MONTRÉAL - George Blades n'était effectivement pas la huitième merveille du monde.

Dans un combat qui se voulait avant tout une remise en contexte pour Jean Pascal en vue de son mégacombat face à Lucian Bute le 18 janvier, le Québécois l'a aisément démontré en l'emportant par K.-O. technique à 2:54 du cinquième round en sous-carte d'un gala dont la finale opposait Adonis Stevenson à Tavoris Cloudm samedi soir, au Centre Bell.

« Ça fait énormément de bien. Je me demandais si je frappais encore fort puisque ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de K.-O., a indiqué Pascal à la blaque. Ça redonne confiance. »

Désireux de mettre un terme au duel plus tôt que tard, Pascal (28-2-1, 17 K.-O.) s'est immédiatement rué sur l'Américain de 39 ans dès la première seconde et a tenté quelques coups en puissance avant de doser un peu plus ses énergies par la suite.

Pascal est toutefois revenu à la charge au deuxième assaut, mais il n'a pu faire renifler le tapis à Blades (23-5-2, 16 K.-O.) malgré un solide uppercut de la main droite.

Pascal, qui souhaitait être expéditif, a finalement tenu parole au cinquième round en envoyant Blades visiter le tapis à trois reprises en moins d'une minute.

Il s'agissait d'un premier combat pour Pascal depuis sa victoire contre le Polonais Aleksy Kuziemski par décision unanime en décembre 2012.

Son « match hors-concours » remporté, Pascal peut maintenant se concentrer sur Bute, qui se trouvait d'ailleurs à quelques mètres du ring.

Description round par round du combat entre Jean Pascal et George Blades

Round 5 : Pascal se met enfin à boxer plus sérieusement et laisse aller ses mains. Il envoie Blades au tapis dans la dernière minute, puis une deuxième fois quelques instants plus tard. Il termine le travail en enregistrant une troisième et dernière chute au moment où la cloche sonne.

Round 4 : Les spectateurs commencent à manifester leur mécontentement. Pascal répond en attaquant Blades avec plusieurs coups en puissance, mais ce dernier ne bronche pas. Pascal 40-36.

Round 3 : Pascal réussit encore à faire plier les genoux de Blades à l’aide d’une gauche. Pascal disait vouloir être expéditif, mais il ne fait rien pour terminer le travail au plus vite. Pascal 30-27.

Round 2 : Pascal touche la cible avec plusieurs coups en puissance, dont un uppercut de la droite, mais Blades est toujours sur ses deux pieds. L’inégalité de l’affrontement est évidente. Pascal 20-18.

Round 1 : Pascal se rue sur Blades dès que le son de la cloche annonçant le début du combat se fait entendre. Pascal retraite ensuite, mais pour mieux étudier son adversaire et placer ses coups en puissance. Certains spectateurs se mettent à crier Bute en dérision, mais ses partisans répliquent avec des Pascal bien sentis. Pascal 10-9.

Alvarez passe le test

Confronté à son plus coriace adversaire en carrière, Elieder Alavarez n'a pas raté l'occasion de démontrer qu'il mérite un combat de championnat du monde.

Alvarez par décision unanime
Alvarez par décision unanime

Le protégé du Groupe Yvon Michel a en effet vaincu son compatriote colombien Edison Miranda par décision unanime des juges au terme d'un combat de 10 rounds, conservant ainsi sa fiche immaculée chez les professionnels.

Les juges ont remis des cartes de 95-94, 99-90 et 97-92 en faveur d'Alvarez au terme de ce combat.

Fidèle à son habitude, Alvarez (13-0-0, 8 K.-O.) a d'abord pris l'ascendant sur son adversaire à l'aide de son jab toujours aussi incisif.

Après avoir passé les premiers instants de ce choc à analyser son adversaire, Alvarez a attaqué en moments opportuns, touchant notamment la cible grâce à quelques puissantes droites au visage.

Réputé pour sa force de frappe, Miranda (35-9-0, 30 K.-O.) s'est plutôt fait voler la vedette par Alvarez.

D'un puissant direct de la main droite au visage au huitième round, ce dernier a en effet envoyé Miranda dans les câbles. Après avoir entendu son premier comte de huit du combat, Miranda s'est toutefois relevé pour écouler de peine et de misère les deux dernières minutes de l'assaut.

