Eleider Alvarez l'emporte par décision majoritaire
Boxe samedi, 3 juin 2017. 22:00 samedi, 3 juin 2017. 22:05MONTRÉAL - Après Lucian Bute plus tôt cette année, Eleider Alvarez a ajouté le nom de l’autre grande vedette de la boxe québécoise de la dernière décennie à son tableau de chasse.
Le Montréalais d’origine colombienne a en effet battu l’ancien champion des poids mi-lourds du WBC Jean Pascal par décision majoritaire des juges, samedi soir au Centre Bell, en demi-finale du combat opposant Adonis Stevenson à Andrzej Fonfara. Les trois juges ont remis des cartes de pointage de 117-111, 116-112 et 114-114. L’auteur de ces lignes avait une carte de 117-111.
Alvarez (23-0) a dominé l’affrontement grâce à son jab pour demeurer aspirant obligatoire à la ceinture des mi-lourds du WBC détenue par Stevenson. Il occupe cette position depuis sa victoire sur Isaac Chilemba en novembre 2015 et espère enfin avoir sa chance pour le titre.
« Je veux le combat maintenant », a exigé Alvarez en conférence de presse après son triomphe. Je pense que presque tout le monde veut le voir également. J’ai mérité le combat maintenant. »
« Il y avait un risque à affronter Jean, mais la boxe est une business de risques, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Pour les négociations en vue d’un combat contre Stevenson, c’était positif d’affronter Bute et Jean. Même de mon point de vue d’entraîneur, ce l’était également.
« Pour se préparer à affronter Stevenson, Eleider devait absolument passer par là. Il vient de passer deux combats où il avait beaucoup de pression sur les épaules. Eleider est beaucoup plus prêt maintenant qu’il ne l’était avant ces deux combats-là. Nous avons gagné notre pari. »
Pour la première fois depuis le début de sa carrière, Pascal (31-5-1) n’a pas rencontré les membres des médias après sa défaite, beaucoup trop dévasté par la tournure des événements. Il sera intéressant de voir s’il prendra sa retraite, lui qui a perdu trois de ses cinq derniers duels.
« J’ai dit à Jean qu’il avait fait un bon combat, a avoué Alvarez. Jean n’est pas un grand, grand ami, mais c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Il avait son objectif et moi, j’avais le mien.
« Jean nous a surpris en n’essayant pas de nous surprendre, a continué Ramsay, qui a refusé de dire si son ancien protégé devait accrocher ses gants. Nous avons vu le Jean que nous nous attendions à voir, celui qui vole quelques moments pendant le combat et les fins de round. »
Pascal a effectivement été fidèle à son habitude en laissant son adversaire prendre le contrôle du centre du ring et en explosant dans les dernières secondes de chaque round. La stratégie a porté ses fruits au premier round et à la mi-combat, mais Alvarez a dominé le reste du temps.
Le Colombien est même parvenu à ébranler le Lavallois avec sa droite au deuxième et Pascal n’a ensuite jamais été capable de trouver de solutions au jab d’Alvarez. Ce dernier s’en est d’ailleurs constamment tenu à sa main avant pour empêcher Pascal de prendre quelconque initiative.
« Je pense qu’Eleider est rendu dans une partie de sa carrière où il est devenu tout simplement meilleur que Jean, a analysé Ramsay. J’aurais beau essayer de me péter les bretelles autant que je veux, mais ça prend le cheval pour gagner la course. C’est beaucoup une question de timing. »
Alvarez a définitivement coupé court aux espoirs de Pascal pendant les rounds de championnat en l’asservissant pour gagner par décision majoritaire et rester aspirant obligatoire à Stevenson.
Alvarez et Stevenson devraient se retrouver à l’automne, à moins que le champion soit en mesure d’obtenir un combat d’unification, ce qui est fort peu probable aux yeux d’Yvon Michel.
Zewski ému à son retour
Absent de la compétition depuis un tout petit peu moins d’un an et demi, Mikaël Zewski s’est finalement retrouvé dans un combat beaucoup plus compliqué que prévu pour son retour.
Le Trifluvien a en effet dû trimer dur pour prendre la mesure du Mexicain Fernando Silva par décision unanime. Les trois juges ont remis des cartes identiques de 80-71 en faveur de Zewski (28-1), qui effectuait également une première sortie en sol québécois depuis janvier 2014.
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« D’être de retour après une aussi longue absence et de recevoir un tel accueil de la part des amateurs, j’ai été ému, a avoué Zewski à sa sortie du ring. Je suis vraiment très content. »
Zewski a clairement profité du premier round pour chasser sa nervosité pour ensuite contrôler le reste du duel, non sans recevoir sa part de coups. Silva (15-11-3) n’a pas du tout mal paru lors de la première moitié du combat, mais est devenu nettement moins compétitif à la suite d’une chute au plancher à la fin du cinquième round et d’une coupure à l’œil gauche au septième.
Maintenant joueur autonome en raison de la fin de son association avec le promoteur américain Top Rank, Zewski a déjà indiqué vouloir se joindre à Groupe Yvon Michel et souhaite disputer un duel significatif qui lui permettrait de réintégrer les classements mondiaux. Il était champion des mi-moyens de la NABF avant sa défaite devant la Russe Konstantin Ponomarev en mai 2015.
Dario Bredicean (14-0) a complètement dominé Manuel Garcia (15-14-2) avant de le battre par décision unanime, dans un combat extrêmement terne. Les trois juges ont remis des cartes identiques de 8-72 en faveur du Montréalais d’origine roumaine et protégé de l’ancien champion Lucian Bute, qui est ainsi demeuré invaincu en 14 duels depuis le début de sa carrière.
