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La longue attente de Patrice Volny

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Neuf longs mois, c'est le temps que Patrice Volny aura dû patienter avant de remonter dans le ring dans la foulée de son spectaculaire gain sur Steven Butler en juin dernier à Montréal.

Mais ainsi va la vie des boxeurs qui n'ont pas le privilège d'être appuyés par un promoteur. Malgré une ceinture mineure du WBC en poche à la suite de sa victoire contre Butler, Volny n'a pas été capable de percer le top-15 du classement des poids moyens de l'organisation.

Travailleur infatigable, Volny a néanmoins enchaîné les semaines d'entraînement sans avoir la chance de montrer de quel bois il se chauffe, son entraîneur Éric Bélanger se résignant à refuser quantité d'offres plus ou moins sérieuses qui lui étaient proposées pour un combat.

Cela dit, Bélanger a continué de manœuvrer en coulisses et après avoir eu vent qu'Austin Williams se retrouvait sans adversaire en vue d'une finale présentée sur DAZN, il a sauté sur l'occasion et ensuite convaincu le promoteur Matchroom d'offrir une chance à son protégé.

« Nous avions déjà eu des discussions pour un combat contre Edgar Berlanga, mais comme c'est un 168 livres, nous n'en étions pas arrivés à une entente, a raconté Bélanger en entrevue téléphonique à RDS.ca un peu plus tôt cette semaine. Mais dès que j'ai su que Williams n'avait plus d'adversaire, j'ai sauté sur le téléphone. En 72 heures, tout était réglé. »

C'est donc de cette manière que le visage de Volny s'est retrouvé en évidence sur l'affiche qui sera présentée samedi soir à Orlando, en Floride. Pour une deuxième sortie de suite, il se retrouve du côté « B » de l'équation, mais le pugiliste âgé de 35 ans commence à s'y faire.

« Patrice est certainement un boxeur qui a toujours été sous-estimé, a rappelé Bélanger, un Franco-Ontarien maintenant établi à Las Vegas. Cela ne l'énerve pas d'affronter un cogneur qui est un peu désorganisé. Pat possède une bonne défense et c'est aussi un bon cogneur. »

« C'est un combat qui s'annonce difficile et compliqué, mais c'est précisément ce que je recherche, a quant à lui prévenu Volny, également au bout du fil. Je l'ai accepté parce que je suis dans une mentalité “do or die”. Je n'ai pas l'intention de boxer jusqu'à mes 40 ans! »

Jadis considéré comme l'un des plus beaux espoirs de la boxe professionnelle américaine, Williams a cependant perdu un peu de sa superbe après avoir subi sa première défaite en juin dernier contre le Britannique Hamzah Sheeraz lors d'un gala tenu en Arabie saoudite.

La réputation du pugiliste du Texas n'en a toutefois pas trop pâti, puisque son nom figure avantageusement dans les classements de trois des quatre grandes associations de boxe internationale. Williams pointe au 7e échelon à la WBA, au 9e au WBC ainsi qu'au 9e à l'IBF.

« C'est vraiment sa position dans les classements que je veux aller chercher », a expliqué Volny, qui pourrait ajouter la ceinture continentale des Amériques de la WBA à sa collection s'il s'impose samedi. Au moment d'écrire ces lignes, il est négligé à plus de deux-contre-un.

Le Montréalais a pourtant montré plus d'une fois qu'il est en mesure de tenir tête à ce genre de boxeur. Il l'a fait à son dernier combat face à Butler, comme mentionné d'entrée de jeu, et également contre Esquiva Falcao, sauf que la victoire lui avait glissé entre les doigts, s'inclinant par décision technique à la suite d'un coup de tête accidentel au sixième round.

« Williams est un boxeur beaucoup plus athlétique qu'un Falcao. C'est quelqu'un qui pourrait effectuer un “back flip” sur commande, a illustré Bélanger. Williams présente une boxe beaucoup plus brute, qui vient plus du cœur que celle de Falcao. Mais les deux sont des boxeurs gauchers, et cela tombe bien, car Patrice adore boxer contre des gauchers! »

Neuf mois après avoir battu Butler, Volny est encore déterminé à jouer les trouble-fêtes sans savoir ce qui l'attend au bout de la ligne. Mais ainsi va la vie des boxeurs indépendants.