Bucarest- La Roumanie connaît de graves problèmes économiques, mais l'industrie de la presse de porte plutôt bien. Les Roumains aiment les journaux, les Roumains lisent les journaux. Une dizaine d'entre eux sont situés dans l'édifice de la Presse Libre, un bâtiment pharaonique datant de 1953, réplique de l'université de Moscou, un autre héritage du régime communiste.

Le quotidien de sports Gazeta Sporturilor, un des journaux de Journalul, y a ses bureaux. Journalul c'est aussi une station de télévision et une station de radio. Deux petites salles de rédactions vétustes, une réservée exclusivement au football, la première passion des roumains et une deuxième aux autres sports dont la boxe, la seconde passion des roumains. Si les locaux sont vieux, le personnel est jeune. Le rédacteur en chef a 27 ans et la plupart des journalistes sont dans la jeune trentaine ou la fin de la vingtaine.

Viorel Sima a 27 ans. Il est costaud, plutôt trapu je dirais. Il a certainement changé physiquement depuis qu'il était le gardien de but de l'équipe de football junior du prestigieux Dinamo de Bucarest. Depuis un ans, il est éditeur adjoint de Gazeta Sporturilor. Le journal a un tirage quotidien qui varie de 50,000 a 100,000 copies. Le plus gros tirage a été lors de la conquête du titre de Leonard Dorin le 5 janvier. On a dépassé les 100,000 copies. A Ploesti seulement, la ville natale du champion, c'est 30,000 journaux qui ont été vendus. Viorel a trois passions dans la vie, son travail de journaliste, la boxe et sa belle Diana. Bien malin qui pourrait dire dans quel ordre il faudrait les classer.

Il a été mon guide dans Bucarest, j'ai eu envie de vous le présenter.

Viorel, comment es-tu devenu journaliste de sports ?

Quand j'avais 7 ans mon père me faisait lire tous les journaux de sports, c'est rapidement devenu une drogue. J'attendais avec impatience que mon père me refile ses journaux. J'ai fait beaucoup de sports. En 1994 j'ai vu une annonce dans un journal de sports. On avait besoin de collaborateurs. Je faisais un peu de tout. Les journalistes à l'étranger me dictaient leur texte au téléphone. Comme j'ai une bonne mémoire, on m'a proposé un poste de reporter sur les autres sports que le football. Après avoir travaillé à l'autre quotidien de sport de Bucarest, je me suis retrouvé à la Gazetta il y a un ans.

Comment t'es venu ta passion pour la boxe?

En 1989, j'avais 15 ans et j'ai vu à la télévision le grand Feri Vastac remporter le championnat du monde amateur. J'ai pleuré comme si c'était moi qui était devenu champion. J'ai immédiatement été pris par la boxe. Je me suis initié à la boxe professionnelle en regardant de vieux combats de Joe Louis, Ali, Tyson etc. En 1996, Internet est devenue pour moi une mine d'information sur la boxe. Pour moi la boxe professionnelle, c'est la vrai boxe. Ce n'est pas comme en boxe amateur. Les deux hommes ont du temps pour faire un homme. C'est un sport qui est fait pour les vrais hommes.

Les Roumains vont-ils adopter la boxe professionnelle, c'est un peuple féru de boxe amateur ?

J'en suis convaincu. Dorin a marqué l'histoire, les jeunes roumains de l'équipe nationale rêvent maintenant de faire carrière, de suivre les traces de Leonard. Titi Tudor dans son gym à Ploesti manque d'espace. Avant le 5 janvier il y avait une quinzaine de garçons qui s'entraînaient, maintenant il a plus de 500 inscriptions. Leonard a donné l'exemple. Avant le régime communiste, avant 1955, il y a eu quelques bons boxeurs professionnels roumains, on en verra maintenant de plus en plus.

Quel est ta prédiction pour le combat Dorin-Balbi ?

Dorin par KO au 11e rond.

Multo Merci Viorel, la revedere