De la congestion à prévoir à 168 livres chez Eye of the Tiger
Avec trois boxeurs classés chez les poids super-moyens, Eye of the Tiger estime avoir une place extrêmement enviable sur l'échiquier mondial. Et il n'est pas du tout impossible – c'est le souhait – que deux autres noms s'ajoutent à ce total au cours des prochains mois.
Après Erik Bazinyan, Osleys Iglesias et Christian Mbilli, et Wilkens Mathieu et Steven Butler pourraient les rejoindre dans la catégorie popularisée par Éric Lucas et Lucian Bute au Québec.
Si Mathieu a clairement exprimé son désir d'évoluer sur une base permanente à 168 livres à compter de l'année prochaine, Butler est demeuré plutôt vague à ce sujet, lui qui a affronté Fernando Ezequiel Farias à une limite négociée de 166 livres jeudi soir au Cabaret Casino de Montréal.
Âgé de 29 ans, Butler évolue chez les poids moyens depuis 2018, après avoir commencé sa carrière chez les super-mi-moyens. À 160 livres, il a disputé deux combats de championnat du monde – contre Ryota Murata et Zhanibek Alimkhanuly –, mais à 5 pieds 11 pouces, il ne serait pas le plus grand des super-moyens. Il ne serait cependant pas le plus petit non plus.
« Je n'envisage encore rien [sur la suite de ma carrière], a lâché Butler après sa victoire jeudi soir. Je laisse Camille [Estephan], Marc [Ramsay] et Antonin [Décarie] gérer tout ça. Ça fait 11 ans que je suis avec eux et j'ai toujours été super bien encadré. C'est entre leurs mains. »
« [Contre Farias] sa puissance était là. Peut-être que le poids lui irait mieux à 168 livres. Il se sentait très bien », a précisé Estephan. C'est certain qu'il y aura des questions à se poser. »
Nonobstant les chances de succès de Butler chez les super-moyens, c'est peut-être dans cette division que les occasions les plus intéressantes se présenteront à lui. Il est toutefois très difficile d'imaginer qu'il pourrait obtenir un combat local contre un pugiliste dirigé par Ramsay – Bazinyan ou Mbilli –, car son entraîneur John Scully fait partie de son entourage.
Cela dit, le problème ne risque pas de se poser à court terme, puisque l'étoile de Butler a inévitablement pâli à la suite de sa défaite contre Patrice Volny en juin dernier. Il n'a peut-être mis que 2 minutes 36 secondes pour se débarrasser de Farias, mais ce dernier n'avait jamais bien paru face à un athlète moindrement sérieux. L'Argentin avait notamment dû se contenter d'un verdict nul contre un boxeur qui présentait un dossier de 3-30-5 l'an dernier.
« Nous voulons le garder actif et le mettre dans des combats significatifs, mais il faut être réaliste. Il ne combattra pas en championnat du monde bientôt, a reconnu Estephan. Nous croyons en lui, mais il devra absolument apprendre à mieux gérer ses émotions à l'avenir. »
« Je suis émotif et j'aime me bagarrer, a rappelé Butler. Mais je suis un boxeur et non pas un batailleur de rue. C'est pour cela que je dois mettre l'accent sur la technique, les steps back et le jab. [Jeudi] j'ai montré à mon équipe que nous ne travaillons pas pour rien au gymnase. »
Aucun doute pour Mathieu
À l'opposé de Butler, Mathieu ne laisse pas son sort entre les mains de son promoteur et il l'a fait savoir à un peu tout le monde après sa belle victoire face à Marcos Nicolas Karalitzky.
S'il ne semblait pas y avoir de consensus sur la catégorie dans laquelle il évoluera, car il n'a pas encore atteint sa maturité physique, il semble que le temps des tergiversations est fini.
« Ça suffit les catchweights. Je vais descendre à 168 livres », a dit Mathieu, qui s'est surtout battu chez les mi-lourds cette saison. Le prochain combat sera à 170 livres et ensuite ça sera à 168 dans la cadre d'une demi-finale ou bien d'une finale pour une ceinture mineure. »
Après avoir disputé sept combats cette année et porté son total à douze en carrière, Mathieu s'estime plus que prêt à franchir une nouvelle étape dans son développement et convaincre tous les observateurs qu'il est un véritable espoir et pas uniquement un projet. »
« Il me manque juste une opportunité, a-t-il déclaré. Je ne veux pas sauter trop d'étapes, je vais en parler à Camille. Je suis certain qu'il sera d'accord avec moi. Un combat pour un titre mineur ou encore un duel à saveur locale contre quelqu'un que les gens connaissent. »
Le jeune homme âgé de 19 ans espère que ce combat significatif sera disputé à Québec – où il a grandi – ou bien à Shawinigan qu'il qualifie avec affection de sa « deuxième maison ».
À noter qu'Eye of the Tiger présentera son prochain gala le 6 février au Casino de Montréal.