Adonis Stevenson défendra son titre des poids mi-lourds du WBC pour la cinquième fois, alors qu’il affrontera Sakio Bika, samedi après-midi au Colisée Pepsi de Québec.

Bika n’est pas un étranger aux yeux des amateurs de boxe québécois, puisqu’il s’est déjà incliné devant Lucian Bute dans un combat éliminatoire des super-moyens de l’IBF en juin 2007.

Depuis ce temps, l’Australien d’origine camerounaise est brièvement devenu champion des super-moyens du WBC en battant Marco Antonio Periban par décision majoritaire des juges en juin 2013 avant de perdre sa ceinture à Anthony Dirrell en août dernier.

Également gagnant de la troisième saison de la série The Contender, Bika n’a donc pas chômé depuis sa première visite dans la Belle Province. Portrait de sa carrière en cinq temps.

1. Bika contre Joe Calzaghe le 14 octobre 2006 au M.E.N. Arena de Manchester en Angleterre

Après un nul majoritaire technique contre Marcus Beyer plus tôt en mai, Bika se rend en Angleterre pour affronter le champion unifié IBF et WBO des super-moyens Calzaghe.

Le Gallois est devenu champion unifié après avoir battu Jeff Lacy en mars et il effectue contre Bika la 19e défense de sa ceinture de la WBO qu’il détient sans interruption depuis neuf ans.

Après une coupure à l’œil gauche subie à la suite d’un coup de tête au quatrième round, Calzaghe - d’ordinaire si élégant dans le ring - doit trimer dur pour contrer le style échevelé de Bika. Il enregistre néanmoins une victoire par décision unanime (117-110, 117-110 et 116-111).

Calzaghe s’avouera ensuite déçu de sa prestation, expliquant qu’il n’avait pratiquement pas effectué de sparring pendant son camp d’entraînement. « Une victoire est une victoire. Je voulais donner un spectacle. Je cherchais le knock-out au début du combat », dira-t-il.

2. Bika contre Lucian Bute le 15 juin 2007 au Centre Bell de Montréal

Dans les mois qui ont suivi sa défaite contre Calzaghe, Bika a retrouvé le chemin de la victoire - face à Dechapon Suwunnalird et Andre Thysse - et affronte un Bute en pleine ascension dans un combat éliminatoire de l’IBF présenté un vendredi soir de juin au Centre Bell.

Le boxeur québécois d’origine roumaine est cependant hésitant en début de duel, si bien que Bika parvient à enlever les rounds en étant simplement plus actif. Bute se concentre cependant sur le corps de son adversaire avec sa gauche et son acharnement rapportera un peu plus tard.

Comme cela est souvent le cas pendant les confrontations entre les gauchers et les droitiers, les têtes des deux pugilistes se touchent à quelques occasions et Bika perd même un point au 10e round pour avoir volontairement essayé d’atteindre le côté gauche du visage de Bute.

Parfaitement en contrôle à partir du deuxième tiers du combat, Bute l’emporte par décision unanime (118-109, 118-109 et 116-111) et a maintenant rendez-vous avec le champion Alejandro Berrio qu’il battra par arrêt de l’arbitre au 11e round quatre mois plus tard.

3. Bika contre Jaidon Codrington le 6 novembre 2007 au TD Banknorth Garden de Boston

Immédiatement après son revers devant Bute, Bika est invité à participer à la troisième saison de la série The Contender présentée aux États-Unis sur les ondes d’ESPN.

L’ancien olympien élimine Donny McCrary et le futur champion des moyens de l’IBF Sam Soliman lors des deux premières rondes avant de retrouver Codrington en finale.

Bika enregistre une chute au plancher dès la première minute et se permet même de continuer à frapper Codrington, même si ce dernier est au sol. L’arbitre ne le sanctionne pas, mais cette vilaine habitude le rattrapera quelques années plus tard dans un combat éliminatoire de l’IBF contre le prolifique Jean-Paul Mendy, le privant ainsi d’obtenir sa revanche face à Bute.

Bika tente ensuite d’achever Codrington, mais une gauche bien placée en contre-attaque nivelle les chances. Ébranlé, l’Australien parvient à survivre en penchant continuellement sa tête et son torse vers l’avant, ce qui fait rater continuellement la cible à l’Américain. Bika signe finalement une victoire par arrêt de l’arbitre au huitième round pour enlever les honneurs du tournoi.


 4. Bika contre Marco Antonio Periban le 22 juin 2013 au Barclays Center de Brooklyn

Andre Ward étant devenu champion émérite, le titre des super-moyens du WBC est désormais vacant. Invaincu, Periban dispute son premier combat de championnat du monde en carrière.

Le duel s’avère extrêmement compétitif et Bika est enfin sacré champion grâce à une courte victoire par décision majoritaire (116-112, 115-113 et 114-114). Après ses échecs devant Beyer, Calzaghe et Ward, la quatrième fois est ainsi la bonne pour lui.

Les deux boxeurs échangent à plusieurs occasions, dont une fois particulièrement mémorable à la conclusion du huitième round. Au final, Bika a lancé plus de coups (635 contre 579) et touché la cible plus souvent (176 contre 168). Évidemment, Periban pensait l’avoir emporté.

« Je sais que j’ai gagné le combat, affirmera-t-il. Je me suis battu mieux que lui. Son style est tellement salaud. Il me frappait continuellement derrière la tête. Je crois que je l’ai ébranlé pendant le dernier round, mais je n’ai pas été capable de le finir. » Periban ne renouera avec la victoire qu’en mars 2015 après un nul et des défaites devant J’Leon Love et James DeGale.

5. Bika contre Anthony Dirrell le 16 août 2014 au StubHub Center de Carson en Californie

Bika parvient à conserver son titre à sa première défense en arrachant un nul partagé (114-112, 110-116 et 113-113) à Dirrell en décembre 2013. Le champion aurait même pu s’en tirer avec une victoire s’il n’avait pas bêtement perdu un point pour coup bas au 11e round.

Les deux pugilistes se retrouvent ainsi en août 2014 en Californie dans un combat beaucoup moins intéressant que le premier. L’arbitre doit en effet constamment intervenir pour avertir Bika et Dirrell de cesser de lancer des coups bas ou derrière la tête, de pousser et d’accrocher.

Bika perd finalement un point au huitième round pour coup bas avant d’envoyer Dirrell au plancher au neuvième. Mais alors que le genou droit de ce dernier touche le tapis, le champion lui assène un autre coup, mais l’arbitre juge - correctement - qu’il n’était pas intentionnel.

Même s’il échappe les derniers rounds, Dirrell s’empare de la ceinture grâce à une victoire par décision unanime (117-110, 116-111 et 114-113). Le frère cadet d’Andre Dirrell est ainsi sacré, après avoir dû mettre sa carrière en veilleuse en raison d’un cancer du système lymphatique.