Kim Clavel affrontera une ancienne championne du monde
Si Kim Clavel affiche autant de ferveur dans le ring, le 27 février prochain, qu'elle en a démontré en conférence de presse mardi, la Mexicaine Anabel Ortiz pourrait en avoir plein les bras contre la pugiliste de Joliette. Même si celle-ci s'aventurera, reconnaît-elle, dans un territoire qui lui est étranger.
Lorsque l'on fait référence à un « territoire étranger », on ne parle pas du lieu de l'affrontement contre Ortiz, puisqu'il sera disputé au cabaret du Casino de Montréal, un endroit qui a été bon pour Clavel dernièrement.
C'est qu'au lieu d'évoluer chez les 108 livres comme elle l'a toujours fait chez les professionnelles, la Québécoise de 34 ans se battra chez les poids pailles, à 105 livres, la catégorie habituelle de la Mexicaine.
« Sa catégorie, c'est vraiment les 105 livres, où elle a le plus performé. Elle a défendu ses titres (WBA) neuf fois avec brio », a noté Clavel lors d'une mêlée de presse qui a suivi la conférence de presse, tenue au Casino.
« Ça fait en sorte que je m'en vais dans sa zone de confort au niveau du poids, mais je ne suis pas inquiète que je vais être capable de bien faire le poids », a ajouté Clavel lorsqu'elle s'est fait demander à quel point le défi devant elle allait être plus grand.
Lors de la mêlée de presse, Clavel a expliqué que ça fait sept ou huit ans qu'elle n'a pas touché à la barre des 105 livres. Aussi, chez les amateures, elle a boxé toute sa carrière à 106 livres, a-t-elle fait remarquer.
Pour se pointer à la pesée et respecter la limite de 105 livres, Clavel avoue qu'il lui faudra faire preuve de rigueur « non seulement dans le 'gym', mais aussi dans la cuisine ».
« Ça fait sept ans que je boxe à 108 livres chez les professionnelles. De retourner dans les 105 livres, c'est trois livres de moins. C'est rien pour quelqu'un qui pèse 180 (livres), mais quand tu en pèses 110, 112, c'est un gros pourcentage. Ça fait en sorte que tu as besoin vraiment de rigueur. »
Le choc du 27 février entre Clavel (20-2, 3 K.O.) et Ortiz (34-7, 4 K.O.), prévu pour 10 rounds, sera l'affrontement principal d'un gala intitulé « Unstoppable », et dont tous les autres combats devraient être dévoilés après l'événement des « Gladiateurs du Ring » qui doit avoir lieu le 30 janvier.
Clavel et Ortiz livreront bataille pour deux titres vacants, ceux du WBC International et de l'IBF Intercontinental. Mais plus important encore, l'affrontement ouvrira les portes à un combat de championnat du monde pour la gagnante, dès sa sortie suivante sur le ring, a fait remarquer Yvon Michel, promoteur et président du Groupe Yvon Michel.
« Le 27 février prochain, (Clavel) s'engage dans un événement qui va avoir des répercussions extrêmement importantes sur toute sa carrière », a affirmé le promoteur.
Si Clavel parvient à vaincre Ortiz, le souhait de Michel est qu'un combat de championnat du monde soit présenté à la fin du mois de mai ou au début du mois de juin à la Place Bell, à Laval.
Un retour en force
Le combat mettra en présence deux jeunes femmes qui ont déjà été détentrices de titres mondiaux. Ortiz a d'abord été championne du monde WBC des poids paille de 2009 à 2011, puis championne du monde WBA dans la même catégorie, de 2013 à 2021. Au fil de sa carrière, elle a livré 19 combats de championnats du monde et en a gagné 13.
En décembre dernier, Ortiz s'est battue contre la Torontoise Sara Bailey pour le titre mondial WBA des mi-mouches (108 livres) et perdu une décision extrêmement serrée, a mentionné Michel.
« Donc, elle s'en vient ici avec beaucoup de confiance, beaucoup d'expérience », a ajouté Michel, qui prévoit un combat difficile pour Clavel.
Danielle Bouchard, l'entraîneuse de Clavel, a dit d'Ortiz qu'elle était une boxeuse rusée, habile, agile, avec de l'expérience dans un ring.
De son côté, Clavel a remporté le championnat du monde WBC des mi-mouches en juillet 2022 quand elle avait détrôné la Mexicaine Yesenia Gomez, au Casino de Montréal.
Deux revers à ses trois combats suivants, dont le dernier que Michel qualifie de crève-coeur, en octobre 2023, ont mené Clavel à mettre sa carrière en pause.
« Même chose pour nous », a reconnu Michel.
« On a réévalué ce qu'on avait fait, le cheminement de Kim. On a attendu de voir, après son introspection, comment elle serait et dans quelle direction on irait. On s'est rencontrés, ç'a pris quelques mois. Elle est revenue nous voir avec ses entraîneurs pour nous dire qu'elle voulait rembarquer, repartir la machine pour tenter d'aller chercher un deuxième titre mondial, préférablement dans la division des 105. Mais si une opportunité se présentait à 108, on y allait quand même », a expliqué Michel.
Depuis, Clavel a livré trois combats au Casino de Montréal, entre avril et novembre 2024, qu'elle a tous gagnés.
« À sa dernière performance, a mentionné Michel, on a réalisé qu'elle était prête techniquement, stratégiquement, physiquement et mentalement pour qu'on puisse la relancer en championnat du monde. On est convaincu que Kim va être implacable jusqu'au bout. »
S'il fallait que Clavel remporte un deuxième titre mondial, elle deviendra la quatrième athlète dans l'histoire de la boxe québécoise à réaliser pareil exploit, après Arturo Gatti, Marie-Ève Dicaire et Jean Pascal.
Du groupe, Gatti est le seul à l'avoir fait dans deux catégories de poids différentes.
« Égaler Gatti, ce serait tout un honneur, je peux vous dire! », a lancé Clavel.