Golovkin est loin d’en avoir fini
Boxe mercredi, 3 juil. 2013. 10:29 samedi, 16 nov. 2024. 03:36Gennady Golovkin a lancé un message clair à la division des poids moyens : venez m’affronter… si vous osez.
Matthew Macklin, un pugiliste expérimenté et haut aspirant qui en était à son troisième combat de championnat du monde, s’est fait malmener et envoyer au plancher avec un solide crochet de la gauche au corps au troisième round, samedi, devant 2211 spectateurs présents au MGM Grand Theater du Foxwoods Resort Casino.
Golovkin aurait difficilement pu demander mieux alors que plusieurs s’attendaient à ce qu’il dispute son combat le plus difficile jusqu’à maintenant. Ce fut finalement l’une de ses plus faciles.
« Je me sentais très bien. Ç’a été un combat facile pour moi, a déclaré Golovkin après avoir complété la huitième défense de son titre. Tout ce que j’avais planifié, j’ai réussi à le faire dans le ring. Il ne m’a jamais fait mal. Je veux reprendre l’action le plus tôt possible. »
« Je m’attendais à un combat plus ardu. J’avais travaillé sur mon crochet de la gauche dans le gymnase. Quand j’ai vu l’ouverture, je l’ai bombardé et je savais qu’il n’allait pas se relever. Je l’ai testé un peu au début, mais je savais que ça allait être facile. »
Ce n’est pas une exagération. Golovkin a commencé en force et n’a pas ralenti le rythme jusqu’à ce que Macklin soit étendu sur le tapis, en douleur, en raison du coup brutal qui a mis fin au combat.
Golovkin a d’abord fait mal à Macklin grâce à une main droite qui l’a fait reculer dans les câbles tard au premier round. Les cordages ont quelque peu empêché la chute de ce dernier, mais l’arbitre Eddie Cotton n’a pas comptabilisé de knockdown même s’il aurait pu.
Ça avait toutefois peu d’importance puisque Golovkin a continué à attaquer Macklin lors du 2e round, touchant la cible à maintes reprises avec sa droite et le coupant même au-dessus de l’œil gauche. Golovkin avait l’air tellement plus imposant et puissant que ça ne semblait qu’une question de temps avant qu’il n’ajoute un autre K.-O. à sa fiche.
Celui-ci est finalement survenu au 3e engagement, lorsque Golovkin a balancé un uppercut, suivi d’un crochet de la gauche au foie qui a résonné à travers l’amphithéâtre. Macklin (29-5, 20 K.-O.), 31 ans, est tombé au sol, agonisant, et la dernière cloche s’est fait entendre à 1 minute 22 du round.
« J’ai entendu le coup retentir, a déclaré Lou DiBella, le promoteur de Macklin. C’était comme si quelque chose avait craqué. C’est possiblement le coup le plus violent que j’ai jamais vu. »
Macklin est demeuré au plancher pendant plusieurs minutes. Golovkin (27-0, 24 K.-O.), né au Kazakhstan, mais qui demeure en Allemagne et s’entraîne aux États-Unis, a amélioré son pourcentage d’efficacité à 88,9 % en terme de K.-O., le meilleur résultat parmi tous les champions actifs.
« C’est le meilleur boxeur que j’ai jamais affronté, a admis Macklin (photo à droite), qui a aussi déjà été stoppé au 11e round par Sergio Martinez dans un combat de championnat en 2012 après avoir perdu par décision partagée en Allemagne face à Felix Sturm en 2011. Il ne m’a pas laissé placer un mot. C’était une excellente frappe de sa part. Le crochet de la gauche au corps est personnellement un de mes favoris. Je lui lève mon chapeau. Il est un grand champion. »
DiBella a comparé ce K.-O. à celui de Roy Jones face à Virgil Hill alors que ce dernier s’en était sorti avec une côte cassée.
« C’est l’un des coups le plus brutal que j’ai vu depuis ce duel. Golovkin est une bête, c’est un animal. Ce jeune va continuer à démolir ses adversaires encore longtemps. En termes d’habiletés, c’est un vrai animal. Matt était prêt et a essayé de rivaliser, mais Golovkin est vraiment fort. C’est un excellent boxeur. Je le félicite. C’est l’un des plus beaux coups au corps dont j’ai été témoin et je suis dans le milieu depuis 25 ans. »
Avec Macklin maintenant hors de l’équation, la question est de savoir qui affrontera maintenant Golovkin.
Martinez est à l’écart de la compétition jusqu’au printemps, au minimum, en raison de blessures, alors on peut l’oublier. Mais même si son homme était en santé, DiBella, qui est aussi le promoteur de Martinez, n’est pas intéressé par cette option.
« Ça n’a aucun sens, avance DiBella, qui est conscient que Martinez est vieillissant et que Golovkin, qui vient d’encaisser 350 000 $, est à son meilleur.
Le plan de Golovkin était de se battre cinq fois cette année dans l’espoir de rafler les honneurs de boxeur de l’année. Il a un dossier de trois victoires – toutes par K.-O. - et aucune défaite pour le moment.
La façon dont Golovkin l’a emporté était cependant une surprise, particulièrement aux yeux de son propre promoteur, Tom Loeffler, de K2 Promotions.
« J’ai été très impressionné. J’anticipais que Gennady allait gagner par K.-O., mais je pensais que Macklin allait tenir plus longtemps. Il a du cœur et est en excellente forme, mais de voir comment Gennady a su le mettre hors de combat m’a vraiment subjugué. Cette performance prouve qu’il est le meilleur poids moyen du monde, sans rien enlever à Sergio. »
Loeffler a ajouté que Golovkin devrait selon toute vraisemblance se battre deux autres fois cette saison, et peut-être même aussi tôt qu’au mois d’août.
« Je crois que l’adversaire idéal serait Julio Cesar Chavez fils », sachant qu’il n’y a aucune chance que ça arrive. C’est lui que nous voulons, mais ce pourrait être n’importe quel champion ou autre gros nom. Cependant, sa prestation risque peut-être de décourager certaines personnes. »
Le champion super-moyen Andre Ward, qui était aux abords du ring pour analyser le combat sur HBO, voit en Golovkin un potentiel adversaire et dit qu’il serait prêt à l’affronter éventuellement.
« Sans hésitation, je n’ai pas peur d’affronter qui que ce soit. Regardez mon parcours. Mais si vous posez la question au clan de Golovkin, il répondra qu’il vaut mieux attendre un ou deux ans. Je suis habitué de me battre contre le boogieman. Ça ne me dérange pas. »
Golovkin donne l’impression d’être prêt à tout, de pouvoir retourner dans le ring dès demain, que ce soit contre Ward ou un autre.
« Amenez n’importe qui », lance-t-il avec conviction. N’importe quand, n’importe où, je suis là »
Il est bien là, et il ne semble pas près d’en avoir fini.