Après Adonis Stevenson, le Québec pourrait compter un autre champion du monde d’ici quelques semaines. Pas Jean Pascal ou Lucian Bute, mais un certain Dierry Jean.

Aspirant obligatoire au titre des poids super-légers de la IBF, le Montréalais d’origine haïtienne affrontera Lamont Peterson le 25 janvier prochain au DC Armory de Washington.

Jean (25-0, 17 K.-O.) a obtenu cette chance à la suite de son éclatante victoire aux dépens de Cleotis Pendarvis en mai dernier en Oklahoma. Les blessures étant définitivement chose du passé, il est maintenant prêt à mettre la fameuse ceinture rouge autour de sa taille.

« Ce sera le duel le plus difficile depuis le début de ma carrière, mais je n’ai jamais été autant en forme », a déclaré Jean en conférence téléphonique. « Je suis en mission. Je veux gagner. »

« J’ai commencé la boxe à 18 ans et j’en ai maintenant 31. J’ai travaillé tellement fort pendant toutes ces années pour en arriver là. C’est une occasion exceptionnelle dont je veux profiter. »

Jean a pu profiter d’une préparation sans anicroche en vue de ce combat qui sera présenté sur les ondes du réseau américain Showtime. Il a mis les gants avec ses coéquipiers de chez Eye of The Tiger Management Antonin Décarie et Ghislain Maduma ainsi qu’avec Mikaël Zewski.

Il ne pourra cependant pas profiter de l’appui inconditionnel des partisans québécois pour ce combat. Le droitier devra détrôner Peterson (31-2-1, 16 K.-O.) en ses terres, là où il avait surpris le monde de la boxe en défaisant le champion unifié des super-légers Amir Khan en décembre 2011.

« Ça ne me dérange pas du tout de me battre à l’étranger », a avoué Jean. « Je suis le genre de gars qui gère très bien la pression. De toute façon, je suis un meilleur boxeur, je suis plus virulent et je frappe plus fort. Et je sais que Peterson n’est pas du tout à 100 pour cent. »

L’Américain revient en effet d’une percutante défaite par arrêt de l’arbitre au troisième round subie devant Lucas Martin Matthysse en mai 2013. Peterson a pu conserver son titre, puisque le duel avait été présenté à 141 livres, une de plus que la limite permise chez les super-légers.

« Les défaites par knock-out font partie de la boxe et il ne faut pas s’y attarder », a répondu Peterson. « Je suis un combattant et je me concentre sur mon combat du 25 janvier. La ceinture ne veut absolument rien dire pour moi. Pas plus que les classements mondiaux d’ailleurs. »

Reste que ce genre de revers laisse indéniablement des traces. Chad Dawson avait justement été malmené par Andre Ward avant de se mesurer à Stevenson. Tout le monde connaît la suite.