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Présent pour les jeunes, Lennox Lewis veut aider Boxe Canada

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MONTRÉAL – Le légendaire boxeur Lennox Lewis était ravi de pouvoir se promener incognito, ou presque, aux abords de l'école Louis-Joseph-Papineau pour un merveilleux camp destiné à la jeunesse. 

Sans sa longue chevelure d'antan et ses ceintures de champion, Lewis ne s'est pas fait reconnaître partout où il est passé à Montréal cette semaine. 

« Je peux marcher à l'aéroport et peu de gens me reconnaissent. Comparativement à des anciens boxeurs comme (Mike) Tyson qui a un tatouage au visage, ils se font reconnaître facilement », a noté Lewis en marquant un point avec cette remarque. 

Un bonheur pour cet athlète plus grand que nature qui pouvait s'occuper de ce qui compte vraiment. 

« Un camp de boxe est une belle occasion pour apprendre et ça aide à changer des comportements. Je trouve que bien des jeunes qui apprennent à boxer développent vraiment une confiance en eux-mêmes et ils adorent ça », a ciblé Lewis qui a été généreux en entrevue. 

« Il y a plusieurs jeunes allumés au camp et, tout ce dont il est besoin, c'est un encadrement », a précisé l'auteur d'un fabuleux dossier de 41-2-1 en carrière. 

Depuis quatre ans, Lewis organise, via sa fondation, de tels camps. Après des arrêts, notamment en Jamaïque et en Ontario, le choix de Montréal s'est imposé grâce à une collaboration avec l'organisation HitFit qui a été initiée par Didier Bence, l'ancien poids lourds québécois. 

« Mon ami Didier et moi avons uni nos forces pour le bien des enfants », a noté Lewis qui a été un champion unifié inspirant.  

« Ça fait vraiment chaud au cœur d'avoir un boxeur réputé mondialement comme Lennox. Je voulais attirer un personnage de son envergure pour montrer aux jeunes que, dans la vie, quand tu veux vraiment quelque chose, il faut que travailles fort et tu vas l'obtenir. Avec le programme de Lennox et le nôtre de HitFit dans les écoles, je me suis dit que ça pourrait faire un grand changement pour les jeunes de Montréal », a détaillé Bence qui a disputé son dernier combat en 2016. 

Pour Lewis, l'idée de s'arrêter dans une école d'un milieu défavorisait était à prioriser. 

« C'est le meilleur type de quartier pour un tel camp, je n'ai pas grandi dans un bel environnement non plus. Il y a beaucoup de talent et de jeunes qui désirent apprendre dans ces endroits », a réagi Lewis qui a lui-même bénéficié d'initiatives semblables dans sa jeunesse. 

« Voilà pourquoi j'ai décidé d'en faire autant. Ma femme et moi avons eu ce projet, on trouve que c'est vraiment nécessaire surtout dans les quartiers défavorisés », a enchaîné celui qui dit voir plusieurs diamants bruts qui n'ont besoin que d'être polis. 

D'ailleurs, Lewis a soutenu que de bons espoirs ont été repérés au fil des ans. Il s'est assuré de leur trouver des entraîneurs qualifiés. 

« En espérant qu'on apprendra que de nouveaux champions du monde proviennent de la fondation Lennox Lewis League of Champions et HitFit », a soumis le colosse qui affiche une grande forme à 58 ans. 

Vaincre Tyson et Holyfield, un rôle avec Boxe Canada? 

Oui, c'est l'été, mais Lewis a tout de même refilé des devoirs à la vingtaine de participants. Toutefois, on parle de devoirs plutôt amusants car il leur a demandé de visionner ses combats professionnels et aux Jeux olympiques.  

Le lendemain, l'excitation régnait dans le gymnase de boxe. Il pleuvait des remarques du style ‘Je t'ai vu battre Mike Tyson'. 

Lewis souriait en racontant le tout. Au passage, il a rappelé qu'il ignorait si le combat contre Tyson allait avoir lieu. Après tout, il venait de mordre Evander Holyfield à l'oreille. Au moins, « il ne pouvait pas mordre mes cheveux », a-t-il lancé avec amusement. 

Lewis, ce grand champion unifié de trois ceintures, a également conquis l'or olympique pour le Canada. C'est arrivé à sa deuxième présence aux JO en 1988. 

« Il n'était pas question que je revienne sans l'or. Au premier round, le gars m'a frappé, je pense que c'était (Riddick) Bowe, et mon nez saignait. J'étais si fâché. Mon entraîneur m'a rappelé mon erreur, mais j'ai réussi à me débarrasser de lui au round suivant (par arrêt de l'arbitre) », s'est souvenu Lewis qui détient aussi la citoyenneté britannique. 

À Paris, Wyatt Sanford a été en mesure de s'approprier le bronze en démontrant un grand courage. Il s'agissait d'une première médaille canadienne en boxe en 28 ans

« Ce que je pense, c'est qu'on pourrait remporter plus de médailles, je suis déçu par le programme canadien. Le programme devrait faire bien mieux et être beaucoup plus supporté. Les dirigeants devraient investir bien plus d'argent », a-t-il riposté.

Un uppercut a suivi. 

« Et il pourrait m'appeler! Je pourrais entraîner toute l'équipe et la rendre meilleure. Je suis assurément disponible », a décoché Lewis. 
 
En constatant sa gentillesse, mais surtout son niveau d'intérêt, on aurait pu bavarder de boxe avec cette légende vivante bien plus longtemps. Mais on l'a laissé retourner chapeauter les jeunes qui réaliseront vraiment l'ampleur de ce privilège dans quelques années. Justement, le camp reviendra chaque année à Montréal et ça fera bien des heureux.