Cette victoire d'Alvarez pourrait maintenant légitimer un combat de championnat du monde des mi-lourds du WBO face au Russe Sergei Kovalev, dont le clan a déjà manifesté son intérêt.

Il s'agissait par ailleurs du deuxième combat de l'histoire entre deux Colombiens disputé à l'extérieur de ce pays d'Amérique du Sud.

Description round par round du combat entre Eleider Alvarez et Edison Miranda

Round 10 : Miranda ouvre désespérément la machine, car il sait pertinemment qu’il a besoin d’un knock-out pour l’emporter. Il joue cependant à un jeu dangereux, puisque Alvarez profite des ouvertures pour marquer des points. Alvarez 99-90.

Round 9 : Miranda se referme comme une huître au début du neuvième pour ne pas donner la chance à Alvarez de lui passer le knock-out. Ce dernier s’en tient à son plan de match et attend patiemment les ouvertures. Alvarez 89-81.

Round 8 : Alvarez envoie Miranda au plancher à l’aide d’un puissant direct de la main droite. Miranda continue d’encaisser bon nombre de coups en puissance par la suite. Alvarez réplique de la meilleure des façons après un septième round plutôt ordinaire. Alvarez 79-72.

Round 7 : Miranda applique un peu plus de pression et touche la cible avec quelques gauches. Ses succès semblent l’inspirer, parce qu’il atteint Alvarez quelques autres fois par la suite. Alvarez 69-64.

Round 6 : Alvarez poursuit son travail de démolition, tout en ne prenant aucun risque pour ne pas s’exposer à la force de frappe de Miranda. Alvarez 60-54.

Round 5 : Belle combinaison au visage et au corps de la part d’Alvarez, mais Miranda laisse entendre qu’il n’est pas ébranlé. Les coups en puissance d’Alvarez sont de plus en plus fluides. Il s’agit du round le plus solide d’Alvarez depuis le début du combat. Alvarez 50-45.

Round 4 : Alvarez réussit à coincer Miranda dans le coin dans la première minute avant de le toucher solidement au visage avec une droite. Alvarez choisit mieux ses moments, ce qui fait que Miranda rate plus souvent la cible. Alvarez 40-36.

Round 3 : L’action commence pour de bon au troisième round, Miranda lançant ses premiers véritables coups en puissance du combat. Alvarez s’illustre cependant en profitant d’une ouverture pour marquer des points en contre-attaque avec une puissante droite. Alvarez 30-27.

Round 2 : Les deux boxeurs continuent de s’étudier au deuxième round, mais Alvarez a l’avantage grâce à la précision de son jab. Il ne tente pas trop de brusquer les choses. Alvarez 20-18.

Round 1 : Alvarez tente d’établir son jab, mais Miranda se déplace bien. Alvarez réussit une belle combinaison au corps de Miranda après avoir initialement attaqué le visage. Alvarez 10-9.

Enfin des rounds pour Lemieux

David Lemieux voulait des rounds d'expérience... Il en a eu.

Lemieux contrôle le duel
Lemieux contrôle le duel

Pour la première fois en cinq combats, le Québécois a franchi le deuxième assaut, s'imposant par décision unanime des juges au terme d'un choc de huit rounds face à l'Américain Marcus Upshaw.

Lemieux (30-2-0, 28 K.-O.) n’avait pas laissé ses combats se prolonger jusqu'au troisième round depuis qu’il a retrouvé le droit chemin après ses défaites successives face à Marco Antonio Rubio et Joachim Alcine.

Confronté à un boxeur beaucoup plus grand que lui (6 pieds 4 pouces), Lemieux, du haut de ses 5 pieds 10 pouces, a bien tenté d'asséner rapidement des coups en puissance au premier round, mais il a d'abord fendu l'air.

Puis, il s'est mis à attaquer de façon plus incisive le corps d'Upshaw (15-11-2, 7 K.-O.), l'un des rares boxeurs à avoir fait la limite face à Lemieux. Cela ne l'a toutefois pas empêché de visiter le tapis.

D'un crochet de la main droite à la tête au troisième round, Lemieux a en effet forcé l'arbitre à prononcer un compte de huit à Upshaw.