En ouverture, Christian M’Billi (4-0, 4 K.-O.) ne s’est pas éternisé dans le ring en liquidant Cesar Ugarte (4-2) par arrêt de l’arbitre, 47 secondes seulement après le commencement du 2e round. Le Français a envoyé le Mexicain 2 fois au plancher au 1er round, puis a terminé le travail grâce à une série de coups qui sont demeurés sans réplique. M’Billi ne chômera pas longtemps, étant donné qu’il sera de la carte de GYM qui sera tenue le 15 juin prochain au Casino de Montréal.
Description de chacun des rounds du combat Alvarez - Pascal :
1er round :
Alvarez a rapidement pris position du centre du ring forçant Pascal à se déplacer autour de lui. Il a tenté de tenir son rival à distance avec quelques directs au corps. Alors que les deux boxeurs semblaient davantage s'étudier, Pascal a lancé les hostilités avec une bonne réplique avec sa droite au visage d'Alvarez. Il a pris l'ascendant en fin d'engagement avec sa contre-attaque.
10-9 Pascal
2e round :
Pascal a encore une fois lancé son crochet du droit à la tête de son adversaire au début de l'assaut, mais Alvarez a répliqué avec une solide combinaison qui a ébranlé Pascal. Ce dernier a tenté de ralentir le rythme de l'assaut en accrochant l'aspirant à la ceinture, mais sans réel succès. Il a été en mesure de récupérer et de retrouver ses esprits. Dans les 20 dernières secondes de l'assaut, Alvarez s'est à nouveau lancé à l'attaque avec son crochet du droit qui a une fois de plus touché la cible.
19-19
3e round :
Alvarez veut poursuivre sur sa lancée au début du troisième round avec quelques directs au corps. Pascal repousse son opposant en se lançant vers l'avant sans atteindre sa cible. Comme au premier round, les deux pugilistes ont animé le spectacle dans les derniers instants de l'assaut. Pascal a lancé les hostilités avec plusieurs frappes qui n'ont pas toutes touché Alvarez. Celui-ci a répliqué coup sur coup à son rival tout en contrôlant le centre du ring.
29-28 Alvarez
4e round :
Pascal s'est retrouvé dans les cordes dès le départ, mais il s'est sorti de cette situation avec une combinaison. Alvarez s'est fait plus précis avec son direct du gauche. Les deux hommes se sont encore une fois lancés dans une mêlée et c'est Alvarez qui a semblé porter les coups les plus significatifs. Alors que l'officiel tentait de séparer les deux boxeurs, Pascal a donné quelques coups au corps de son rival qui n'a pas apprécié et lui a fait savoir en s'adressant à lui. L'officiel est allé discuter de la situation avec Pascal dans un coin du ring.
39-37 Alvarez
5e round :
Alvarez n'a véritablement pas apprécié les coups tardifs au corps de Pascal lors du dernier assaut. Il s'est rué sur son adversaire et a fait reculer Pascal dans les câbles. Ses directs ont continué d'ennuyer Pascal lors de la première minute du round. Alvarez a été précis en fin de round avec son direct du gauche et même si Pascal a essayé quelques répliques, ce n'est pas suffisant pour soutirer le round.
49-46 Alvarez
6e round :
À la mi-combat, les rôles demeurent les mêmes alors qu'Alvarez est l'agresseur et Pascal ne parvient pas à toucher la cible sur sa contre-attaque. On commence à entendre dans la foule des partisans scander "Pascal, Pascal" et ce dernier a répondu avec une courte réplique. Il a été un peu plus actif à la fin, sans toutefois ébranler de quelconque façon Alvarez.
59-55 Alvarez
7e round :
Alvarez a atteint avec son crochet du droit Pascal à la tête au début du 7e round. Alors que les deux hommes étaient demeurés inactifs une bonne partie de l'assaut, Pascal a lancé plusieurs combinaisons à la fin de l'assaut ce qui a fait plaisir à la foule.
68-65 Alvarez
8e round :
L'aspirant obligatoire tient encore une fois son opposant à distance à l'aide de son direct comme il l'a fait de manière efficace jusqu'ici dans le combat. Pascal se fait plus actif, mais il n'est pas en mesure de percer la défense de son adversaire. De son côté, Alvarez continue de toucher Pascal régulièrement à la tête.
78-74 Alvarez
9e round :
Alvarez coince Pascal dans un coin dès le début de l'assaut et l'atteint solidement avec un crochet du gauche. Alvarez place ensuite son adversaire en difficulté lorsqu'il le touche avec un bon "uppercut". Ce coup semble réveiller Pascal au lieu de l'avoir sonné, alors qu'il se lance à l'assaut de son rival. Les deux pugilistes échangent plusieurs coups avant la fin de l'assaut.
88-83 Alvarez
10e round :
Pascal lance une combinaison au corps lors de la première minute de l'assaut. Pascal atteint pour une première fois solidement Alvarez à la tête avec son crochet du gauche. Il poursuit sur sa lancée et laisse sa marque sur Alvarez à la toute fin avec une bonne combinaison à la tête.
97-93 Alvarez
11e round :
Le 11e round commence alors que Pascal est en mode attente le long des câbles. Il invite son adversaire à avancer vers lui. Alvarez continue de travailler avec son direct. Pascal se lance à nouveau à l'attaque en fin d'engagement, mais Alvarez réplique à chacune des attaques.
106-103 Alvarez
12e round :
Alvarez est celui qui porte les coups les plus significatifs lors de la première moitié de l'assaut final. Alvarez sautille encore sur ses jambes lors de la dernière minute. Les deux hommes se lancent dans un échange de forcené jusqu'au son de la cloche. Les deux hommes quittent vers leur coin le poing levé.
116-112 Alvarez