Jake Paul : de mauvais garçon à habile homme d'affaires
LOS ANGELES – Jake Paul, influenceur controversé vainqueur vendredi d'un combat de boxe face à la légende Mike Tyson, a connu la célébrité grâce à des vidéos sur les réseaux sociaux avant de devenir un habile homme d'affaire.
Vidéos potaches
Jake Paul, né en 1997 dans l'Ohio, débute son aventure d'influenceur à l'adolescence en postant des vidéos potaches sur les réseaux Vine et YouTube à partir de 2013 avec son frère Logan. Son audience grandissant, il est recruté par Disney Channel pour la série Bizaardvark où il joue un personnage taillé sur mesure, avant d'être rapidement renvoyé.
Désormais jeune adulte installé à Los Angeles, il laisse libre court à son imagination foutraque en continuant de tourner des vidéos avec ses amis (beaucoup d'objets brûlés, de sauts dans une piscine, de prouesses à deux roues), et entretient une fête quasi permanente qui rend dingue les habitants de son quartier. Une période durant laquelle il explique avoir largement abusé de substances illicites.
La boxe comme lubie
Le grand blond aux multiples tatouages débute la boxe en 2018, organisant deux combats pour lui et son frère contre deux YouTubeurs britanniques rivaux.
Paul tente ensuite de dépoussiérer le noble art, met K.-O. en 2020 l'ancien joueur NBA Nate Robinson, puis d'anciens spécialistes d'arts martiaux mixtes, mais s'incline aux points en 2023 face à Tommy Fury, star de télé-réalité et demi-frère du champion poids lourds Tyson Fury.
En 2021, il lance une bagarre qui sent la mise en scène avec Floyd Mayweather fils, avant le combat exhibition de ce dernier contre son frère Logan.
Jake Paul, dont le style en progrès ne convainc pas les puristes, réussit un grand coup en organisant un combat avec Mike Tyson.
« Quand je battrai Mike Tyson, ça ne changera rien, les gens ne me donneront jamais du crédit », explique-t-il dans un documentaire.
Sifflé lors de son succès, il joue depuis le début de sa carrière de son image de « bad boy , qui cartonne sur les réseaux sociaux.
« J'aime les critiques, elles sont nécessaires, je m'en nourris, dit-il. Mais c'est bizarre parce que de plus en plus de gens m'apprécient, c'est déroutant. C'est bien, parce que je suis persuadé d'être une bonne personne. »
Multiples controverses
En 2020, Jake Paul suscite la polémique pour avoir organisé une énorme fête dans sa villa de Calabasas en pleine pandémie de coronavirus.
Cette même villa est perquisitionnée quelques mois plus tard par le FBI, qui saisit des armes à feu, après que le YouTubeur est apparu sur une vidéo dans un centre commercial vandalisé en Arizona pendant des manifestations antiracistes.
Paul, accusé d'intrusion illégale et de rassemblement interdit, s'excuse mais nie avoir commis des actes répréhensibles.
En 2023, il est poursuivi ainsi que d'autres influenceurs par le gendarme des marchés américains pour avoir fait de la publicité de cryptomonnaies sans avoir dévoilé qu'ils étaient payés pour le faire.
Paul accepte de verser 101 887 dollars de remboursement et d'amende, sans admettre ou nier sa culpabilité.
Habile homme d'affaires
Après s'être essayé à la chanson, parvenant à organiser des collaborations de prestige comme avec le rappeur Gucci Mane, Paul se lance dans les affaires avec Nakisa Bidarian, avec lequel il crée une société de promotion de combats (« MVP »), qui compte notamment dans ses rangs la Portoricaine Amanda Serrano, l'une des meilleures boxeuses du monde.
Paul se lance également dans le capital risque (investissement et prises de participation dans de jeunes entreprises), crée un site de paris sportifs, et vient de lancer une marque de produits de soin du corps, le tout en surfant sur ses plus de 20 millions d'abonnés YouTube et 27 millions de suiveurs sur Instagram.
En couple avec la patineuse de vitesse néerlandaise Jutta Leerdam, multiple championne du monde et vice-championne olympique en 2022, Paul est installé à Porto Rico dans une villa entre ses bolides de luxe et ses carpes koï.
Avant l'élection présidentielle, il appelle dans une vidéo à voter Donald Trump pour « littéralement sauver l'Amérique ».