Tombeur de Renan St-Juste en 2010, Upshaw n'a été arrêté qu'à deux reprises avant la limite en 29 combats.

Cette victoire se veut précieuse pour Lemieux, qui doit prouver qu'il peut résister pendant plusieurs rounds avant d'obtenir sa chance face à l'élite de la division des poids moyens.

Décarie trime dur

Pour un combat de retour, le Québécois Antonin Décarie a dû trimer dur pour défaire le Français Salim Larbi par décision unanime des juges au terme d'un combat de six rounds.

Décarie a dû trimer dur
Décarie a dû trimer dur

Devant à l'origine affronter le Belge Cédric Spera, Décarie (28-2-0, 8 K.-O.) a appris lundi dernier qu'il avait plutôt rendez-vous avec Larbi (17-4-2, 5 K.-O.).

Force est de constater que Larbi n'a pas traversé l'Atlantique que pour s'offrir en pâture, récolter son chèque et rentrer chez lui.

Agressif dès le premier round, Larbi a en effet pris l'initiative du combat. Décarie s'est toutefois ajusté à compter du deuxième assaut, logeant quelques bons coups au corps qui ont semblé faire mal à Larbi.

Coupé au-dessus de l'oeil gauche à la suite d'un coup de coude accidentel de Larbi au cinquième round, Décarie a néanmoins tenu bon jusqu'au son de la dernière cloche.

Deux juges ont finalement remis des cartes de 58-56, alors que l'autre a aussi avantagé Décarie 59-55.

Il s'agissait d'un premier combat pour Décarie depuis sa défaite contre Luis Carlos Abregu en Argentine le 27 avril dernier. Le boxeur originaire de Laval avait besoin d'une victoire afin de reprendre confiance avant sa participation à un tournoi organisé par le WBC en 2014.

Bizier seul sur le ring

Kevin Bizier combattait pour reprendre la forme et c'est exactement ce qu'il a fait face à Giuseppe Lauri.

Combat parfait pour Bizier
Combat parfait pour Bizier

À son premier combat depuis février dernier, le Québécois a en effet conservé sa fiche parfaite intacte en s'imposant par décision unanime des juges.

Face à un adversaire qui a passé la majeure partie des six rounds à le fuir plutôt qu'à le confronter, Bizier (21-0-0, 14 K.-O.) est néanmoins parvenu à loger plusieurs solides uppercuts au menton de l'Italien.

Pourchassé tout au long du combat, Lauri (53-15-0, 31 K.-O.) n'a que très timidement attaqué la garde du Québécois, qui est demeurée impénétrable.

Rétabli d'une blessure à la cheville qui l'avait forcé à annuler un précédent combat, Bizier tentait donc de chasser la rouille de son système avant un important combat en novembre prochain.

Beterbiev encore expéditif

Décidément, Artur Beterbiev est déterminé à emprunter la voie express.

À son deuxième combat chez les professionnels, la nouvelle recrue du Groupe Yvon Michel ne s'est une fois de plus pas éternisé, l'emportant par K.-O. technique à la fin du troisième round face à l'Américain Rayco Saunders.

Dès le premier round, Saunders, qui avait fait la limite contre Eleider Alvarez en avril 2012, s'est vite retrouvé débordé par Beterbiev (2-0, 2 K.-O.). Ce dernier a d'abord pris contrôle du centre du ring pour immédiatement entreprendre de briser la garde de Saunders (23-21-2, 10 K.-O.) et créer les premiers dommages à l'aide de gauches au corps et au visage.

Puis, au deuxième assaut, le Montréalais d'origine russe a mis à profit une combinaison qui allait sous peu lui permettre de devenir le deuxième boxeur à freiner Saunders avant la limite en 46 combats. D'un crochet de la droite, Beterbiev a dans un premier temps forcé Saunders à poser le genou au sol une première fois.

Beterbiev encore expéditif
Beterbiev encore expéditif

Puis, au troisième round, Saunders n'a pas tardé à visiter le tapis de nouveau. S'il a été en mesure de se relever à la suite d'un premier crochet du gauche, le deuxième aura été fatal.

Parvenant de peine et de misère à compléter le troisième round après sa troisième chute du combat, Saunders a été incapable de regagner son coin au son de la cloche, forçant l'arbitre à mettre un terme au combat.