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RÉSULTATS

Revue de l'année : Marc Ramsay et Artur Beterbiev au sommet du monde

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Alors que l'expertise des entraîneurs et intervenants de la boxe québécoise est reconnue partout sur la planète, les boxeurs et boxeuses d'ici ont connu une année 2024 qui a été en demi-teinte, ponctuée par de très grands triomphes, mais également de vives déceptions.

Le duo formé d'Artur Beterbiev et de son entraîneur Marc Ramsay pourrait difficilement être plus au sommet qu'il ne l'est présentement, après que le Montréalais d'origine russe soit devenu champion incontesté des poids mi-lourds à la suite de sa courte victoire par décision unanime des juges contre Dmitrii Bivol le 12 octobre à Riyad, en Arabie saoudite.

Sans véritable surprise, les deux pugilistes se retrouveront le 22 février prochain, encore en Arabie saoudite, pour une revanche extrêmement attendue. Le clan québécois abordera ce deuxième choc avec confiance, étant donné qu'il juge qu'il peut faire beaucoup mieux. Et après avoir été le premier boxeur à vaincre Bivol, Beterbiev sera-t-il le premier à le stopper?

Beterbiev n'est pas le seul athlète entraîné par Ramsay qui a connu du succès cette année. Christian Mbilli s'est en effet imposé comme le super-moyen à surveiller en 2025 en enregistrant des victoires spectaculaires et significatives face à Rohan Murdock, Mark Heffron et Sergiy Derevyanchenko. Le Montréalais d'origine française est maintenant classé 1er à la WBA, 1er au WBC, 3e à l'IBF et 2e à la WBO et est actuellement très activement à la recherche d'un partenaire de danse pour un combat de championnat intérimaire au WBC.

Deux boxeuses deviennent championnes

Fidèle à son habitude, la boxe féminine a offert des moments de grandes émotions au cours des douze derniers mois, alors que Vanessa Lepage-Joanisse et Mary Spencer sont devenues championnes du monde. Lepage-Joanisse a réussi l'exploit en mars, s'emparant du titre des poids lourds du WBC après avoir battu Abril Argentina Vidal. Elle a cependant perdu dès sa ceinture à sa sortie suivante, en juillet, en s'inclinant contre Claressa Shields.

Spencer a quant à elle été nommée championne des super-mi-moyennes de la WBA dans la foulée de sa victoire sur Naomi Mannes en septembre, où elle avait d'abord mis la main sur le titre intérimaire. Spencer avait mordu la poussière à ses deux premières tentatives en 2022 et 2023, subissant les deux fois la défaite contre la très sympathique Femke Hermans.

Après une année marquée par deux dures défaites, Kim Clavel a repris du poil de la bête en savourant la victoire à trois reprises, ce qui lui a permis de retrouver le plaisir de boxer. Elle s'estime maintenant prête à retourner en championnat du monde à 105 ou bien 108 livres.

Marie-Pier Houle croit aussi être prête à obtenir une deuxième chance en championnat du monde, après avoir maintenu un dossier de 2-0-1 en 2024. Si son verdict nul partagé face à Karla Ramos Zamora en a laissé quelques-uns sur leur appétit, la victoire décisive qui a suivi contre Anissa Benyoub a permis de dissiper les doutes qui pouvaient encore rester.

Leïla Beaudoin (WBO international) et Jessica Camara (WBA Gold) ont par ailleurs remporté des titres mineurs, tandis que Caroline Veyre a choisi de poursuivre sa carrière aux États-Unis à la suite d'une séparation acrimonieuse avec le promoteur Yvon Michel. Battue à son premier duel aux Jeux olympiques de Paris alors que plusieurs lui présidaient une médaille, Tammara Thibeault s'est liée au fantasque Jake Paul pour lancer sa carrière professionnelle.

Pascal rebondit chez les lourds-légers

Les années passent, mais Jean Pascal est toujours là. Inactif depuis mars 2023, l'ancien champion des mi-lourds a fait le saut chez les lourds-légers et s'est rapidement positionné pour un combat de championnat du monde après avoir réussi un knock-out spectaculaire sur Terry Osias en septembre à Laval. Pascal espère maintenant affronter le Canadien Ryan Rozicki pour la ceinture intérimaire des lourds-légers du WBC en mars prochain à Québec.

