Peut-il répéter le miracle Cotto?
Boxe vendredi, 12 sept. 2014. 18:49 dimanche, 22 déc. 2024. 20:24
On dit qu’un miracle : « c’est l’effet dont la cause échappe à la raison de l’homme et dans lequel on voit un signe du surnaturel. »
Si vous ne croyez pas cette version, jetez un coup d’œil sur la fiche de Miguel Cotto, le champion WBC des poids moyens et tout comme moi, vous serez ébahi.
À venir jusqu’en 2011, Miguel Cotto était reconnu comme un bon boxeur. Après tout, seuls Antonio Margarito et Manny Pacquiao étaient parvenus à le vaincre.
Cotto a vengé sa défaite contre Margarito et quelques mois plus tard, il se mesurait a Floyd Mayweather.
Une première défaite par décision contre le meilleur boxeur du monde, ce n’est pas un scandale. Mais perdre une décision, le match suivant, aux mains d’Austin Trout, cela fait déborder le verre.
Cotto avait le choix… Il prenait sa retraite ou bien il changeait sa façon de s’entraîner. C’est là qu’il décida de confier le reste de sa carrière à Freddie Roach, l’entraîneur par excellence de la boxe professionnelle, détenteur du titre du meilleur entraîneur de l’année à pas moins de six occasions.
On connaît la suite. Cotto s’est fait la main, contre Delvin Rodriguez, pour la première fois sous la tutelle de Roach, puis ce fut cet affrontement brutal contre Sergio Martinez. Junito obligea le champion à se retirer de la compétition au dixième engagement, tellement il était amoché.
Encore de nos jours, on parle de ce combat et de la métamorphose de Cotto en Champion, encore meilleur, plus spectaculaire, plus combatif qu’il ne l’était jadis.
S'il a choisi Bute...
Aujourd’hui, Roach, rongé par la maladie de Parkinson, a décidé de prendre en main, Bute, un ex-champion, qui tout comme Cotto, a choisi de poursuivre non seulement sa carrière, mais de redevenir champion mondial.
Ce Freddie Roach est un phénomène en soit. C’est un exemple de courage et de détermination. Alors que bien d’autres se laissent abattre par la maladie, Roach fait tout le contraire. C’est la maladie qui le combat, jour après jour. Et comme il l’avait fait comme pugiliste, il n’est pas facile à terrasser.
Il a peut-être de la difficulté avec son allocution, mais ses yeux sont toujours aussi vifs que du temps où il exerçait le métier de boxeur.
Né de mère canadienne française et d’un père irlandais Roach était reconnu comme un boxeur solide sur ses jambes qui pouvait absorber les coups les plus durs sans trop broncher. Sa fiche parle par elle-même. 40 victoires, contre 13 revers et 15 KO à son crédit, et seulement trois fois en 53 combats, il a été passé K.-O.
La pire correction qu’il a reçue durant sa carrière fut cette défaite par TKO/7 aux mains de Greg Haugen en 1985. D’ailleurs, après ce revers, le journaliste Al Bernstein avait écrit qu’il croyait que Roach en était à un de ses derniers combats en carrière. Il n’était pas loin de la vérité puisque Roach n’a combattu que cinq fois par la suite avant d’abandonner pour de bon en 1986 et de se consacrer au rôle d’entraîneur.
Son temps est précieux
S’il a décidé de prendre en main la carrière de Lucian Bute, c’est qu’il a vu quelque chose de très intéressant quelque part. Il a constaté que Bute avait une confiance inébranlable en ses moyens et que dans sa tête il était évident qu’il voulait redevenir champion mondial.. Il a évalué ses qualités, pris ses défauts en ligne de compte et il a dit OUI…
Après sa défaite contre Jean Pascal, où il avait été totalement déclassé, je croyais vraiment que Bute était rendu au bout du rouleau et qu’éventuellement il annoncerait sa retraite. Je me suis trompé…
Je n’ai jamais été aussi content que lorsque j’ai appris qu’il voulait poursuivre sa carrière, revenir sur le ring le 6 décembre prochain, sous l’œil attentif de Freddie Roach, et éventuellement faire oublier ses deux revers en espérant se mesurer à nouveau dans un avenir prochain à Carl Froch et Jean Pascal.
Une chose est certaine… Freddie Roach n’a pas accepté de s’occuper de Lucian Bute pour ses beaux yeux. Roach a bien d’autres choses à faire. Pas plus tard que le 22 novembre prochain, son protégé Manny Pacquiao défendra sa couronne WBO des mi-moyens, face à Chris Elgieri.
Il n’y a rien de mieux qu’un changement dans la carrière d’un boxeur. Surtout si l’entraîneur est de calibre mondial et membre du Temple de la Renommée de la boxe.
Ceci n’enlève rien à Stéphane Larouche qui avait pris le jeune amateur Bute en mains en 2003 lors de son arrivée à Montréal. Mais après la défaite de Lucian contre Jean Pascal, il était évident qu’un changement s’imposait, ne serait-ce qu’au point de vue psychologique.
Que dire d'Adonis
Il n’y a pas que Roach qui a fait un miracle avec Miguel Cotto. Souvenez-vous de la transformation totale et complète d’Adonis Stevenson après son association avec le regretté Emanuel Steward…
Vu que le combat de Bute devrait avoir lieu au Centre Bell le 6 décembre prochain, ce dernier accompagnera Roach à Macao, en Chine, pour y parfaire son entraînement et en même temps y côtoyer l’entourage de Manny Pacquiao.
Quant au prochain adversaire de Bute, deux noms reviennent assez souvent dans les nouvelles. Ce sont ceux de Don George, un boxeur qui avait obligé Adonis Stevenson à se rendre éventuellement à la limite de 12 rounds et Sean Monaghan, un pugiliste de la région de New York, qui n’a jamais connu la défaite en 22 combats et qui est classé dans les quatre associations chez les mi-lourds.
Lors de la conférence de presse, Roach s’est contenté de dire que lorsqu’il connaîtra le nom du prochain rival de Bute, il préparera son entrainement en conséquence.
Et pour en finir
Bonne chance à Stéphane Ouellet pour son retour à la compétition. En dépit de ses 43 ans, Ouellet mérite de mettre un terme à sa carrière par une victoire. Certes le triomphe n’est pas assuré, mais s’il revient sur le ring, c’est pour gagner.
Qui sait, s’il avait mené une vie un peu plus rangée, il aurait peut-être pu devenir champion du monde? Le talent était là !
Il a commencé sa carrière avec Yvon Michel et c’est avec lui qu’il la terminera. Pour toute réponse, le président de GYM a dit : « Je lui dois bien cela… »
Et à Vegas
Et à Las Vegas, le cirque Floyd Mayweather, Marcos Maidana se poursuit samedi soir. Plusieurs connaisseurs prétendent que Maidana a des chances de faire subir un premier revers en carrière à Mayweather, mais je ne suis pas de ceux-là.
Je crois que Mayweather nous donnera un spectacle comme ce fut le cas lors du premier affrontement entre les deux hommes.
Le combat va se terminer par une cinquième victoire de suite par décision pour Money. Il portera sa fiche vierge à 47 victoires. On établira un record d’assistance dans l’amphithéâtre du MGM Grand et environ deux millions de téléspectateurs achèteront le gala sur la télé payante.
Et je serai un de ceux-là.
Bonne boxe