Le même Lucian Bute d'il y a trois ans?
Boxe mardi, 21 févr. 2017. 10:58 mercredi, 11 déc. 2024. 23:58
QUÉBEC - Pour la deuxième fois en l’espace de trois ans, Marc Ramsay se retrouve dans le coin d’un boxeur - Eleider Alvarez - qui s’apprête à croiser le fer avec Lucian Bute.
Même si énormément d’eau a coulé sous les ponts depuis que Jean Pascal a sèchement battu l’ancien champion des poids super-moyens de l’IBF en janvier 2014, l’entraîneur d’expérience ne pense pas que les frères Howard et Otis Grant sont parvenus à le métamorphoser à ce point.
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« Je ne crois pas aux miracles, a expliqué Ramsay en marge de la dernière conférence de presse faisant la promotion du combat qui sera présenté vendredi soir au Centre Vidéotron de Québec. Un entraîneur peut reprogrammer un boxeur, mais c’est un travail de très, très longue haleine.
« Il est effectivement possible de changer de petites choses dans la technique, peut-être deux ou trois par année, sauf que c’est très difficile. Et lorsqu’il est question de confiance, c’est encore plus complexe à gérer. Alors non, je le répète, je ne crois pas du tout aux miracles. »
Ce n’est donc pas véritablement une surprise si Ramsay s’est permis de lancer quelques pointes en direction du clan Bute en conférence de presse mardi comme il l’avait fait trois ans plus tôt.
Après avoir suggéré que la décision de défier Alvarez avait été prise à la suite d’observations faites pendant des séances de sparring, Ramsay a prévenu Bute qu’il subirait le même sort que Nicholson Poulard et Andrew Gardiner, deux anciens partenaires d’entraînement du Colombien.
« Vous nous avez demandé Eleider Alvarez, on vous le livre aujourd’hui, et je peux vous garantir que le résultat sera le même », a lancé Ramsay dans une formule visiblement préparée.
« C’est bien moins virulent que ce ne l’était avec Jean, s’est ensuite défendu l’entraîneur. Premièrement, Jean est un autre genre de client. Oui, il y a bien quelques flèches qui ont été lancées, mais Lucian est rendu ailleurs dans sa carrière, ce n’est pas le même individu. »
« Jean parlait beaucoup... Alvarez aussi, mais ce n’est pas dans ses habitudes. Il ne parle pas en mal de ses adversaires, a répliqué avec désintérêt Bute. Je reste dans ma bulle et ce qu’[Alvarez et Ramsay] disent, ça ne m’intéresse pas vraiment. Je sais pertinemment comment je travaille. »
Reste que les attaques répétées de Pascal et Ramsay avaient porté ses fruits à l’époque. Bute avait même tenté de faire jeu égal en lançant son célèbre « destruction » en désespoir de cause à la pesée, mais le mal était déjà fait. La victoire sans équivoque de Pascal l’avait ensuite prouvé.
« Je ne cherche pas d’excuses, mais je n’étais pas du tout dans la meilleure des formes [à ce moment-là], a rappelé Bute. J’ai ensuite prouvé que j’étais capable d’affronter des gars solides - James DeGale et Badou Jack - et que j’étais surtout très bien capable de rivaliser avec eux. »
Étant donné qu’Alvarez n’a pas la même feuille de route que plusieurs des boxeurs qui se sont mesurés à l’ex-champion au fil des années, cela l’amène à penser que sa plus grande expérience lui permettra de l’emporter, tout en reconnaissant que la tâche s’annonce évidemment difficile.
« Mes 13 combats de championnat du monde vont être un grand plus pour moi, a précisé Bute. Ma vitesse d’exécution également. Je l’ai gardée même si j’ai monté de catégorie de poids.
« Mais ce sera toute une bataille. Il y a plusieurs choses qu’il fait bien. Son jab, sa main droite... Sauf que ce n’est pas quelqu’un qui lance beaucoup de coups. Je vais profiter de cet aspect-là. »
À bientôt 37 ans et alors qu’il se retrouve au crépuscule de sa carrière, Bute sent qu’il n’a plus rien à prouver à personne, si ce n’est qu’à lui-même. « C’est un défi et j’aime les défis, conclut-il.