Mazlum Akdeniz prêt à tourner la page sur 2024
Boxe mercredi, 4 déc. 2024. 18:15 mercredi, 4 déc. 2024. 18:19Après sa victoire décisive sur Sébastien Bouchard en octobre 2023, Mazlum Akdeniz croyait dur comme fer que sa prestation allait lui ouvrir des portes. Devenu détenteur d’une deuxième ceinture mineure dans une deuxième catégorie de poids, il s’imaginait intégrer le top-15 des différents classements mondiaux et voir son nom évoqué dans les discussions.
Mais ce n’est pas exactement ce qui s’est produit. Depuis cette soirée d’automne où il avait dominé la très grande majorité des rounds, il n’est remonté qu’une fois dans le ring – en mai dernier – face à l’Argentin Sebastian Ezequiel Aguirre. Pour cet hyperactif, le temps pendant la dernière année a été pile comme dans le titre de la chanson de Vincent Vallières : « long ».
Se sentant « comme un pitbull dans une cage », certaines rumeurs laissaient entendre qu’il souhait tourner le dos à Yvon Michel, mais il a finalement décidé de prolonger d’un an son association avec son promoteur et c’est ainsi qu’il sera la tête d’affiche du prochain gala de Groupe Yvon Michel qui sera présenté le jeudi 30 janvier au Cabaret du Casino de Montréal.
L’identité de son adversaire n’a pas été dévoilée, mais tout indique qu’il s’agit du Ghanéen Gabriel Coffie, qui croisera le fer avec l’Ontarien Steven Wilcox ce dimanche soir à Toronto.
« C’est parfois frustrant, mais c’est une business, il faut dealer avec, a mentionné Akdeniz en marge d’une conférence de presse organisée mercredi avant-midi. Souvent, on pense qu’on ne va plus être bien avec quelqu’un ou bien que l’herbe est plus verte chez le voisin...
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« Mais il n’y a pas un promoteur au monde qui va aller chercher un top-10 mondial pour un petit show au Casino, à part s’il est prêt à dépenser beaucoup d’argent et à en perdre. Yvon est capable d’organiser des combats intelligents pour garder l’industrie de la boxe en vie. »
Fidèle à son habitude, Michel n’a pas cherché à se défiler et a reconnu qu’il ne possède pas des moyens illimités et encore moins le luxe d’offrir des Carlos Gongora de ce monde à son protégé. Bref, Akdeniz doit prendre son mal en patience et y aller une petite étape à la fois.
« J’ai parlé à beaucoup de monde et Mazlum n’a tout simplement pas assez dominé ses adversaires pour avoir un classement, a expliqué le promoteur. Mazlum va toujours vouloir les meilleurs adversaires et son gérant, au contraire, le voit se développer. De notre côté, nous proposons des adversaires pour ensuite être en mesure de l’évaluer correctement.
« Il a dû aller à la décision six fois à ses sept derniers combats et à dû travailler chaque fois. Son objectif, c’est de dominer quelqu’un qui a une reconnaissance. Il a mis les gants avec [l’ancien champion incontesté des poids super-légers] Josh Taylor et ç’a bien été. C’est à lui maintenant de transposer cela dans le ring. Nous allons faire nos efforts s’il fait les siens. »
Michel a ajouté qu’Akdeniz aurait intérêt à s’inspirer de Kim Clavel s’il souhaite franchir une nouvelle étape dans sa carrière. Il faut y aller tout simplement un jour, un combat à la fois.
« Il y a deux choix qui s’offrent à lui. Soit il devient assez populaire et que nous nous disons qu’il faut aller à la Place Bell, soit il est invité à boxer ailleurs, a précisé le promoteur. Je le répète : nous sommes limités dans le budget et nous ne faisons pas d’argent avec cela. Son gérant a parlé d’un aréna à Longueuil et j’ai dit : “parfait, nous allons y aller quand tu vas être prêt”. Avec les revenus supplémentaires, nous pourrons avoir de meilleurs adversaires et aller chercher des ceintures. Pour nous, il faut que cela s’inscrive dans une continuité.
« Une ceinture, ce sont des frais de 6000 $ à la Régie [des alcools, des courses et des jeux], de 3000 à 5000 $ aux organisations pour les frais de sanctions, deux juges et un superviseur qu’il faut faire voyager et héberger, un autre 1000 $ au superviseur, un membership de 5000 $ payés annuellement aux organisations. C’est 20 000 $ sans avoir même parlé des bourses aux deux boxeurs, qui en veulent toujours plus puisque c’est un combat de championnat. »
Un plan qui paraît parfaitement convenir à Akdeniz, qui sait sur quoi il doit travailler d’ici là.
« Ce que j’aimerais beaucoup, ça serait d’affronter des boxeurs qui sont un peu plus slicks, a raconté Akdeniz. Depuis le début de ma carrière, j’ai toujours affronté des boxeurs qui avancent, des boxeurs toughs. Je les remercie, ça m’a vraiment permis de grandir, mais c’était toujours facile pour moi d’utiliser mon jab et de simplement boxer intelligemment.
« J’aimerais avoir des adversaires capables de bouger un peu, avec un style américain, parce que c’est certain qui si j’ai la chance de recevoir un appel de Gervonta Davis ou Devin Haney, je sais qu’ils vont avoir un style un peu plus slick. Ce n’est jamais facile contre eux. »
La carte complète devrait être annoncée au cours des prochaines semaines. Michel espère présenter six ou sept affrontements. En plus d’Akdeniz, Taras Shelestyuk, Ayoub Maanni, Kirill Bazhenov, Loick Lahaie, Victor Tremblay et Omar Zaatiti Alieh devraient être en action.