George Foreman a marqué l'histoire de la boxe de bien des façons. Il y a eu ce célèbre combat au Zaïre en 1974 perdu aux mains de Muhammad Ali, bien sûr, mais il a aussi eu cette victoire obtenue aux dépens de Michael Moorer en 1994, triomphe qui lui a permis de devenir à 45 ans le plus vieux pugiliste à posséder une ceinture.

Le 21 mai prochain au Centre Bell, Foreman pourrait voir son record être battu par Bernard Hopkins lors du combat de championnat du monde WBC des mi-lourds qu'il livrera à Jean Pascal.

Maintenant âgé de 62 ans, Foreman craint-il que sa marque vieille de 17 ans soit effacée du livre des records? Bien au contraire. Foreman prédit même une victoire par K.-O. de Hopkins, un triomphe dit-il, qui redonnerait au monde de la boxe ses lettres de noblesse.

«Bernard Hopkins aura la chance le 21 mai de rétablir la boxe. S'il veut gagner, Bernard doit réaliser, comme je l'ai fait contre Michael Moorer en 1994, qu'il doit passer le K-.O à Pascal. Mon record ne sera pas battu par une décision unanime. Pascal est mieux équipé pour gagner le match aux points. Lors du premier combat, qui à mon avis s'est terminé par une décision qui n'était pas de qualité, Bernard aurait dû y aller pour le K.-O dès que Pascal a commencé à être moins agressif. Je crois que lors de leur deuxième combat Bernard sera en mesure de passer le K.-O. », a laissé savoir Foreman en lors d'une conférence téléphonique, mardi après-midi.

Et qu'en est-il du principal intéressé? Hopkins a-t-il l'intention de prendre au pied de la lettre le conseil de l'une des dernières légendes de la boxe en passant le K-.O. à Pascal, dénouement qui mettrait ainsi fin à une disette de plus près de sept ans sans K.-O.?

« J'aimerais lui passer le K.-O., c'est certain. La dernière fois que j'ai mis fin à un combat de cette façon, c'était en 2004 contre Oscar De La Hoya. Mais je ne veux pas me mettre de pression additionnelle sur les épaules en y allant à tout prix pour le K.-O. Je lui infligerais volontiers une bonne correction de 12 rounds. À vrai dire, ce serait probablement mieux pour Pascal si je lui passe le K.-O., car la plupart des boxeurs qui ont été dans le ring avec moi pendant plus de 10 rounds n'ont plus jamais été les mêmes après», a laissé entendre le pugiliste de Philadelphie au cours de ce même appel conférence.

«Ton héritage sera entre bonne main, George»

S'il entend faire honneur à l'histoire de la boxe le 21 prochain - «ton héritage sera entre bonne main George», a lancé Hopkins à Foreman à l'autre bout du fil - Hopkins assure toutefois qu'il ne se laissera pas déconcentrer par la médiatisation de ce record.

«Bien que briser cette marque est quelque chose que j'ai à coeur, je ne dois pas mettre la charrue devant les boeufs. La seule chose que j'ai à l'esprit en ce moment, ce n'est pas le record. La seule chose que j'ai à l'esprit, c'est de gagner mon combat. Je me prépare à un combat physique de douze rounds, la récompense viendra ensuite», a raconté Hopkins.

Et de l'avis Foreman, Hopkins devra aussi se méfier de l'influence négative provenant de l'apparition de cheveux gris chez certains membres de son entourage.

«Un des principaux défi, quand tu montes sur le ring à 46 ans, c'est de te voir aussi jeune que ton adversaire. Tu dois laisser le rôle de père de côté. C'est tout un défi, parce que rendu à la mi-quarantaine, plusieurs de tes amis ont des cheveux gris. Il faut que tu te dises que tu n'est pas comme eux», a raconté Big George dans la bonne humeur.

Ne pas se soucier de l'âge donc, et ce, même si Hopkins fera à nouveau son entrée sur le ring au son de la chanson My Way de Frank Sinatra, succès populaire de la fin des années 1960 qui raconte l'histoire d'un homme mourant heureux d'avoir affronté les obstacles de sa vie avec intégrité. N'est-ce pas justement là le signe que le pugiliste de Philadelphie appartient à une autre époque de la boxe?

«Jouer My Way est une tradition que j'ai depuis mes six, sept derniers combats. Ce n'est pas n'importe qui peut marcher avec confiance jusqu'au ring au son de cette chanson en prétendant que les paroles s'inscrivent dans son cheminement personnel. My Way s'inscrit dans le cheminement de quelques personnes seulement. Je crois que je suis l'une d'entre-elles», a confié Hopkins.

L'avenir nous dira si Hopkins fera les choses à sa façon, le 21 mai prochain au Centre Bell.