MONTRÉAL - La saga David Lemieux a pris une tournure inattendue, moins de 24 heures après que son combat eut été sacrifié pour satisfaire aux exigences du réseau américain HBO.

Lemieux affrontera ainsi comme prévu le Polonais Robert Swierzbinski, samedi soir au Centre Bell, en sous-carte du combat de championnat du monde des poids mi-lourds du WBC qui opposera Adonis Stevenson à Chad Dawson.

L’ajout d’un combat entre Jose Pedraza et Sergio Villanueva à la diffusion en espagnol de HBO a obligé le promoteur Yvon Michel à annuler un combat de 10 rounds. Après avoir initialement choisi celui de Lemieux, il s’est finalement résigné à larguer celui entre Eleider Alvarez et Allan Green.

« J’ai rencontré lundi soir les gérant de David et Eleider et nous avons pris la décision de réintégrer David et de retirer Eleider de l’événement », a expliqué Michel, après un entraînement public tenu mardi après-midi dans un hôtel du centre-ville de Montréal.

« Eleider a déjà boxé cette année et il est classé mondialement. C’était un combat important que nous pouvions cependant déplacer plus facilement. David n’a boxé que deux fois l’an dernier et a été blessé. Il avait absolument besoin de ce combat-là. »

Il semble que le gérant de Lemieux, Camille Estephan, a usé de toute son influence pour amener Michel à changer d’idée. Avec Bermane Stiverne et Dierry Jean, Estephan a amplement les moyens de présenter des galas de calibre international sans l’aide d’un promoteur. Estephan est également le gérant de plusieurs boxeurs québécois qui œuvrent parfois sur les cartes de Michel.

Chose certaine, ce n’est pas le première fois qu’Alvarez se retrouve le bec à l’eau pour des raisons totalement hors de son contrôle. En février 2012, il avait vu son combat prévu face à Otis Griffin être annulé à la dernière minute parce que Michel n’avait pas voulu donner suite aux nouvelles exigences salariales du vétéran boxeur américain.

Des avantages, mais aussi des inconvénients

Michel a tenu à prendre l’entière responsabilité de la situation, mais n’a pas pu s’empêcher de dire qu’il n’avait toutefois pas le contrôle total du déroulement de son événement.

« C’est un gros avantage que notre gala soit présenté sur HBO, mais ça vient aussi avec de gros inconvénients », a précisé le promoteur. « HBO peut couper des rounds et même arrêter des combats. »

« Le combat de Pedraza était censé être à 21 h, ce qui nous aurait donner amplement le temps de présenter tous nos combats dans les délais. Mais HBO a déplacé le combat à 20 h, et nous ne pouvons plus que présenter un 10 rounds entre ce combat et la demi-finale. »

Michel aurait évidemment pu tenir le duel Alvarez-Green après la finale ou encore en tout début de soirée, mais cela aurait engendré des frais supplémentaires de plusieurs dizaines de milliers de dollars.

Perez retenu à la frontière

Dans une autre scène digne du Théâtre des Variétés, le Colombien Darley Perez n’a toujours pas réussi à franchir la frontière canadienne, puisqu’il n’avait pas son visa pour entrer au pays en mains au moment d’écrire ces lignes.

Perez doit affronter le Cubain Yuriorkis Gamboa dans un combat de championnat intérimaire des légers de la WBA en demi-finale. Encore là, Michel ne semblait pas trop s’en faire avec la situation.

« Ce n’est pas la première fois que ça nous arrive », a avoué Michel. « Nous avons déjà effectué des représentations en évoquant le caractère exceptionnel du combat et de l’événement pour qu’on lui accorde un visa. »

« Si jamais ça ne fonctionnait pas, nous prendrons une décision à ce moment-là. »