Si seulement Agatha Christie était toujours de ce monde, elle pourrait concocter un roman plein d’intrigues et de dénouements surprises sur toutes ces mortalités qui sont survenues dans le mois de juillet, un peu partout dans le monde de la boxe, notamment en 2009.

Le mois de juillet… Chez nous, au Québec, c’est le plus beau mois de l’année. C’est le temps de prendre des vacances. Le soleil brille de tous ses feux. Et pourtant, le mois de juillet ne veut pas dire que tout est beau et que tout est calme autour de nous.

Pour la boxe, c’est le pire mois de l’année. Le mois maudit. Surtout l’année 2009 où on a vu trois ex-champions mondiaux perdre la vie de façon tragique et un autre mourir dans l’oubli total.

La série noire a commencé le 1er juillet 2009 quand Alexis Arguello s’est enlevé la vie au Nicaragua. Ensuite, le 11 juillet de la même année, on a appris la nouvelle du suicide du boxeur canadien Arturo Gatti, au Brésil, et tout le monde a sursauté. Surtout que Thunder tentait un rapprochement avec son épouse Amanda Rodriguez. D’ailleurs, il était allé la rejoindre chez elle au Brésil pour un deuxième voyage de noce.

Le 13 juillet 2013, c’est Emile Griffith qui rendait l’âme à l’hôpital pour démence pugilistique. Griffith est ce même champion qui, le 24 mars 1962, avait passé le K.-O. à Benny « Kid » Paret. On se souviendra que dix jours plus tard, Paret mourait des suites de son K.-O. au 12e engagement.

Pendant les mois qui ont précédé le combat, Paret n’avait pas cessé de traiter Griffith de maricon, ce qui veut dire homosexuel, en français.

Griffith, qui était sorti du placard, n’a jamais pardonné à Paret de l’avoir traité ainsi. Moins de deux semaines plus tard, le 25 juillet, c’était au tour de Vernon Forest de perdre la vie dans une station-service après avoir été abattu par deux individus qui tentaient de le voler.

Tous des champions

En moins de 26 jours, quatre ex-champions quittaient la terre pour un monde meilleur.

Dans le cas d'Alexis Arguello, il avait été champion WBA des plumes et monarque WBC des super-plumes et des légers.

Il s’est enlevé la vie en se tirant une balle de revolver en pleine poitrine. On a classé sa mort comme un suicide, mais il faut se souvenir qu’Arguello avait trempé dans la politique à un certain moment de sa vie, et à Managua, au Nicaragua, la politique n’est pas le meilleur métier du monde.

On se rappellera qu’Arguello était reconnu comme membre du Front National de Libération Sandiniste et avait même été élu pro-maire de Managua avec une faible majorité de 51,3 % des voix, en 2004.

Plusieurs prétendent encore de nos jours que l’ex-champion, alors âgé de 59 ans, a été victime d’une vengeance quelconque.

La thèse du suicide contestée

Quant à Arturo Gatti, plusieurs continuent de croire qu’il ne s’est pas enlevé la vie mais qu'il a plutôt été victime d’un acte criminel. 

À un certain moment, son épouse avait même été mise aux arrêts et internée à la suite de l’enquête de la police. Elle fut relâchée par la suite après quelques jours de détention et finalement exonérée de tout blâme.

Plusieurs membres de la famille Gatti ainsi que de nombreux amis de Thunder n’ont jamais voulu accepter la thèse du suicide, mais pour la police brésilienne, l’affaire est maintenant classée.

Un meurtre

Dans le cas de Vernon Forest, il s'agit d'une histoire de meurtre au premier degré. Alors qu’il faisait le plein d’essence de sa voiture dans une station-service, deux bandits se sont approchés de lui pour lui voler sa montre et son argent. Il a résisté à ce hold-up et finalement, les deux voleurs l’ont abattu par arme à feu.

Forest a été champion IBF et WBC des mi-moyens et avait fondé l’Association Destiny’s Child en 1997. Cette association portait assistance à des enfants handicapés mentalement.

C’est aussi arrivé en juillet

Plusieurs autres boxeurs ont rendu l’âme en juillet. Quelques-uns sont décédés de leur belle mort, tandis que d’autres ont connu un sort tragique.

Le 2 juillet 1958, Joe Jennette est décédé calmement à l’âge de 78 ans. Ce Jennette avait été le champion mondial noir des poids lourds en 1909.

Au début des années 1900, les boxeurs blancs refusaient d’affronter les pugilistes noirs, donc il y avait un champion mondial blanc et un monarque mondial noir.

Le 4 juillet 1910, Jack Johnson a conservé sa couronne mondiale des lourds à la suite de sa victoire par K.-O. au 15e engagement sur James J. Jeffries. À la suite du  triomphe de Johnson,  un noir contre un blanc, des émeutes et des lynchages ont eu lieu dans plusieurs villes américaines, si bien que lorsque vint le temps du bilan, pas moins de 11 personnes avaient perdu la vie tragiquement.

Le 8 juillet 1996, à Miami en Floride, l’ex-champion des mi-moyens Luis Rodriguez meurt dans un hôpital à la suite de troubles rénaux.

Le 16 juillet 1995, l’ex-champion mondial WBA des mouches, Eddy Alvarez, n’avait que 30 ans lorsqu’il a été abattu par un groupe d’hommes, alors qu’il se promenait sur sa moto, à Medellin, en Colombie.

Le 22 juillet 2009, le Canadien Mark Leduc, médaillé d’argent aux Jeux olympiques de 1992, meurt de sudation corporelle dans un salon de massothérapie de Toronto. C’est ce même Mark Leduc qui avait battu Leonard Dorin aux Jeux olympiques.

Le même jour de la même année, à Puerto Vallarta, au Mexique, Marco Nazareth rend l’âme à l’hôpital des suites d’une hémorragie cérébrale subie quatre jours plus tôt  aux mains d’Omar Chavez.

Ce Nazareth en était à son huitième combat chez les pros. Il a perdu connaissance sur le ring et n’a jamais repris conscience. Quant à Omar Chavez, c’est ce même boxeur qui a vaincu par décision en 10 rounds le Québécois Joachim Alcine, en 2013.

Le 25 juillet, à Bay St Louis, au Missouri, Francisco (Pancho) Moncivais meurt après avoir été passé K.-O. au quatrième engagement par Bobby O’Bannon. Moncivais en était seulement à son deuxième combat chez les professionnels.

Le 27 juillet 2009,  le Colombien William Morelo n’avait que 26 ans quand il a été abattu par deux tireurs à la sortie du gymnase où il s’entraînait à Monteria, en Colombie.

Mon choix, c'est Alvarez

Sur une note moins sombre, le Mexicain Canelo Alvarez ne devrait pas avoir tellement de problème à disposer du Cubain Erislandy Lara, samedi soir, au Grand Garden Arena du MGM Grand, à Las Vegas, au Nevada.

Lara est un fondamentaliste cubain qui n’a subi qu’un seul revers en carrière et il remonte à 2011 contre Paul Williams. Toutefois, il n’a pas affronté les mêmes rivaux de classe que Canelo et c’est peut-être au niveau de l’expérience du Mexicain que le tout devrait jouer en sa faveur.

Personnellement, je vois le combat prendre fin aux environs du huitième engagement. Le gagnant : Saul « Canelo » Alvarez.

Bonne boxe!