pourvoyeur qui fut un autre de mes grands amis, je lui avais présenté Maurice. Si jamais vous rencontrez Guy, demandez-lui, quel grand pêcheur d'achigans, était Maurice.
Dans le commerce de la pêche
À un moment donné de sa carrière, un joueur de hockey s'implique dans le commerce.
Il y a eu des taverniers comme Toe Blake, par la suite des propriétaires de bars, de restaurants et même d'hôtels. Pour Maurice, ce fut le monde de la pêche, véritablement son sport préféré (le hockey, comme il me le disait, c'est mon "ouvrage"). J'ajouterai ce que j'ai toujours pensé : lui comme plusieurs de ses confrères furent exploités au maximum. C'était à la période où je possédais mes billets de saison au Forum.
Toujours est-il que l'ami Maurice embobinait de la ligne de monobrin de nylon, qu'il revendait. C'était la ligne "Clipper", qu'il se procurait de la compagnie américaine Berkley. Il voyageait, pêchant ici et là, tout en vendant des bobines de sa ligne de nylon chez les marchands locaux. Nous étions même d'heureux compétiteurs, puisque à cette période, j'avais de nombreuses lignes sur le marché dont mon monobrin "Distinction", mes cannes à pêche, moulinets, même des havre-sacs, des bourriches, des leurres et autres. Maurice possédait les hameçons "Président" tandis que j'avais les miens; "Excellence". J'aurai l'occasion à nouveau de vous causer de facettes inconnues du "Rocket", celui qui fût un bon ami et avec qui j'ai apprécié prendre une bière ( peut être deux) dans la chaloupe en blaguant sur nos produits, tout en attendant que les poissons mordent.
J'aurai l'occasion de vous faire connaître le Maurice Richard de la chasse. Rares seront ceux qui auraient pu rivaliser avec son endurance.
Les grands athlètes ont de la facilité dans la pratique de presque tous les sports, qui les intéressent. Ce fut le cas du grand Jim Thorpe, qui est maintenant aux Temples de la Renommée, tant du football professionnel, que collégial. Il fut aussi récipiendaire des médailles d'or pour le pentathlon et le biathlon des Olympiques.
Maurice possédait cette qualité
Il fut notre grand hockeyeur, tous les honneurs, il se les mérita. Il est maintenant figure légendaire de notre histoire. Toutefois, ce que la plupart des Québecois ne savent pas, je l'ai appris en le côtoyant: Maurice était un pêcheur incomparable et ce qui en surprendra plusieurs, d'une patience que les hockeyeurs n'ont point connue. Il n'était pas question de laisser tomber les gants, comme je l'ai si souvent vu faire sur la patinoire.
À l'instar de Thorpe, il pouvait maîtriser plusieurs disciplines.
Il était membre du Club des Douze dans Papineau-Labelle, du Nicolac près du Fer-à-Cheval, où le Sénateur Azellus Denis et le ministre Guy Rouleau étaient aussi membres - j'ai d'ailleurs eu le plaisir de pêcher fréquemment ces territoires, en compagnie de Maurice. Je m'en voudrais d'oublier le Club du Lac des Grandes-Baies, où j'étais membre de l'exécutif. Ce fut d'ailleurs sur les lacs de ce dernier territoire, qu'en de nombreuses occasions, Maurice me démontra, qu'il était aussi habile à manipuler la canne à pêche, que le hockey de bois fabriqué par Léo Drolet de Sherbrooke.
Lors d'une de nos excursions, le "Rocket" me disait au retour:
- "Jean, la prochaine fois que nous en aurons l'occasion, tu me montreras comment pratiquer le lancer à la mouche."
À la rivière du chaîne
Pour la télévision de Radio-Canada, par le truchement du producteur Coscient, j'obtenais un contrat pour un film de pêche en compagnie de Maurice Richard. Pour compléter le tournage, nous devions visiter plusieurs endroits. Comme je demeure sur une petite île baignant dans la rivière des Mille-Iles, voisine de la rivière du Chêne, c'était l'endroit idéal où débuter.
