« Fais un homme de toi » - Jean Pascal à Sergey Kovalev
Boxe mercredi, 11 mars 2015. 13:16 jeudi, 12 déc. 2024. 02:39MONTRÉAL - Jean Pascal n’entend pas à rire lorsque quelqu’un se moque de son entourage.
Après un laconique « bon match, on se voit samedi », Pascal est sorti de son mutisme lorsque la promotrice de Sergey Kovalev, Kathy Duva, a fait référence aux 15 entraîneurs du boxeur québécois. Ce dernier a immédiatement repris le micro pour y aller d’un long monologue.
« Sais-tu pourquoi j’ai 15 entraîneurs?, a demandé Pascal, mercredi midi au Centre Bell, pendant la dernière conférence de presse faisant la promotion de son combat d’unification des poids mi-lourds contre Kovalev. C’est parce que je suis un général. J’ai une armée derrière moi, avec moi!
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« Il y a deux types de boxeurs : ceux qui parlent parce qu’ils savent qu’ils peuvent appuyer leurs mots et ceux qui ne parlent pas parce qu’ils ont peur. Kovalev dit qu’il n’aime pas parler, mais c’est surtout pour avoir l’air du bon gars et me laisser le rôle du méchant dans cette histoire.
« Il laisse son entraîneur John David Jackson faire la sale besogne. Mais il y a une chose qu’il doit savoir : ce n’est pas son entraîneur qui va monter dans le ring avec moi. Fais de toi un homme et exprime-toi en ton nom. Je ne suis pas un suiveux. Je ne suis pas un mouton. Je suis un loup! »
Précédemment, l’entraîneur de Pascal, Marc Ramsay, avait vivement réagi aux propos de Jackson, qui a déclaré à un quotidien montréalais que le Lavallois n’était pas un boxeur de plus de quatre rounds et que Ramsay n’était pas particulièrement un bon enseignant.
« J’ai beaucoup de respect pour Kovalev et son gérant, mais je ne peux malheureusement pas dire la même chose de son entraîneur, a lancé Ramsay. J’entraîne Jean depuis qu’il est âgé de 14 ans et je l’ai mené aux Jeux olympiques et il est ensuite devenu champion The Ring.
« C’est facile lorsqu’un boxeur comme Kovalev ou Artur Beterbiev arrive à ton gymnase. La journée qu’il prendra un boxeur sous son aile et lui fera gravir les échelons comme je l’ai fait avec Jean, alors là, il pourra commencer à faire la morale à un peu tout le monde. »
Après coup, Ramsay a ajouté qu’il tenait à remettre Jackson à sa place, comme il l’avait fait avec Stéphan Larouche dans une conférence de presse avant le mégacombat contre Lucian Bute.
« Il n’y avait pas de tactique particulièrement mon intervention, a précisé Ramsay. Je crois simplement que mon sport n’a pas besoin de ça. Je ne commencerai pas à raconter que Jackson n’est pas un bon entraîneur pour la simple et bonne raison que ce n’est pas vrai.
« Ç’aurait été facile de parler de Nate Campell, qui s’est fait sortir en sept rounds par Kevin Bizier (en février 2013). Je ne peux pas dire qu’il avait l’air de Pernell Whitaker ce soir-là! Les gens tombent dans ce genre d’insultes lorsqu’ils sont nerveux ou qu’ils manquent de classe. Dans ce cas bien précis, je peux dire que ce n’est pas la deuxième option. C’était prémédité. »
Ramsay ne serait pas surpris que des membres du clan Kovalev commencent à réaliser dans quel bourbier ils se sont embourbés en acceptant d’affronter Pascal sur son terrain.
« À un certain moment, tu te rends compte que tu ne contrôles rien et ça devient irritant, a expliqué Ramsay. Par contre, je suis convaincu que Kovalev est dans sa bulle et ne se remet aucunement en question, d’autant plus qu’il est invaincu. Il risque peut-être de déchanter le soir du combat comme l’avait fait Bute lorsqu’il s’est mesuré à Carl Froch en Angleterre. »
Comme un match sans lendemain
Après ses nombreuses métaphores sur le quatrième volet de la série de films Rocky au cours des dernières semaines, Pascal a profité de sa présence dans l’enceinte du Centre Bell pour dresser des parallèles avec le hockey, alors que la fièvre des séries éliminatoires approche à grands pas.
« Normalement, les Européens - et je dis ça sans connotation raciste - sont très bons dans la saison - surtout les Russes -, mais rendus en séries, ils ont de la difficulté quand ça compte, a analysé l’ancien champion des mi-lourds du WBC.
« Je considère le combat de samedi comme le septième match de la série finale de la Coupe Stanley. Il s’agira d’un match sans lendemain et la défaite n’est pas une option. J’aurai du cœur, du courage et des couilles - et de très grosses couilles à part de ça! »
Les deux boxeurs ont finalement eu maille à partir lors du face à face, après que la palette de la casquette de Kovalev eut touché le front de Pascal. Ce dernier a tenté de retirer le couvre-chef de Kovalev et le Russe a ensuite poussé le Québécois en signe de mécontentement.