Steven Butler figure aussi dans le portrait, malgré tous les revers de fortune subis au fil du temps et il jouera vraisemblablement son va-tout le 14 mars prochain à l'Espace St-Denis, alors qu'il se mesurera à un autre pugiliste qui est à la croisée des chemins : Erik Bazinyan.

Butler a plutôt bien commencé l'année en passant le knock-out à Steve Rolls en seulement 65 secondes en mars, mais il a ensuite dû s'avouer vaincu face à Patrice Volny par arrêt de l'arbitre au 9e round en juin. Il a conclu 2024 en beauté en se débarrassant de Fernando Ezequiel Farias en moins de 3 minutes en novembre, mais l'Argentin n'était pas de calibre.

Après avoir vaincu Billi Facundo Godoy en janvier, Bazinyan a quant à lui été chanceux de s'en tirer avec un verdict nul contre Shakeel Phinn en mai, puis à la suite d'un bon départ face à Jamie Munguia en octobre à Glendale, en Arizona, il s'est fait toutefois fait passer le knock-out au 10e round. Une défaite contre Butler pourrait signifier la fin de son association avec Eye of the Tiger, à moins qu'il accepte de servir de tremplin pour de jeunes pousses.

Le poids lourd Arslanbek Makhmodov devra certainement réfléchir à son avenir après avoir été malmené par Guido Vianello en août à Québec. Si sa défaite contre Agit Kabayel fin 2023 pouvait être décrite comme un accident de parcours, celle face à Vianello a prouvé hors de tout doute que le Montréalais d'origine russe ne sera jamais champion du monde. Preuve que sa valeur est actuellement au plus bas, des rumeurs d'un choc contre le retraité Simon Kean ont fait surface au cours des derniers mois, mais elles ne sont plus d'actualité.

Après 47 combats, Steve Claggett a enfin obtenu sa chance en championnat du monde, sauf que la commande était extrêmement lourde contre le détenteur du titre des super-légers de la WBO Teofimo Lopez, qui l'a aisément remporté par décision unanime des juges.

Cela dit, l'avenir s'annonce néanmoins prometteur chez Eye of the Tiger avec les présences d'Osleys Iglesias, Imam Khataev, Albert Ramiez et Arthur Biyarslanov pour ne nommer que ceux-là dans le giron de l'écurie. Jhon Oronio et Moreno Fendero pourraient les rejoindre dans les classements mondiaux au cours de la prochaine année ou encore de la suivante.

Le mi-moyen Christopher Guerrero a quant à lui fait son entrée dans les classements mondiaux, après avoir enregistré trois victoires, dont deux avant la limite, cette année.

Groupe Yvon Michel en reconstruction

Chez Groupe Yvon Michel, la dernière année en a été une de reconstruction pendant que Clavel rebâtissait sa confiance. Mazlum Akdeniz pensait que sa victoire sur Sébastien Bouchard en octobre 2023 allait lui ouvrir des portes, mais le Longueillois a été limité à une sortie en 2024 contre le modeste Sebastian Ezequiel Aguirre, qu'il a très facilement dominé.

Le nom de Mathieu Germain figure toujours dans les classements mondiaux et à l'image de Claggett, il espère recevoir un appel pour un combat d'envergure. Des rumeurs ont laissé entendre qu'il pourrait affronter l'ancien champion unifié des légers George Kambosos fils en Australie, mais il n'y a pas eu de développement majeur à ce sujet ces derniers temps.

Considéré comme le plus bel espoir de la boxe québécoise, le poids lourd Alexis Barrière n'a pas disputé de combat professionnel cette année en raison d'une dispute contractuelle avec son ex-promoteur Yan Pellerin. Il n'a toutefois été totalement inactif, car il a tenté de se qualifier pour les Jeux de Paris en plus de servir de partenaire d'entraînement à Tyson Fury.

Jan-Michael Poulin continue de son côté d'écrire sa belle histoire. Devenu champion canadien des poids moyens l'année dernière, le boxeur âgé de 41 ans a ajouté la ceinture des super-mi-moyens à son palmarès en disposant de Bouchard en mars à Drummondville.

Finalement, près de 12 ans après avoir livré son dernier combat, l'ex-aspirant mondial chez les super-légers Pier-Olivier Côté est sorti de l'ombre pour expliquer pour la première fois les raisons de son départ soudain du monde de la boxe, alors qu'il était pourtant invaincu.