Me voilà revenu de Floride, où j'ai passé les cinq dernières semaines à m'entraîner en prévision de mon prochain combat. Samedi, j'affronterai le Français Christophe Canclaux pour le titre Intercontinental des mi-moyens de la WBO.

Je crois que ça valait la peine de m'exiler avec Buddy McGirt. Mon nouvel entraîneur m'a fait réaliser que j'avais des atouts qui dormaient en moi, des habiletés que je n'avais jamais utilisées, dont je n'avais jamais tiré profit.

Les points à améliorer étaient précisément mes mouvements de jambes et ma vitesse d'exécution. Pendant ces cinq semaines, McGirt m'a forcé à les développer. J'étais comme un enfant qui était à l'école, en train de réapprendre.

C'était comme des travaux forcés pour moi, je n'avais pas le choix. Mais même si je suis un boxeur d'expérience qui a connu du succès dans le passé, ça n'a pas été difficile d'accepter ces consignes et de changer mes méthodes. Mon entraîneur connaît bien mon style et a su me guider dans ma démarche.

Après trois ou quatre entraînements, tout a commencé à rentrer dans l'ordre. Ça n'a pas été long, parce que comme je vous disais, j'avais déjà ces notions en moi. Il me fallait simplement développer des habitudes de travail et c'est ce que j'ai pu faire là-bas. Maintenant, je sais comment bouger dans le ring et je sais comment frapper tout en me déplaçant. Bref, j'utilise mieux ma vitesse aujourd'hui.

Sur le plan personnel, tout s'est bien passé avec mon entraîneur. Il était attentionné, et moi je l'écoutais religieusement. Ça a rendu les choses beaucoup plus faciles. Souvent, les boxeurs ont la tête dure et ne prennent pas tout ce que l'entraîneur dit. Moi, je me suis abreuvé de ses paroles parce que je sais que c'est un bon entraîneur. Il possède un tonne d'expérience et une excellente réputation. Ce qu'il dit, il ne le dit pas pour rien et je savais que je devais l'écouter. C'est ce que j'ai fait et je lui donne raison aujourd'hui.

La partie la plus difficile de mon camp d'entraînement, ça a été d'être éloigné pendant si longtemps de ma famille. Ça n'a duré que cinq semaines, mais ça m'a paru une éternité! Je n'avais jamais laissé mes proches derrière moi pour une période aussi longue. Ce n'était pas évident, mais je parlais quand même à ma femme et à mes enfants à chaque jour et je crois sincèrement qu'en revenant à Montréal, le simple fait de les revoir m'a donné une force supplémentaire. J'ai eu l'impression que c'est ce qui venait vraiment compléter mon entraînement.

En pleine confiance

Lors de mon dernier combat, en août dernier contre Eric Mitchell, je n'avais eu que deux semaines pour me préparer avec Buddy McGirt. J'avais à peine eu le temps de faire du sparring sous sa supervision. C'était beaucoup trop court.

En plus, je revenais d'une pause d'un an et malgré tout, j'avais réussi à faire un combat de dix rounds. Même si le combat ne s'est pas déroulé exactement comme je l'aurais souhaité, le fait de gagner dans ces conditions m'a donné énormément de confiance en moi.

Pour mon prochain combat, j'ai eu une préparation beaucoup plus adéquate et je m'attends à ce que les résultats se fassent sentir.

Avant de partir pour la Floride, j'ai regardé trois rounds de l'un des combats de Canclaux sur cassette, seulement pour voir de quoi il a vraiment l'air. Je ne peux rien lui enlever, c'est un très bon boxeur. Le gars est quand même classé quatrième au monde. Je me dis qu'il a fait ses devoirs.

Je crois sincèrement que ça va être un combat difficile. Mais si j'utilise les capacités que j'ai à bon escient, je peux rendre la soirée facile pour moi.

Je ne fais jamais de promesse, mais à mes partisans, je vous suggère d'être bien attentifs devant votre téléviseur. Et si vous pouvez vous rendre sur place, soyez ici. Je serai là pour faire le travail que j'ai à faire et je vais y mettre tout mon cœur.

*Propos recueillis par Nicolas Landry.