Le nouveau régime de Christian Mbilli

QUÉBEC – Quiconque a déjà mis les pieds dans un gymnase de boxe – ou n'importe quel type de gymnase d'ailleurs – a déjà vu un boxeur ou un athlète boire une boisson frappée (shake) après avoir fourni un effort dans le but d'aider notamment ses muscles et tissus endoloris à récupérer.
 
La concoction est tellement ancrée dans la culture populaire que même Ricardo a sa recette de « lait frappé du sportif ». Mais jusqu'à tout récemment encore, Christian Mbilli n'avait jamais daigné s'envoyer une boisson frappée derrière la cravate, s'en tenant à un régime strict que ne renieraient assurément pas les aficionados du système binaire : du poulet ainsi que des carottes.
 
« C'est presque impossible à croire avec son physique et les résultats qu'il a obtenus depuis le commencement de sa carrière », a raconté à RDS.ca le président d'Eye of the Tiger et ancien boxeur professionnel Antonin Décarie, vendredi midi, en marge de la pesée officielle organisée à la veille de l'événement que son organisation présentera samedi soir au Centre Vidéotron.
 

« Christian ne voulait pas en prendre, car il avait peur de prendre trop de masse musculaire et de ne plus être capable de respecter la limite aux pesées, a ajouté Décarie. Mais il a eu une bonne discussion avec Marc (Ramsay, son entraîneur, NDLR). Christian est rendu dans les Ligues majeures depuis un certain temps et il faut absolument mettre toutes les chances de son côté. »
 
Quadruple champion canadien dans les rangs amateurs, Décarie a expliqué avoir commencé à consommer des suppléments alimentaires et de la créatine un jeune âge, pratique qu'il a continuée quand il est passé chez les professionnels en 2005 jusqu'à son chant du cygne en 2014
 
« Dès les rangs amateurs, je prenais toutes sortes de vitamines, d'autant plus que j'étais commandité par un fabricant de suppléments alimentaires, a précisé l'homme maintenant âgé de 41 ans. J'en ai toujours consommé : des protéines pour récupération et de la créatine pour l'acide lactique. Évidemment, c'est extrêmement difficile de mesurer à quel point cela m'a aidé.
 
« Mais dans le cas de Christian, je sens que cela va faire la différence [pendant son combat contre Sergiy Derevyanchenko]. Je sens qu'il va être le premier boxeur à se débarrasser de Derevyanchenko [avant la limite]. Il a vraiment été impressionnant pendant toutes les séances de sparring et d'entraînement que j'ai vues. Il se sent en grande forme et c'est très excitant. »
 
Décarie a assuré que tous les produits consommés par Mbilli sont homologués par le Comité olympique canadien et que la réputation du Montréalais d'origine française ne sera pas entachée par un scandale de dopage dans quelques années. Puisqu'il n'est apparemment plus qu'à une ou deux victoires d'un combat de championnat du monde, il serait particulièrement bête d'emprunter une voie totalement illégale alors qu'il se retrouve pourtant si près du but.
 
À noter que Mbilli (27-0, 23 K.-O.) et Derevyanchenko (15-5, 10 K.-O.) n'ont eu aucun mal à respecter la limite de 168 livres en faisant osciller le pèse-personne à 167,4 et 167,1 livres. Seul Facundo Nicolas Galovar, l'adversaire de Wilkens Mathieu, n'a pas fait le poids, malgré une limite renégociée, et devra ainsi verser 20 pour cent de sa bourse au flamboyant pugiliste québécois.