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RÉSULTATS

Avec son nouvel entraîneur John Scully, Steven Butler a trouvé le bon « fit »

John Scully John Scully - Vincent Éthier/Eye of the Tiger
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À première vue, Marc Ramsay était le candidat idéal pour relancer la carrière de Steven Butler après la dernière défaite de ce dernier contre Zhanibek Alimkhanuly en mai 2023 en Californie.

Entraîneur de multiples champions du monde – Jean Pascal, Artur Beterbiev, David Lemieux, Eleider Alvarez et Oscar Rivas, – Ramsay avait justement réussi à remettre celle de Lemieux sur les rails après deux revers consécutifs face à Marco Antonio Rubio et Joachim Alcine en 2011.

Ramsay n'ayant jamais caché son passé de vagabond, il a certainement des atomes crochus avec Butler, qui s'est ouvert comme jamais mardi en conférence de presse en déclarant que la boxe est « tout ce [qu'il a] » et qu'il est « prêt à souffrir dans le ring pour ne pas souffrir dans la vie ».

Mais c'est peut-être parce qu'il savait trop bien ce dont Butler avait besoin qu'il a rapidement su qui devait le prendre sous son aile. Un homme avec qui il a tissé de solides liens au fil des années après l'avoir intégré dans l'équipe qui s'occupe de la préparation d'Artur Beterbiev : John Scully.

« Il avait fait le tour du jardin ici au Québec. Il avait changé à quelques reprises d'entraîneur, de méthode, et ça tournait en rond. Je voulais qu'il fasse un ménage complet, puis qu'il arrive avec quelque chose qui est vraiment à part », a raconté Ramsay en marge d'une conférence de presse faisant la promotion du choc que Butler disputera jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal.

« Le fait d'avoir un entraîneur qui vit juste pour la boxe, c'était quelque chose d'essentiel pour [Steven]. Il fallait absolument qu'il voie autre chose et c'est précisément ce que John amenait », a ajouté celui qui est également directeur du développement et entraîneur principal chez Eye of the Tiger.

Ancien aspirant mondial chez les poids mi-lourds dans les années 1990, Scully s'est aussi signalé comme entraîneur en aidant notamment Chad Dawson à disposer de Bernard Hopkins en 2012.

« C'est quelqu'un de la vieille école. C'est vraiment un gars de gymnase, un entraîneur dans l'âme... c'est même difficile de lui parler d'autres choses que de la boxe. C'est la seule chose pour laquelle il vit, a décrit Ramsay. Il a également beaucoup d'expérience à un très, très haut niveau.

« Quand je l'ai intégré à mon équipe (pour la préparation de Beterbiev, NDLR), c'était évident qu'il possédait énormément de compétences. [Mes adjoints] Luc-Vincent [Ouellet], Samuel [Décarie-Drolet] et moi n'avions pas disputé de combat professionnel et nous recherchions cette expérience-là, celle de l'ex-boxeur pro qui a reçu des coups dans les rounds de championnat. »

Sauf que la partie était loin d'être gagnée d'avance. Cela impliquait qu'il laisse derrière lui femme et enfants pour s'établir au Connecticut pour ses camps d'entraînement et qu'il coupe le cordon avec son passé, à savoir que son entraîneur de pratiquement toujours Rénald Boisvert ne serait plus le maître d'œuvre. Pas une mince affaire, étant donné que Butler est d'une grande loyauté.

« La confiance était déjà là, parce qu'il entraîne Beterbiev avec Marc, mais c'est au niveau du fit que je me posais des questions », a expliqué Butler. Je ne voulais pas que ce soit une faveur qu'il rende à Marc. Quand il m'a dit qu'on travaillerait sur mes points forts, j'ai su que c'était le bon...

« On fait des road trips, on va à Boston pour faire du sparring. C'est un passionné de boxe et je vois dans ses yeux qu'il croit en moi. D'avoir un gars qui croit en moi et qui connaît la boxe, c'est le fun », a continué celui qui en sera jeudi à un troisième combat avec « Iceman » dans son coin.

Butler en sera déjà à son 40e combat depuis le début de sa carrière, même s'il n'est âgé que de 28 ans. Malgré tous les échecs qu'il a connus, il se sent revivre aux côtés de son nouveau coach.

« J'en ai encore beaucoup à donner à la boxe, a conclu Butler. Je crois encore en mes chances de retourner en championnat du monde et de les saisir cette fois-ci. C'est certain que maintenant j'y vais combat par combat et que celui de jeudi soir va être crucial. Mais je serai vraiment prêt.

« Depuis que j'habite aux États-Unis, j'ai amélioré tous les aspects de ma boxe. Je récupère beaucoup mieux, ce qui fait que je suis en mesure de repousser mes limites à l'entraînement. »

Butler aura effectivement intérêt à être prêt, car un revers face à Volny l'obligera inévitablement à se demander ce qu'il veut faire du reste de sa vie pour ne pas passer ce qu'il en reste à souffrir.