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RÉSULTATS

Christian Mbilli « mitigé » malgré sa large victoire contre Sergiy Derevyanchenko

Christian Mbilli Christian Mbilli - Vincent Éthier/Eye of the Tiger
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Mise à jour

QUÉBEC – Alors que Christian Mbilli se retrouve au sommet après avoir remporté son choc face à Sergiy Derevyanchenko, Arslanbek Makhmudov se situe à l'autre bout du spectre, dans les abysses, après avoir offert l'une des pires performances des dernières années de la boxe locale.

Le Montréalais d'origine française a en effet franchi l'une des dernières étapes qui le séparent d'un duel de championnat du monde en battant le vétéran boxeur ukrainien par décision unanime des juges, samedi soir au Centre Vidéotron en finale d'un événement d'Eye of the Tiger.

Mbilli (28-0) s'est attiré la faveur des trois juges, qui ont remis des cartes de 100-90, 99-91 et 98-92, grâce à l'efficacité de son travail acharné, qui a assurément été grandement facilité par le fait que Derevyanchenko (15-6) s'est déchiré le biceps gauche un tout petit peu avant la mi-combat.

Le détenteur des ceintures continentale des Amériques du WBC et internationale de la WBA des poids super-moyens a cependant annoncé s'être blessé à l'épaule gauche à peu près au même moment au quatrième round et qu'il avait pour cette raison un regard mitigé sur sa prestation.

« J'ai l'impression que je n'étais pas à 100 pour cent dans le combat, même si j'ai donné mon maximum, a lancé Mbilli en conférence de presse après sa victoire. La petite douleur à l'épaule gauche m'a déstabilisé... et j'irais même jusqu'à dire qu'elle m'a dérangé psychologiquement. »

« Personne n'avait jamais dominé [Derevyanchenko] de cette manière-là, mais je crois qu'il y a encore place à l'amélioration, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Malgré la blessure, il y avait un potentiel pour une performance encore meilleure. Mais tout cela fait partie de l'expérience. »

La domination de Mbilli était pourtant facilement perceptible en partie parce qu'il a rapidement pris le contrôle du centre du ring et qu'il était en mesure de placer relativement sa main droite. Le seul reproche qui pourrait lui être adressé, c'est qu'il ne variait plus ses coups et s'en tenait à ceux à la tête quand son expérimenté adversaire affichait des signes évidents de ralentissement.

« Lorsqu'il n'était pas bien, il réussissait quand même bien à cacher son jeu, a dit Mbilli au sujet de Derevyanchenko. Il réussissait souvent à tourner gaucher et cela m'a perturbé un petit peu.

« Ce soir, j'ai appris qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. J'étais venu pour le tabasser et je croyais que malgré la douleur, il fallait que j'aille le chercher. J'ai vu que l'expérience, cela joue vraiment pour beaucoup. Bref, je ne peux que lui lever mon chapeau. »

Mbilli, Ramsay et le promoteur Camille Estephan avaient finalement bien peu de choses à dire sur la suite des choses, mais un combat de championnat du monde est assurément leur priorité.

Au tour de Vianello d'exposer Makhmudov

Le premier et seul revers de Makhmudov contre Agit Kabayel le 23 décembre dernier en Arabie saoudite n'était finalement pas qu'un simple incident de parcours. À vrai dire, le poids lourd montréalais d'origine russe a encore une fois très mal paru face à un aspirant mondial légitime.

Cette fois, c'est l'Italien Guido Vianello qui l'a exposé, l'emportant officiellement par knock-out technique quelques secondes après le début du huitième round après que le médecin eut décidé que son œil gauche était trop meurtri pour continuer un combat où il ne faisait plus que figurer.

Car hormis un timide jab lancé dans les premiers instants du combat, Makhmudov (19-2) n'a pas été en mesure de rivaliser avec Vianello (13-2-1, 11 K.-O.), qui a rapidement trouvé le bon filon en attaquant frénétiquement l'œil gauche de son adversaire avec sa très vigoureuse main droite.

Makhmudov a tenté tant bien mal de se sortir d'impasse en ripostant avec sa main arrière, mais ses droites étaient tellement télégraphiées qu'absolument n'importe qui aurait pu les éviter. Vianello profitait par la suite du déséquilibre de Makhmudov pour l'atteindre encore et encore.

Cela dit, Ramsay ne croyait pas que son protégé était dû pour une sérieuse remise en question. « Il ne s'agit pas du tout d'une contre-performance, car les deux boxeurs se sont cognés durement très rapidement dans le combat, a-t-il déclaré. Avec son œil, il ne voyait évidemment plus les coups venir. Malgré tout, il avait toujours une chance de revenir dans le combat avec sa force. »

Dès le début du cinquième round, le médecin s'est mis à examiner l'œil gauche de Makhmudov qui continuait de se fermer après chaque impact. Gagnant en confiance, Vianello s'est encore plus porté à l'attaque – comme si c'était possible – et a réussi à faire plier Makhmudov, qui a touché le plancher avec l'un de ses gants, sauf que le vétéran arbitre Albert Padulo fils l'a raté.

Cela n'a cependant rien changé au résultat final, d'autant plus que le Montréalais d'origine russe avait précédemment perdu un point au sixième round pour une raison qui est encore inconnue.

« Ç'a été la bonne décision d'arrêter le combat, a conclu Ramsay. Dans les premiers rounds, nous avions le contrôle sur la blessure, mais plus vraiment avec les coups de poing qui s'accumulaient. À la fin, il prenait beaucoup trop de coups et les siens n'avaient tout simplement plus d'impact. »

« Je respectais énormément mon adversaire, car il est fort, et c'est pourquoi nous avions travaillé si fort pendant mon camp d'entraînement, a mentionné Guido, qui revenait d'une défaite contre Efe Ajagba. Mon entraîneur a créé une stratégie parfaite en me suggérant de varier mes coups. »