Arrivé sur le site, il monta sa canne et son moulinet à lancer léger sur la berge du petit cours d'eau, effectuant par la suite quelques lancers. Il me surveillait du coin de l'oeil, alors que j'effectuais des tirs à l'aide de ma canne à moucher.
- De me dire: -" J'aimerais bien que tu me montres à moucher, ça fait assez longtemps que tu m'en parles!"
Il n'avait pas terminé sa phrase, que ma canne était entre ses mains. Je vous ai mentionné en début de ce texte, qu'un véritable, ou si vous préférez - un grand athlète - peut aisément maîtriser plusieurs disciplines! Et bien croyez-le ou non, après quelques brèves explications et lui avoir transmis les mouvements de mon bras, en retenant le sien, en moins de dix minutes, le "Rocket" lançait des mouches, en vénérable maître. Pour lui, cette autre technique sportive s'associait à son bagage de connaissances, il la maîtriserait par la suite tout au long de sa vie.
Inutile de vous dire que je conserve précieusement ce film et le regarde de façon mélancolique à l'occasion.
Au Lac Saint-Jean...
Maurice préféra à une période donnée, s'en prendre à la ouananiche. Il en profitait donc pour se rendre au Lac Saint-Jean, pour pêcher en compagnie de l'un, si ce n'était à l'époque, le plus grand pêcheur de cette espèce de salmonidé, qu'est la ouananiche. Plusieurs auront déjà reconnu Alonzo Tremblay. Au cours des années, l'utilisation des ménés vivants était permise. Pour Maurice et Alonzo, une cuillère "Daredevle", au trépied remplacé par un bas de ligne, suivi d'un hameçon appâté d'un méné vivant, constituait la façon idéale de prendre la ouananiche et Dieu sait combien de ces poissons Maurice a capturé ! Je vous assure, que d'en haut, il lira ces lignes et en causera avec Saint-Pierre. Il désirera probablement lui montrer à pêcher.
Il y eut aussi Guy Lachance de la Baie Missisquoi, un pourvoyeur qui fut un autre de mes grands amis, je lui avais présenté Maurice. Si jamais vous rencontrez Guy, demandez-lui, quel grand pêcheur d'achigans, était Maurice.
Dans le commerce de la pêche
À un moment donné de sa carrière, un joueur de hockey s'implique dans le commerce.
Il y a eu des taverniers comme Toe Blake, par la suite des propriétaires de bars, de restaurants et même d'hôtels. Pour Maurice, ce fut le monde de la pêche, véritablement son sport préféré (le hockey, comme il me le disait, c'est mon "ouvrage"). J'ajouterai ce que j'ai toujours pensé : lui comme plusieurs de ses confrères furent exploités au maximum. C'était à la période où je possédais mes billets de saison au Forum.
Toujours est-il que l'ami Maurice embobinait de la ligne de monobrin de nylon, qu'il revendait. C'était la ligne "Clipper", qu'il se procurait de la compagnie américaine Berkley. Il voyageait, pêchant ici et là, tout en vendant des bobines de sa ligne de nylon chez les marchands locaux. Nous étions même d'heureux compétiteurs, puisque à cette période, j'avais de nombreuses lignes sur le marché dont mon monobrin "Distinction", mes cannes à pêche, moulinets, même des havre-sacs, des bourriches, des leurres et autres. Maurice possédait les hameçons "Président" tandis que j'avais les miens; "Excellence". J'aurai l'occasion à nouveau de vous causer de facettes inconnues du "Rocket", celui qui fût un bon ami et avec qui j'ai apprécié prendre une bière ( peut être deux) dans la chaloupe en blaguant sur nos produits, tout en attendant que les poissons mordent.
J'aurai l'occasion de vous faire connaître le Maurice Richard de la chasse. Rares seront ceux qui auraient pu rivaliser avec son endurance.